Pratiquer le droit en temps de guerre : témoignage choc d’une avocate ukrainienne

Gilles Des Roberts
2022-11-15 12:00:00

Quand l’armée russe a envahi l’Ukraine en février, le temps était aux décisions rapides.
« Dans les semaines qui ont précédé l'invasion, je lisais les infos et je me disais que c’était impossible. Mais dès janvier, nous avons commencé à dresser un plan de contingence pour la firme, ses avocats et leurs proches », explique Me Orlyk.
« L’objectif principal était d’assurer la sécurité de notre équipe, mais aussi s’assurer qu’ils demeurent en contact, qu’ils soient interconnectés. Notre département d’informatique a joué un rôle pivot à cet effet pour relier les gens, mais aussi protéger toute l’information de nos clients. »
« Si quelque chose de grave arrivait, nous pourrions quitter le bureau sur-le-champ sans avoir besoin de rien apporter. La chose la plus importante, c'étaient les données clients et elles étaient sécurisées. Sur un plan plus personnel, j’ai aussi préparé ma famille. Alors, le 24 février au matin, quand les Russes ont frappé, nous étions prêts », témoigne la juriste.
« Ce matin-là, nous avons vite compris l’ampleur de la frappe et moi et les autres avocats, nous avons évacué la ville avec nos familles pour nous diriger vers l’ouest. Les hommes ne pouvaient pas quitter le pays, mais plusieurs collègues ont réussi à envoyer leur femme et leurs enfants à l’étranger. »
« Et à cet effet, nous avons obtenu une collaboration extraordinaire des cabinets avec qui CMS transige en Europe. Ils ont organisé le transport de ces familles et les ont pris en charge. C’est un geste magnifique qui fait chaud au cœur, mais qui nous attriste aussi, car ces familles sont séparées par cette guerre et il n’y a rien à l'horizon pour leur réunification. »
« Les avocates de CMS se sont regroupées à Vienne, dans un petit bureau, et nos collègues masculins sont encore à Kiev. Et nous sommes très occupés, notamment en droit du travail. Les employés de plusieurs clients se sont enrôlés dans l’armée et les organisations désirent éclaircir leurs responsabilités à leur égard. »
« Mais la pratique du droit est difficile sur le terrain. Tous les régistraires sont fermés et il est impossible de faire des transactions immobilières. Les fusions et acquisitions sont également sur la glace. Plusieurs clients d’affaires ont aussi vu leurs installations détruites lors de combats et leurs recours pour une compensation sont bloqués. »
« Les cours de justice sont maintenant ouvertes, mais les séances sont souvent interrompues par les sirènes d’alerte. Toutefois, une chose est certaine, le peuple ukrainien est uni et rempli d’espoir et chaque citoyen fait ce qu’il peut pour contribuer à la victoire », assure Maria Orlyk.
Anonyme
il y a 2 ans"le peuple ukrainien est uni..."
Autant que l'est le "peuple canadien", dirait un anglo sectaire du ROC!
"... et rempli d’espoir et chaque citoyen fait ce qu’il peut pour contribuer à la victoire"
Une victoire que les Ukrainiens de l'ouest (équivalent du "ROC") ont tenté d'obtenir à coups de canons depuis 2014 contre les Ukrainiens de l'est (l'équivalent de leur minorité francophone du Québec).
Le National Post avait fait une bonne série d'articles sur le grand-père "Freeland", mais dès lors que le Canada emboitait le pas à la politique étrangère américaine, la famille pro-Nazi d'hier devenait soudainement un allié de circonstance fréquentable.