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Procès Applebaum : son chef de cabinet témoigne

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Radio -Canada

2016-11-15 07:00:00

Le chef de cabinet Hugo Tremblay a décrit la manière dont Michael Applebaum lui aurait appris les ficelles du financement illégal dès son embauche.
Le procès de l'ex-maire de Montréal s'est ouvert hier matin.
Le procès de l'ex-maire de Montréal s'est ouvert hier matin.
Plus de trois ans après son arrestation, le procès de l'ancien maire intérimaire de Montréal Michael Applebaum s'est ouvert lundi matin au palais de justice de Montréal, avec le témoignage de Hugo Tremblay, son chef de cabinet à l'époque où M. Applebaum était maire de l'arrondissement de Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce.

Hugo Tremblay a commencé son témoignage en affirmant qu'à partir du moment où il a été embauché en 2006 comme chef de cabinet, M. Applebaum s'est mis à lui apprendre les ficelles du financement illégal. Il lui aurait ainsi parlé de l'importance d'avoir une caisse occulte et lui aurait enseigné comment utiliser des prête-noms pour faire des dons illégaux.

De fil en aiguille, Hugo Tremblay en est arrivé à parler du premier projet pour lequel Michael Applebaum est soupçonné d'avoir touché des pots-de-vin : le projet Troie, qui visait la démolition d'un bâtiment résidentiel de 23 logements et la construction d'un immeuble de 9 étages de 103 logements dans Côte-des-Neiges pour accueillir des résidences étudiantes.

Selon M. Tremblay, le maire Applebaum lui aurait demandé d'aller rencontrer les promoteurs afin de leur demander une contribution financière de 50 000 $ pour que leur projet soit mis de l'avant. Mal à l'aise, le chef de cabinet n'aurait demandé que 35 000 $, dit-il. Lui-même devait toucher le tiers de la somme récoltée.

Les promoteurs ayant réagi favorablement à sa demande, Hugo Tremblay est allé chercher la somme promise, en argent comptant, à trois moments consécutifs. Deux décisions du conseil d'arrondissement, en 2007 et en 2011, ont approuvé la démolition de l'immeuble visé, mais le projet ne s'est pas concrétisé.

Hugo Tremblay dit avoir également agi comme intermédiaire dans la deuxième affaire pour laquelle Michael Applebaum est accusé d'avoir reçu des pots-de-vin. En 2010, il aurait demandé 25 000 $ à la firme SOGEP, à l'époque une filiale de Dessau spécialisée dans la gestion des équipements publics, afin qu'elle obtienne le contrat de gestion du Centre sportif de Notre-Dame-de-Grâce. SOGEP avait effectivement remporté le contrat de plus de 3 millions de dollars.

Hugo Tremblay a qualifié Michael Applebaum de « très méfiant » quand venait le temps de discuter de toutes ces affaires. Il n'en parlait que les téléphones fermés, souvent en chuchotant.

Toutefois, après la rencontre de M. Tremblay avec les enquêteurs de la commission Charbonneau, le maire Applebaum aurait tenté de le rassurer. « Ne perd pas le sommeil pour ça », lui aurait-il dit.

Aucun chef d'accusation n'a été retenu contre Hugo Tremblay.

Michael Applebaum est accusé d'avoir accepté des pots-de-vin s'élevant à plusieurs dizaines de milliers de dollars entre 2006 et 2011. En échange, il aurait favorisé deux projets immobiliers dans l'arrondissement de Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce à l'époque où il en était le maire. Il fait face à 14 chefs d'accusation, dont fraude, corruption, complot et abus de confiance.
Les promoteurs interrogés

Après le témoignage de Hugo Tremblay, la cour entendra aussi les deux promoteurs associés au projet Troie : Anthony Keeler et Robert Stein.

Mario Trudeau et Patrick Laporte, tous deux impliqués dans le paiement de pots-de-vin pour l'obtention du contrat du Centre sportif de Notre-Dame-de-Grâce témoigneront également.

Le procès de Michael Applebaum, qui se déroule devant juge seul, soulève beaucoup d'intérêt. La salle d'audience était tellement bondée lundi matin qu'une deuxième salle a été ouverte pour permettre à toutes les personnes présentes d'entendre le premier témoin.

Le procès devrait durer deux semaines.
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