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Procès des hockeyeurs : le comportement de la présumée victime scruté par la défense

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Radio Canada

2025-05-07 13:30:36

Le procès pour agression sexuelle de cinq joueurs de hockey se poursuit en Ontario…

Source : Radio-Canada / Alexandra Newbould


Au contre-interrogatoire de la présumée victime des cinq anciens membres d’Équipe Canada junior accusés d’agression sexuelle, E. M. a été questionnée mardi sur sa consommation d’alcool et son comportement la nuit du 18 au 19 juin 2018, de la rencontre avec les hockeyeurs au bar à la chambre d'hôtel où serait survenu le viol collectif présumé.

Interrogée par Me David Humphrey, l’avocat de Michael McLeod, la plaignante E. M. — son identité est protégée par une ordonnance de non-publication — affirme qu’il (lui) faut généralement quelques verres pour qu’(elle) se sente confortable et commence à danser. *

Contrairement à ce qu’elle a affirmé dans sa déclaration à la police, une vidéo présentée en cour montre qu’elle a payé certaines des boissons qu’elle a consommées, ce que reconnaît E. M. dans son contre-interrogatoire.

La plupart des boissons ont toutefois été achetées par les hockeyeurs, qui étaient accompagnés d’un homme plus âgé qu’eux, identifié la semaine dernière par une agente du Service de police de London comme étant Matt Maccarone, un commanditaire, mais qui n’était pas membre de l’équipe. Une vidéo montre ce dernier verser une boisson dans la bouche d’E. M.

« Reconnaissez-vous que vous avez fait le choix de consommer ces boissons? », demande M. Humphrey. « Je pense que j’avais le contrôle de la situation au bar, mais les gars exerçaient une forte pression pour que je continue à boire », répond E. M.

De « riches » hockeyeurs

Me Humphrey a également demandé à E. M. si elle savait que les hommes avec qui elle interagissait au bar étaient des joueurs de hockey, et que certains allaient bientôt rejoindre des équipes de la Ligue nationale. E. M. répond que non, étant donné qu’elle ne s’est jamais intéressée particulièrement au hockey, contrairement aux membres de sa famille.

Elle souligne toutefois que Matt Maccarone essayait de (lui) parler de (M. McLeod) de susciter son intérêt envers (ce dernier).

« L'attrait de M. McLeod s'explique en partie par le fait qu'il était un joueur de hockey d'élite et qu'il était riche? », demande Me Humphrey.

« Je ne dirais pas que j'y ai trop pensé. Je n'ai pas retenu grand-chose de la conversation de cette nuit-là. Cela n'a eu aucun impact sur moi », répond E. M. Peu avant midi, Me Humphrey poursuivait son contre-interrogatoire, questionnant E. M. sur son comportement avec les hockeyeurs sur la piste de danse. Une vidéo présentée en cour peu avant midi montre E. M. toucher l'entrejambe de Michael McLeod, en dansant avec lui. La plaignante admet qu'il s'agit bien d'une occasion où elle a touché de son propre gré, mais qu'il y a eu des moments plus tôt dans la soirée où les gars me faisaient toucher leur entrejambe.

« Vous auriez pu vous débarrasser de McLeod »

Me Humphrey demande aussi à E. M. pourquoi, au cours de la soirée, elle n’a pas indiqué à Michael McLeod qu’elle avait un copain à l’époque afin de couper court à leur interaction.

« Vous auriez pu vous débarrasser de McLeod, (...) Si vous vouliez vous débarrasser de lui, vous aviez toutes sortes d’options », souligne l’avocat.

« Je suis d'accord avec vous. Mais j'ai du mal à dire non aux autres et à prendre mes propres décisions. Je suis sûre que j'ai eu d'autres opportunités mais je n'ai pas pu y penser, tellement j'étais ivre » , répond E. M.

E. M. ne croyait « pas (...) avoir le choix » de quitter

En après-midi, Me Humphrey a poursuivi son contre-interrogatoire en se penchant sur ce qui serait survenu dans la chambre d'hôtel où E. M allègue avoir été violée par des hommes invités par Michael McLeod. L'avocat a cherché à savoir pourquoi elle n’a pas profité de ses quelques passages à la salle de bain pour se rhabiller et quitter la chambre d’hôtel.

La plaignante a expliqué qu’elle a essayé de partir à deux reprises, mais que les hommes essayaient de (la) consoler et de (lui) dire que tout allait bien.

« Ils m'enlaçaient, me ramenaient vers le drap de lit par terre et je me déshabillais », raconte-t-elle.

La défense soulève des incohérences

À quelques reprises, Me Humphrey a souligné des incohérences entre la déclaration qu’E. M. a faite à la police de London lorsqu’elle a porté plainte en 2018, quelques jours après les faits allégués, et ce qui se trouve dans les documents de sa poursuite au civil en 2022, qui s’est soldée par un règlement à l’amiable avec Hockey Canada.

Dans sa poursuite au civil, E. M. disait avoir ressenti une terreur et de la peur lors des faits allégués, alors que dans sa déclaration à la police quelques années plus tôt, elle avait plutôt dit être frustrée, bouleversée et fatiguée.

E. M. indique qu’en 2018, elle n'avait pas encore assimilé ce qui lui était arrivé et qu'elle cherchait encore à réprimer ses sentiments.

Me Humphrey a amorcé son contre-interrogatoire lundi après-midi. Elle a posé à E. M. des questions sur les messages qu’elle avait échangés avec M. McLeod après le viol collectif présumé, mais avant qu’elle ne porte plainte à la police. Me Humphrey a aussi mentionné brièvement le règlement à l’amiable conclu entre Hockey Canada et E. M. à la suite d’une poursuite au civil.

Plus tôt lundi, E. M. avait raconté sa version des événements survenus dans la nuit du 18 au 19 juin 2018, lors de l’agression sexuelle présumée dans une chambre d’hôtel. Après sa relation sexuelle consensuelle avec Michael McLeod, a-t-elle indiqué, des hommes sont venus dans la chambre et lui ont réclamé des actes sexuels, auxquels elle s’est pliée, jugeant que la seule chose sûre à faire était de leur donner ce qu'ils voulaient.

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