Protéger les plus démunis

Agnès Wojciechowicz
2012-05-03 13:15:00
"Je salue cette initiative du RAPSIM et invite tous les organismes qui se portent à la défense des droits des personnes les plus vulnérables de notre société, à poursuivre leurs efforts", a déclaré le bâtonnier.

"Dans une société aussi privilégiée, globalement, que la nôtre, il est difficilement concevable qu'on n'utilise pas tous les moyens appropriés pour enrayer le cercle vicieux dans lequel se retrouvent les plus démunis de nos concitoyens", rappelle le bâtonnier.
"Et il est inadmissible d'avoir recours aux systèmes policiers et judiciaires à l'encontre de personnes en situation d'extrême précarité, comme les personnes itinérantes", a-t-il ajouté.
Depuis le dépôt en 2008 de son mémoire, ''Les personnes en situation d'itinérance : détentrices de droits fondamentaux'', le Barreau du Québec a réitéré sa position sur l'usage des pouvoirs judiciaires et la pénalisation des personnes en situation d'itinérance.
"Nous sommes d'avis que l'approche pénale et judiciaire des personnes itinérantes porte atteinte à leurs droits et libertés fondamentaux, en plus de s'avérer ultimement inefficace et contre-productive", a souligné Louis Masson.
Face aux problèmes d'accessibilité aux services juridiques vécus par les personnes maintenues en marge, le Barreau presse donc les municipalités et le gouvernement québécois, d'identifier des mesures autres que l'incarcération et la judiciarisation des personnes en situation d'itinérance.
"Il faut intervenir tant sur le plan du système judiciaire que sur celui de l'émission des constats d'infraction par les différents corps policiers du territoire québécois", a expliqué Me Masson.
Et si des efforts qualifiés de "considérables" par le bâtonnier, ont été faits par la Cour municipale de Montréal, ils sont encore insuffisants, juge-t-il.
"Cela ne suffit pas ! Voilà pourquoi il importe de se solidariser et de continuer, au quotidien, à travailler à une meilleure reconnaissance des droits fondamentaux de toutes les personnes dans notre société", a-t-il conclu.