Sarko avocat ? Les prédictions des avocats français du Québec

Céline Gobert
2012-05-10 10:15:00

Français parmi les français, et peut-être même… avocat, son métier d’origine.
Une hypothèse confirmée par Franck Louvrier, l'un des plus anciens collaborateurs du président sortant, rapporte le journal Le Parisien.
C’est clair : il est tout à fait possible d’envisager un retour de Nicolas Sarkozy, boulevard Malesherbes à Paris, au sein de l'association d'avocats Leibovici - Claude - Sarkozy, son ancien cabinet d’abord spécialisé en droit immobilier avant de s’étendre en droit social, bancaire et responsabilité industrielle comme l’indique son site internet.
Le cabinet, créé par Nicolas Sarkozy en 1987 et composé de vingt avocats, brasse d’ailleurs une vaste clientèle qui s’étend des collectivités territoriales à des sociétés d’économie mixte.

« Est-ce qu’il pourrait reprendre la robe ? Est-ce qu’il pourrait rejoindre un grand cabinet parisien ? Certainement. Est-ce qu’il le souhaite ? Je n’en sais rien. Je prends la nouvelle avec beaucoup de réserve tant que ce n’est pas confirmé », déclare l’ex-journaliste de Droit-inc, l’avocate française Natacha Mignon, qui exerce chez Kaufman Laramée, à Montréal.
« Qu’un homme politique exerce au sein d’un grand cabinet d’avocat, cela s’est déjà vu, dit-elle, avec Jean-François Copé par exemple, qui avait intégré le cabinet d'avocats d'affaires Gide Loyrette Nouel, l'un des plus importants de France, avant de rejoindre l’UMP en tant que secrétaire général en 2010.»

En outre, comme l’indique le Figaro, Nicolas Sarkozy, barreau 1981, bénéficie d’un usage qui permet aux avocats devenant président de la République, de rester inscrits au barreau, explique Nicolas Corato, directeur de la communication de l’Ordre de Paris.
« Il existe une disposition, d’ailleurs vivement critiquée en France, qui dit qu’une personne ayant huit années d’exercice au sein d’une fonction politique peut devenir avocat », explique Me Éric Duret du cabinet Ricardo Hrstchan, qui connaît bien le cabinet en question.
« C’était mon voisin, nous avions plusieurs clients en commun. Je travaille régulièrement avec le cabinet, pour moi il est logique qu’après une longue carrière politique, il revienne à la pratique du droit. »
Dans un cabinet « qui est le sien », dit Me Duret, et aux côtés de Me Arnaud Claude, « un très bon avocat », selon lui.

Ce qui n’est pas le cas de Nicolas Sarkozy, précise-t-il, dont le droit est la formation initiale.

Un retour aux sources tout à fait logique donc, comme le confirme également l’avocat français Me Gérard Samet, exerçant à Montréal chez ALDD. Me Samet est aussi un redoutable journaliste d’investigation.
« Il possède l’art oratoire et le punch nécessaire pour retrouver son métier. Nous avons vu beaucoup d’hommes politiques retourner à la pratique d’avocat. Ce n’est pas nouveau et cela n’a jamais posé problème. »