SNC-Lavalin poursuivie par un ancien vice-président

Agence Qmi
2013-02-13 07:00:00
Stéphane Roy était vice-président contrôleur jusqu'au 9 février 2012, quand l'entreprise a annoncé son départ et allégué que la «conduite des employés» avait alimenté l'opinion publique. SNC-Lavalin était alors dans la tourmente en raison de ses liens avec le régime Kadhafi, en Libye.

«(SNC-Lavalin) avait créé une culture corporative où sa pratique courante était de faire tout le nécessaire incluant le paiement de «commissions» et autres bénéfices pour obtenir des contrats, incluant en Libye», indique sa poursuite.
L'ancien vice-président dit avoir servi de «bouc émissaire» en perdant son emploi dans cette affaire. Il réclame 930 000 $ en salaires, en avantages, en valeur de régime d'actionnariat et en dommages.
Stéphane Roy indique être entré chez SNC-Lavalin en 1997 à titre de directeur aux rapports financiers. En 2001, il était promu vice-président aux Relations avec les investisseurs. Il a occupé ce siège jusqu'en 2007.
Une fois rendu vice-président contrôleur de SNC-Lavalin Construction, il se rapportait au grand patron Pierre Duhaime et au vice-président exécutif Riadh Ben Aïssa. Les deux ont aussi quitté l'entreprise dans la tourmente.
Stéphane Roy estime avoir toujours respecté les normes à l'interne et avoir fait l'objet d'évaluations positives. Sous sa gouverne, SNC-Lavalin Construction aurait réduit ses dépenses et simplifié sa gestion.
La Gendarmerie Royale du Canada (GRC) a toutefois fait des affirmations embarrassantes dans une déclaration écrite ayant servi à perquisitionner les bureaux de SNC-Lavalin l'an dernier.
La police fédérale a montré du doigt Stéphane Roy pour avoir participé à plusieurs infractions, dont la corruption d'un agent public étranger, la fraude et le recyclage des produits de la criminalité.
Dans ce cadre, Riadh Ben Aïssa aurait versé 160 millions $ en pots-de-vin à Saadi Kadhafi (fils de l'ancien dictateur Mouammar) pour gagner des contrats.
La GRC a aussi affirmé que M. Roy a tenté de faire entrer Saadi Kadhafi et sa famille au Mexique en 2011, pendant que le régime était menacé.
L'avocat de M. Roy, James Duggan, a indiqué qu'il ne ferait pas de commentaires sur la cause.
«M. Roy a fait l’objet d’un licenciement motivé par des actions jugées inacceptables et hors des limites de ses fonctions au sein de la société, dit Leslie Quinton, vice-présidente aux Communications chez SNC-Lavalin. La société maintient que cette décision était justifiée et nous nous défendrons vigoureusement.»