Un matinée au palais de justice avec PKP

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Amélia Salehabadi

2010-11-12 13:30:00

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Amélia Salehabadi a passé la matinée avec Pierre Karl Péladeau et Julie Snyder …. au Tribunal. Elle raconte l’ambiance.
Salle 15.08
Salle de taille moyenne. Lumière néon et évidemment pas de fenêtre.

Effet glauque garanti et contraste saisissant avec le splendide soleil extérieur.

(En aparté : où est la boîte à suggestions du Palais, pour que je propose...des fenêtres? À moins de la trouver vite, je vous préviens : je vais partir en campagne électorale pour être élue bâtonnière de Montréal avec pour slogan « des fenêtres pour le palais : yes, we can!).

Mais revenons à nos médiatiques moutons.

Le juge

Le juge Claude Larouche, nommé à la cour supérieure en 1981 et actuellement juge surnuméraire à ce tribunal (semi -retraité si vous le voulez), présidait les audiences ce matin.

Il m’est apparu très en forme.

Je l’imagine adepte du juge Gomery puisqu’il a la blague (trop?) facile.

Chacun a droit à des remarques tantôt drôles, tantôt acerbes.

Interventionniste, presque à la manière d'un juge d'instruction ''made in France'', sans toutefois ne jamais laisser paraître de quel côté il penche.

L'équipe Radio-Can

À droite. Sylvain Lafrance. Vice-président principal pour les services en français de Radio-Canada.

Le Chevalier Lafrance (eh oui il est chevalier de la Légion d’honneur de la République française), semble bien calme.

Chemise blanche, cravate rouge. De temps en temps, il prend des notes.

Assise à côté de lui, Me Sylvie Gadoury du contentieux de Radio Canada. Brushing impeccable. Tailleur noir.

Elle prend beaucoup de notes et chuchote fréquemment à l'oreille de l’avocat externe de de Radio-Canada, Me Julie Chenette de Chenette, boutique de litiges inc, une ancienne de McCarthy Tétrault, qui tape nerveusement du pied sous la table.

Je suis étonnée de la petite équipe de Radio-Canada.

En fait, plusieurs pointures de la société d'État sont là, mais assis sagement pour ne pas dire discrètement dans la salle.

L'équipe Québecor

De l'autre côté : trois avocats en toges de chez Woods.

Bien en retrait de la table, Pierre Karl Péladeau et sa conjointe Julie Snyder, tout de noire vêtue, maquillage et brushing impeccables.

Complices, ils se tiennent la main à plusieurs reprises. Jamais un regard vers la salle.

Ils écoutent attentivement juge et témoin.

Deux membres de la garde rapprochée de PKP ( avocats de formation) entourent le couple vedette : le vice-président Affaires corporatives et institutionnelles, Serge Sasseville et Marc Tremblay, le vice-président juridique de Quebecor Media.

Julie Snyder murmure quelquefois aux oreilles de Me Sassevile, qui semble la rassurer par ses réponses.

La salle

Au second plan, hormis une dame d'un certain âge qui semble être la seule membre du public, le reste de la salle est remplie de journalistes, d'avocats (peu nombreux, des curieux de passage) et de directeurs des com.

Une drôle de salle donc.

Convenez en vous-même puisque s’y côtoient des journalistes qui travaillent en grande partie pour l'une ou l'autre des parties, ou ce sont des lock-outés du Journal de Montréal, propriété de la société de PKP.

Je reconnais d’ailleurs David Santerre de Rue Frontenac, avec lequel je divague sur cette situation surréaliste.

Il est très ouvert et me répond qu’il est ici pour faire son travail :

« Je suis le seul de chez Rue Frontenac qui couvre le dossier de facon journalistique. J’essaie de faire mon travail de journaliste le plus honnêtement possible. Il y a en effet un ou deux autres lock-outés qui viennent assister au procès. Mais je suis le seul à le couvrir. »

Le témoin

Le témoin entendu en cette demie-journée est Monsieur Jean Neveu, FCA.

L'imposant Président du conseil de Quebecor. Sa destinée est liée à la société depuis plus ou moins 1969.

Il connaît aussi bien feu le papa que le fils Péladeau.

D'après lui, père et fils sont faits du même bois : de grands travailleurs.

Son témoignage porte sur l’atteinte à la réputation subie ou à subir par PKP, traité inter alia de « voyou » par Sylvain Lafrance.

L’homme, qui a (et c’est incroyable) commencé par être le patron de PKP quand celui-ci débutait comme photographe a décrit PKP comme un homme humble et travailleur.

Mais là où il a à mon sens marqué un point, c’est lorsqu’il a posé cette question, lors de son témoignage :

« Pourquoi une société d'état public, en l'occurrence Radio-canada, qui est par ailleurs un concurrent direct de l’empire Quebecor, a donc à même ses fonds publics, permis à cette affaire d’aller si loin. »

Je dois l'avouer que c'est la question que je me posais aussi, depuis le début de l'affaire.

Pourquoi avoir obstinément refusé de s'excuser? Ne me dites pas, pour ne pas avouer une faute et ouvrir la porte à une poursuite en diffamation.

Mais qui pilote à l'interne ce dossier?

Séance de questions à la pause

La séance levée, l’occasion pour moi de poser quelques questions à Me Marc Tremblay.

Une petite chose me tarabiscotait depuis le début. Pourquoi Québecor avait confié le litige au cabinet Woods alors que leurs avocats traditionnels sont Ogilvy Renault?

« Nous retenons toujours les meilleurs pour chaque dossier », me dit du tac-au-tac Marc Tremblay. Et vlan pour moi. Ce qui fit sourire PKP.

En face, du côté de Radio-Canada, Monsieur Lafrance très affablement me dit qu'il ne pouvait pas commenter la chose.

Même no comment de Me Gadoury, m’affirmant cependant que c’était elle qui pilotait le dossier pour la société d’État aux services juridiques.

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12 commentaires
  1. Thierry
    Thierry
    il y a 3 ans
    Good shoot
    Vrm belle la photo Amilie ça speut tu que ton photo travaille pour marcky, étais bon là dedans eux autres.
    Tk bravo

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