Un multirécidiviste accusé de meurtre prémédité

Radio -Canada
2018-07-04 11:20:00

« Votre impulsivité et votre imprévisibilité demeurent des sources de préoccupations importantes pour vos intervenants », peut-on lire dans la dernière décision de la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC) au sujet de Daniel Arsenault, en décembre 2016.
La CLCC avait brossé un tableau très sombre du quinquagénaire, qui a été formellement accusé du meurtre au premier degré de Chloé Bellehumeur-Lemay, mardi au palais de justice de Joliette.
Au cours des 33 dernières années, Daniel Arsenault a fait de multiples allers-retours derrière les barreaux, récidivant avant même l'expiration de ses peines. Il a été condamné pour une kyrielle d'accusations entourant des vols et des introductions par effraction. « L'appât du gain rapide semble être le motif principal de cette criminalité d'envergure », notent les commissaires dans le document consulté par Radio-Canada.
Montée de violence
Ses derniers crimes ont été marqués par la violence.
Il a passé deux ans derrière les barreaux pour avoir tiré une balle dans la cuisse d'un individu qu'il a surpris dans sa plantation de cannabis, en 2014.
Puis, trois mois après avoir été relâché du pénitencier, Daniel Arsenault a défoncé la porte d'une femme et a proféré des menaces pour lui extorquer de l'argent. La CLCC a révoqué sa libération d'office dans la décision ci-haut mentionnée. Elle se disait « convaincue » qu'il allait commettre un autre crime et mettre en danger la société.
« Depuis le début de votre carrière criminelle, la majorité de vos élargissements (mises en liberté, NDLR) se sont soldés par des échecs, des récidives ou différents manquements à vos conditions », ont souligné les commissaires.
Daniel Arsenault a finalement été libéré en mars 2017 avec plusieurs conditions à respecter, dont celle de ne pas fréquenter de débits de boissons ni de consommer de drogues. Le 17 juin 2017, sa peine entièrement écoulée, il n'avait plus de restrictions et était entièrement libre.
Accusation de meurtre
Un an plus tard, Daniel Arsenault fait maintenant face à l'accusation la plus grave du Code criminel : meurtre prémédité. S'il est reconnu coupable, il sera condamné automatiquement à l'emprisonnement à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans. Il demeure détenu et sera de retour en cour le 18 juillet.
Le corps de la victime de 22 ans, Chloé Bellehumeur-Lemay, a été retrouvé dans les décombres de l'établissement où elle travaillait comme serveuse depuis quelques semaines. Le resto-bar 239, sur l'avenue du Parc à Saint-Gabriel-de-Brandon, a été incendié dans la nuit du 1er juillet.
Les proches de la résidente de Berthierville sont consternés. La mère de famille monoparentale d'une fillette était récemment retournée aux études et n'avait pas de relation avec l'accusé.