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Une femme en hausse, une autre en baisse

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Amélia Salehabadi

2011-03-08 15:00:00

Pour célébrer la journée internationale de la femme, la chroniqueuse Amélia Salehabadi a décidé de mettre une femme en hausse et une autre en baisse
En Hausse

La fierté d'une mama-juge

J'avais déjà mis le fils en hausse. Voilà que je n'ai d'autres choix que de mettre sa maman au firmament des étoiles. Tel fils, telle mère, il faut le croire. Il y a des familles comme cela. Des anti-Bougons, en quelque sorte.

Que voulez-vous, étant moi-même la très fière maman de trois chenapans, je m'émeus toujours de toutes ces histoires qui mettent en vedette " una mama " et ses " bambini ". J'ai en effet la larme un peu facile de la midinette que je suis sans doute restée.

Par ailleurs, je vous le concède volontiers, la chanson d'Aznavour ''la mama'', me fait pleurer des rivières à chaque coup avec son émouvant refrain "Y'a tant d'amour, de souvenirs autour de toi, toi la mama".

Et quand c'est la maman qui rend à son tour hommage à son fiston, là je craque pour de bon.

En effet, laquelle d'entre nous ne rêve-t-elle pas, une fois devenue juge à la cour supérieure, de citer l'ouvrage de son fils comme référence doctrinale au soutien de son processus analytique du droit applicable à la cause présentée devant elle ?

Encore faudrait-il déjà pouvoir rêver de postuler à un poste de juge à la cour supérieure.

Or, sur les 7 000 consœurs que compte le barreau, seulement 3 769 d'entre nous affichons plus de 10 ans de barreau au compteur.

Sur celles-ci, seules 341 ont eu le temps d'avoir un bébé, dont 210 un fils.

Mais comme tout le monde le sait, les garçons sont moins nombreux à effectuer des études universitaires, notamment dans les facultés de droit de la Belle Province.

 Qui mérite une petite sanction aujourd'hui?
Qui mérite une petite sanction aujourd'hui?
Oui, que voulez-vous, plus de deux tiers des étudiants en droit sont des filles de nos jours. Reste donc qu'un maigre chiffre de 70 candidats. Or comme ces messieurs ont un sérieux penchant pour les law games et la bière durant leurs études universitaires, seuls 5 pourront prêter le serment de Thémis à la fin de leurs études et de leurs stages. Sur ces 5 couples mère-fils, il y en a juste un dont le fils est assez brillant pour pondre un livre de droit substantiel.

Oups, vous avez raison ! À part la juge Ginette Piché de la Cour Supérieure, aucune d'entre-nous ne peut rêver, pour le moment, de citer son fils dans son jugement...

Lisez le jugement de la juge Piché en cliquant ici et donnons nous rendez-vous au 86ème paragraphe ou la juge écrit :

" Dans leur volume sur l'injonction et les ordonnances Anton Piller, Mareva et Norwick, les auteurs Danielle Ferron, Mathieu-Piché Messier et Lawrence A. Poitras rappelaient que :

" Étant un procès au fond, le Tribunal devra se demander si le demandeur a droit ou non à l'injonction. Si la Cour en vient à une conclusion positive, elle déterminera le remède approprié, soit de faire ou de ne pas faire quelque chose. "

Mais il faut admettre que la juge Piché a fait preuve d'une grande retenue, car si c'était moi, j'aurai glissé de façon très anodine, juste avant le nom de mon enfant, un petit " le MAGNIFIQUE, le TALENTUEUX, le SUBLIME ".

Trêves de plaisanteries, c'est ma façon de souligner la journée internationale de la femme. N'oubliez pas, chères consœurs, d'enguirlander, pour le fun, tous les hommes que vous rencontrerez aujourd'hui et de demander votre augmentation si votre patron est un homme. Parce que vous le méritez bien!


En Baisse

Me Mirlanda Manigat

Fabrice de Pierrebourg nous apprend ce matin dans son article de la Presse que Me Mirlanda Manigat, la candidate au poste suprême en Haiti, aurait diner samedi soir dans un restaurant de Montréal avec des représentants de la firme SMi, pour discuter du financement de sa campagne en vue du scrutin présidentiel du 20 mars.

Le groupe SMi, lui, prétendrait que la rencontre a porté exclusivement sur deux orphelinats dans lesquels il est impliqué en Haïti.

Orphelinats ou pas, Me Manigat, ancienne première dame du pays et professeur de droit - ne l'avons-nous tous pas vue à la télévision donner un cours de droit quelques jours seulement après le terrible séisme dans une salle de classe de fortune parmi les débris - doit savoir mieux que quiconque que se faire donner des sous par un entrepreneur général qui a et/ou qui lorgne vers de lucratifs contrats de (re)construction dans son pays, ce n'est pas fort-fort. Ni moralement, ni juridiquement parlant.

Et que dire du groupe SMi qui enfreindrait ainsi allégrement la Convention sur la lutte contre la corruption d'agents publics étrangers dans les transactions commerciales internationales de l'OCDE, mais aussi la loi canadienne LCAPE — Loi sur la corruption d'agent publics étrangers — ?

Petit rappel de l'article 3 de cette loi:


3. (1) Commet une infraction quiconque, directement ou indirectement, dans le but d'obtenir ou de conserver un avantage dans le cours de ses affaires, donne, offre ou convient de donner ou d'offrir à un agent public étranger ou à toute personne au profit d'un agent public étranger un prêt, une récompense ou un avantage de quelque nature que ce soit :

a) en contrepartie d'un acte ou d'une omission dans le cadre de l'exécution des fonctions officielles de cet agent ;

b) pour convaincre ce dernier d'utiliser sa position pour influencer les actes ou les décisions de l'État étranger ou de l'organisation internationale publique pour lequel il exerce ses fonctions officielles.

Espérons pour SMi que la dame ne soit pas élue, sinon il y aura beaucoup de boulot en perspective pour les avocats de la boite canadienne...
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