Defi 2010

Le défi de Fasken

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Natacha Mignon

2010-01-28 14:35:00

Fasken Martineau veut le monde entier comme terrain de jeux ! Pour notre série Défi 2010 !, Claude Auger, l’associé directeur du cabinet au Québec, nous explique la stratégie internationale de son bureau.

Droit-inc.com : Comment voyez-vous l’industrie juridique en 2010 ?

Claude Auger : Comme une industrie juridique à surveiller de près car elle est en pleine évolution, et qu’il ne faut pas rater le train.

La globalisation des marchés aura des répercussions sur le monde juridique : le droit est en train de s’uniformiser et les cabinets se concentrent.

La taille des cabinets a énormément augmenté depuis 10 ans, faisant même apparaître des géants, réunissant plus de 2000 avocats. Mais il y a encore trop de cabinets dans le monde. Certains devront disparaître, d’autres grossir. Les cabinets canadiens n’auront pas d’autre choix que de suivre dans cette voie pour rester des acteurs importants et résister à la pression des coûts.

Voyez-vous également une évolution en termes des services juridiques ?

Oui. Les cabinets américains sont de plus en plus présents dans les grandes transactions canadiennes. Cela ne se voyait pas il y a dix ans. Il faut se demander pourquoi. Je crois que c’est déjà parce qu’ils sont plus gros et aussi parce qu’ils jouent un rôle plus important auprès de leurs clients, intervenants au cœur des négociations et dans la structuration des transactions. Ce sont autant de défis que les cabinets canadiens doivent relever pour rester compétitifs.

Les services juridiques sont aussi en train d’évoluer compte tenu des nouveaux modes de communication. L’informatique impose un changement de vitesse. On communique plus directement et avec moins de formalisme avec les clients, qui exigent en retour des réponses instantanées.

Face à cette évolution de l’industrie juridique, quel sera le défi majeur de votre cabinet en 2010 ?

La croissance du cabinet Fasken Martineau est désormais très orientée vers l’international.

On l’a prouvé en 2009 en ouvrant un bureau à Paris et en renforçant les effectifs de notre bureau de Londres. Ce mouvement de croissance à l’étranger devrait se poursuivre en 2010.

Où en particulier ?

Je dirais pour résumer cap sur l’Afrique, sur la France et sur l’Union européenne, en renforçant les ressources des bureaux déjà existants.

Pourquoi cette volonté de s’étendre à l’étranger ?
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Parce qu’il y a une saturation au niveau local et national.
Regardez Blakes et Osler. Ils avaient annoncé qu’ils voulaient atteindre 100 avocats quand ils se sont implantés au Québec. Dix ans plus tard, ils n’y sont toujours pas !

Fasken est un peu de partout au Canada parmi les plus grands bureaux. Au Québec, nous sommes numéro un ou deux. Nous sommes le plus gros à Vancouver. Troisième ou quatrième à Toronto. Le seul endroit où le bureau est plus petit, c’est à Calgary. Mais bon, dans ce contexte, la marge de croissance au niveau national est limitée. Le développement se fait en allant chercher des générateurs d’affaires à l’extérieur. C’est pourquoi, désormais, notre marché c’est partout.

Votre stratégie n’est-elle pas finalement celle de tous les gros cabinets d’avocats ?

Ah oui, et bien citez moi un autre cabinet canadien qui a un bureau à Paris ? Je ne parle pas d’un bureau de représentation d’une seule personne. Vous n’en trouverez pas, car il n’y en a pas. C’est la même chose à Londres. Notre plus proche concurrent a 8 avocats alors que nous en avons 50.

Cela nous place comme le seul cabinet canadien de droit anglais, de droit français et de droit communautaire.

Nous sommes également présents en Afrique avec un bureau ouvert à Johannesbourg depuis 6 ans. De plus, l’équipe des anciens de chez Leboeuf qui a rejoint le bureau Fasken à Paris est entièrement concentrée sur l’Afrique. Or, au contraire de ce que vous me dites, ce continent est délaissé par les avocats d’Amérique du nord.

Dois-je conclure que Fasken Martineau ne s’intéresse plus au marché national?

Non, mais on croit qu’il faut aller chercher nos futurs clients étrangers avant qu’ils arrivent sur le marché national. Et, avec nos bureaux hors du territoire, on se crée de telles occasions d’affaires.

Le cabinet développe également des secteurs de pointe et met les moyens nécessaires pour y parvenir. Aujourd’hui, tout le monde a les modèles de tout le monde. Ce n’est pas là qu’est la valeur ajouté. Il faut accroitre son excellence et être plus près des clients. C’est ce que le cabinet fait. On est premier en droit minier. On est devenu également très fort en propriété intellectuelle grâce à la qualité des praticiens qu’on a recrutés.

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