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Le parc national Forillon sera cogéré par la Nation Micmac de Gespeg

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Radio-canada Et Cbc

2024-04-09 13:30:01

Nadir André. Source: LinkedIn
Nadir André. Source: LinkedIn
Ottawa a annoncé mercredi la signature d'un accord de réconciliation et de reconnaissance entre la Nation Micmac de Gespeg et le parc Forillon.

Cette entente historique signée le 30 janvier dernier entre la Nation Micmac de Gespeg, Parcs Canada et Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada est d'une durée de 25 ans.

Elle prévoit un cadre de gouvernance partagée entre Gespeg et Parcs Canada pour réaliser des projets communs à Forillon, tout en mettant en valeur le patrimoine culturel mi’gmaw.

« C'est une reconnaissance vraiment concrète du fait que les communautés autochtones ont habité ce territoire depuis des millénaires, l’habitent encore et qu'elles doivent faire partie des consultations et des décisions qui vont se prendre concernant les projets à venir », déclare la députée Diane Lebouthillier, qui représentait le ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada, Steven Guilbeault, lors d'une conférence de presse tenue à la salle communautaire de la Nation Micmac de Gespeg.

Par contre, au-delà de la symbolique, il est trop tôt pour déterminer quel sera le véritable pouvoir d'influence et de décision de la Nation Micmac de Gespeg.

Lors de la négociation de l’entente, la Nation Micmac de Gespeg a été représentée par Me Nadir André, associé et chef national du groupe de droit des autochtones chez Borden Ladner Gervais (BLG). Celui-ci a agi comme négociateur principal et conseiller juridique.

Dans les prochaines semaines, un comité de gestion collaborative sera mis sur pied. Il sera composé de trois représentants de la Nation Micmac de Gespeg et de trois représentants de Parcs Canada.

« C'est autour de cette table de discussion que vont être abordées les différentes thématiques et que seront proposées des mesures de gestion pour le parc national Forillon », explique le directeur par intérim du parc, Mathieu Côté.

« Oui, il y a des orientations qui viennent d'Ottawa, mais il y a aussi des orientations très locales dans la gestion du parc national, donc c'est à ce niveau-là [du comité de gestion collaborative] que ça va se discuter. »

La conseillère au Conseil de la Nation Micmac, Emily Roberts, affirme que le but est de prendre les décisions ensemble. « Notre voix sera toujours entendue dans n'importe quoi. À la minute où il y aura quelque chose qui va contre nos valeurs, on va être en mesure, avec le comité de cogestion, de s'y atteler. [...] Nous serons très bien représentés pour que nos valeurs et notre nation soient reconnues. »

Cette entente vise notamment la création d'emplois réservés aux membres de la Nation et la pratique d'activités traditionnelles sur le territoire de l'aire protégée, telle la chasse.

« Le comité va travailler là-dessus et sur bien d'autres sujets aussi, mais c'est quelque chose qui est possible », affirme Emily Roberts.

La direction du parc souligne que le tout sera discuté en tenant toujours compte de la sécurité des visiteurs dans le parc national, de la conservation des ressources et de l'accès au parc pour les autres utilisateurs.

Mathieu Côté explique que cinq thématiques sont au cœur de l’accord : la conservation des ressources du parc, la mise en valeur et la préservation de la culture mi’gmaw, les activités traditionnelles et de récolte, les occasions économiques, ainsi que les débouchés pour la Nation Micmac de Gespeg.

« On sait que tous les cinq ans, on a la possibilité de revoir l'entente. Donc ça va évoluer au fil du temps, souligne M. Côté. Les thématiques que j'ai nommées, c'est des thématiques qui peuvent être abordées, mais bien entendu, s'il y a d'autres thématiques qu’on décide d’aborder au sein du comité, ça va pouvoir se faire. »

Il ajoute que c’est nouveau pour tout le monde, autant du côté de Parcs Canada à Forillon que pour la Nation Micmac de Gespeg. « Tout est à développer, mais tout le monde est enthousiaste à l'idée de le faire dans les prochaines semaines », affirme M. Côté.

Il s'agit de la deuxième entente du genre pour Parcs Canada au Québec, après l'accord signé avec la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk visant à protéger les ressources naturelles, mais aussi à mettre en valeur la culture wolastoqey.

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