Les avocats de l'année 2025!

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Élisabeth Fleury

Élisabeth Fleury

2025-12-19 15:00:55

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En cette fin d'année, la rédaction de Droit-inc dresse son palmarès des juristes s'étant le plus démarqués en 2025! Qui d'entre vous y figure?

Qui sont les avocats qui ont véritablement marqué cette année? La rédaction de Droit-inc s'est réunie et a fait son choix!

Cette année, nous avons voulu aller au-delà des simples victoires judiciaires pour célébrer ceux qui incarnent le renouveau de la profession : les justiciers qui refusent l'injustice, les réformateurs qui assainissent les institutions, les bâtisseurs qui consolident l'économie québécoise, les humanistes qui rendent le droit accessible, et les vigilants qui défendent l'État de droit.

De la Syrie dévastée aux salles d'audience de Montréal, des chantiers maritimes de Lévis aux tribunaux de la Cour supérieure, ces juristes ont en commun une chose : le refus de la résignation. Ils plaident, négocient, réforment et bâtissent avec une audace qui redéfinit ce qu'être avocat signifie en 2025.


Simon Tremblay

Sans ordre de priorité, voici ceux d'entre vous qui, selon nous, méritent d'être salués cette année...

Le Réformateur de l'année : Me Simon Tremblay

En un an, cet expert des commissions d'enquête (Charbonneau, Chamberland) a piloté la Commission Gallant sur le fiasco SAAQclic : 132 témoins sur 75 jours, 4 millions de courriels analysés. Objectif : « retourner toutes les pierres » pour comprendre l'explosion des coûts. L’avocat en chef à la Ville de Laval ne s'arrête pas au constat d'échec : il voit loin, convaincu que l'assainissement des pratiques permet des économies réelles, à l'image des coûts d'ingénierie qui ont chuté de 50 % à Laval après Charbonneau.


Cara Cameron

La Plaideuse de l'année : Me Cara Cameron (Woods)

Fraîchement sacrée Avocate plaidante de l'année au Québec par Benchmark Litigation Canada, cette associée se distingue par sa capacité à « traduire » des enjeux d'affaires mondiaux en récits juridiques percutants. Actuellement à la tête de l'équipe représentant Innu Nation Inc., elle pilote un litige de haute voltige impliquant Hydro-Québec et Churchill Falls. Que ce soit à Montréal, Toronto, Londres ou New York, Me Cameron ne se contente pas de plaider : elle bâtit des passerelles entre les cultures juridiques.




Le Missionnaire de l'année : Me Joey Hanna

Joey Hanna

Après une décennie au Centre communautaire juridique de Montréal, cet avocat d'origine syrienne a pris la tête du bureau montréalais du HCR avant d'être déployé en Syrie. Dans un pays dévasté par 15 ans de conflit, il a mis sa rigueur au service de la reconstruction : régulariser une naissance sans documents, revendiquer des titres de propriété perdus dans les graviers de la guerre. À travers le projet « Syria is Home », Me Hanna a traduit des concepts juridiques complexes en solutions concrètes pour les réfugiés de retour.




Olga Farman




Les Leaders de l'année

Me Olga Farman : Nommée PDG du Port de Québec en 2025, cette « vraie fille du Bas-du-Fleuve » d'origine iranienne pilote un chantier de 1,7 milliard de dollars pour reconstruire des quais en fin de vie. Son défi : réconcilier la population avec son fleuve tout en modernisant des infrastructures dont certaines datent de 1885. Administratrice à la Caisse de dépôt, chez Beneva et à la Fondation du Musée de la civilisation, Me Farman ne cherche pas la croissance à tout prix, mais la pérennité d'une institution stratégique.

Judith Séguin


Me Judith Séguin (71 Légal)
: Associée dans ce cabinet audacieux qui a fait le pari réussi de la semaine de quatre jours, Me Séguin vient de piloter l'ouverture d'une antenne à Gatineau. Reconnue par Best Lawyers in Canada 2026 en droit de l'emploi, elle s'impose aussi comme militante de l'inclusion. Avec sa conjointe Eugénie Lépine-Blondeau, elle a fait changer les formulaires hétéronormatifs du CHUM. En plus de son rôle d’administratrice au Théâtre La Licorne, elle est Gouverneure de la Fondation Émergence, où elle met son influence au service de la lutte contre l’homophobie et la transphobie.


Julien Delangie

Le Pourfendeur des abus de l'année : Me Julien Delangie

Une condamnation record de plus de 81 000 $ contre des propriétaires de mauvaise foi. Dans ce dossier emblématique d'une octogénaire évincée d'Outremont, Me Delangie a envoyé un message clair : le contournement des règles de reprise de logement a désormais un prix. Il est aussi la voix des aînés de la RPA Mont-Carmel, où il a dénoncé le « dépouillement » des services essentiels. Il a piloté l’offensive pour outrage au tribunal contre Henry Zavriyev, obtenant des amendes punitives exemplaires de 216 000 $.

Marc-André Landry



Le Précurseur de l'année : Me Marc-André Landry (Lavery)

En avril 2025, Me Landry a été l'un des artisans d'un séisme juridique : l'invalidation par la Cour supérieure de la limite de deux parents au Code civil. Agissant pro bono dans ce dossier qui résonnait avec sa propre histoire (ayant été élevé par trois figures parentales), il a forcé le législateur québécois à sortir de son immobilisme. Le Québec s'apprête ainsi à rejoindre les juridictions les plus progressistes pour garantir qu'un enfant puisse avoir un lien juridique avec chacun des adultes qui l'élèvent.


Natacha Mignon

La Bâtisseuse de l'année : Me Natacha Mignon (Immétis)

En pilotant l'acquisition d'AURAY Sourcing Immigration, cette cheffe de la direction ajoute 200 clients à son carnet et consolide le marché de l'immigration d'affaires au Québec. Ce coup d'éclat n'aurait pas eu la même envergure sans son association au Groupe TCJ en 2022, qui lui a « donné des ailes ». Aujourd'hui, Me Mignon transforme Immétis en une machine technologique capable de traiter un volume massif de demandes, tout en refusant de traiter ses clients comme de simples numéros.

Léa Charbonneau-Lacroix



L'Humaniste de l'année : Me Léa Charbonneau-Lacroix (Collectif juridique)

Nouvelle directrice générale du Collectif juridique, cette ancienne avocate de Brunel Immigration a franchi une étape historique : le passage de la simple information juridique au véritable conseil. Elle a lancé les « Copilotes », un programme d'accompagnement complet financé par une indemnisation record de 7 millions obtenue par Me Vincent Ranger pour 22 copropriétaires victimes de harcèlement. Grâce à ce fonds, le Collectif propose désormais un suivi de longue durée, de la mise en demeure jusqu'au coaching avant l'audience.

Julie Couture

L'Authentique de l'année : Me Julie Couture

Plus qu'une criminaliste à la tête de son propre cabinet, Me Couture est devenue une figure de proue de la vulgarisation juridique comme vedette de l'émission Les Justiciers. En partageant ouvertement sa métamorphose physique (perte de 35 kilos) et son parcours de sobriété (près de six ans), elle brise les tabous dans une profession où l'apparence est souvent une armure. Aujourd'hui, elle prête sa voix au podcast Grains d'espoir pour sensibiliser ses pairs aux troubles liés aux dépendances, un fléau souvent passé sous silence en droit criminel.


Le Constitutionnaliste de l'année : Me Louis-Philippe Lampron (Université Laval)
Louis-Philippe Lampron


Professeur titulaire et auteur de Maudites Chartes, Me Lampron s'est imposé comme l'une des voix les plus courageuses face aux dérives législatives. Il a frappé fort en novembre avec son mémoire dénonçant le projet de loi 1 comme un « projet de constitution illégitime ». Pour lui, une constitution ne peut être rédigée en catimini : elle doit être le fruit d'un consensus social profond. Spécialiste des libertés fondamentales, il ne se contente pas d'enseigner le droit, il le défend sur la place publique.


Marcel-Olivier Nadeau

Le Vigilant de l'année : Me Marcel-Olivier Nadeau (Bâtonnier du Québec)

Face à ce qu'il qualifie d'« effritement généralisé de l'État de droit », le bâtonnier a lancé l'avertissement le plus sérieux émis par le Barreau depuis 15 ans. Véritable bête noire du ministre Simon Jolin-Barrette, Me Nadeau a tenu tête aux attaques personnelles pour ramener le débat sur l'essentiel : la protection des mécanismes de surveillance de l'État. Son combat s'étend aussi aux ressources matérielles : en dénonçant un système « en lambeaux », il a forcé le gouvernement à faire face à ses responsabilités budgétaires.


L'Incorruptible de l'année : Me Marwah Rizqy
Marwah Rizqy


En novembre, alors cheffe parlementaire du PLQ, Me Rizqy a choisi de briser les rangs plutôt que de compromettre ses principes. En congédiant sa cheffe de cabinet — geste qui a déclenché son exclusion du caucus — l'avocate et fiscaliste a prouvé qu'elle préférait sa probité à son titre. En créant cette distance avec une administration sous enquête, elle s'est placée du côté de ceux qui exigent une vie publique sans « fling-flang ». Alors qu'elle s'apprête à quitter la politique pour retourner à sa pratique, elle le fait les mains nettes.


Alexandre Brosseau-Wery et Arthur J. Wechsler

Les Réparateurs de l'année : Mes Alexandre Brosseau-Wery et Arthur J. Wechsler (Kugler Kandestin)

28 millions de dollars. C'est le montant d'indemnisation le plus élevé au pays en matière de négligence médicale, obtenu contre un médecin pour négligence obstétricale. Le tribunal a notamment reconnu la carrière brisée de Me Caroline Beaudoin, avocate chez BCF dont l'ascension vers le statut d'associée a été sacrifiée pour prodiguer des soins constants à son fils. En sécurisant des fonds pour des soins privés 24h/24, le duo a offert à cette famille les moyens de leur dignité.





Les Architectes des grandes causes de l'année

François Valin et Jean-François Bertrand


Mes François Valin et Jean-François Bertrand
: 128 millions de dollars. C'est le jugement historique obtenu pour les victimes de Robert Giroux et du Groupe Huot dans une fraude de type Ponzi. Leur ténacité face aux tactiques dilatoires et leur capacité à obtenir le gel des actifs du fraudeur (ordonnance Mareva) font d'eux les remparts des investisseurs floués.


Joey Zukran, Léa Bruyère, Michel Vathilakis et Karim Renno





Mes Joey Zukran, Léa Bruyère, Michel Vathilakis et Karim Renno (LPC Avocats et Renno Vathilakis) :
500 millions de dollars. C'est l'entente dans l'affaire du cartel du pain. En forçant Loblaw et Weston à rendre des comptes pour une entente sur les prix ayant duré près de deux décennies, ils ont envoyé un message clair à l'industrie agroalimentaire.





Lex Gill, Louis-Alexandre Hébert-Gosselin, Éric Préfontaine, Antonio Gutierrez Dratcheva, Jean Brochier et Éric Goyette)


Le collectif pour les travailleurs migrants
(Mes Lex Gill, Louis-Alexandre Hébert-Gosselin, Éric Préfontaine, Léa Bruyère, Joey Zukran, Antonio Gutierrez Dratcheva, Jean Brochier et Éric Goyette) : Au-delà de l'indemnisation de 2,1 millions, ils ont négocié une mesure réparatrice inédite permettant à 150 travailleurs d'obtenir un statut légal. La juge Catherine Piché a souligné que cette approche a provoqué un changement de politique chez IRCC.


Charles-Francis Roy

Les dealmakers de l'année


Me Charles-Francis Roy (GBV)
: En pilotant les négociations pour Chantier Davie, cet avocat a réussi l'impensable : un partenariat de 10 milliards avec le fédéral et le contrat de 3,25 milliards pour le brise-glace « Polaire Max ». Ce tour de force garantit 2 000 emplois et des retombées majeures pour les PME québécoises. Avec une rigueur exemplaire, Me Roy a su appliquer le droit québécois au cœur de la machine fédérale.



Jeremy Fraiberg, Bastien Gauthier, Patrick Boucher, John Emanoilidis et Richard G. Willoughby



Les équipes d'Osler, McCarthy Tétrault et Torys
: Quand une institution de 175 ans comme la Banque Laurentienne redéfinit son avenir, c'est une opération chirurgicale. Près de 150 avocats se sont accordés dans une chorégraphie juridique complexe impliquant la Banque Fairstone et la Banque Nationale. Osler (Mes Jeremy Fraiberg et Bastien Gauthier) pour la Laurentienne, McCarthy Tétrault (Me Patrick Boucher) pour la Nationale et Torys (Mes John Emanoilidis et Richard Willoughby) pour Fairstone : tous ont réussi à orchestrer la scission et la vente du portefeuille de détail tout en préservant l’ancrage du siège social de la Laurentienne à Montréal. Un tour de force technique qui marque le paysage financier québécois.


Nicholas St-Jacques


L'Avocat de l'année : Me Nicholas St-Jacques

41 ans. C'est le temps qu'il a fallu pour que justice soit rendue à Claude Paquin. Aux côtés de Me Julie Harinen et du Projet Innocence, Me St-Jacques a obtenu un acquittement historique pour deux meurtres et un prix d'Excellence de l'AQAAD. Le plaideur ne s'arrête pas là : il est aussi le fer de lance du dossier Daniel Jolivet, détenu depuis 33 ans. Au point d'offrir lui-même une caution de 25 000 $ et de payer un appartement à son client pour lui permettre de goûter à la liberté provisoire. Dans un monde juridique qui va trop vite, Me St-Jacques prend le temps de redonner un nom et une dignité à ceux que le système a échappés. Toutes de très bonnes raisons qui justifient son titre d’Avocat de l’année 2025!



Mention spéciale : le Magistrat de la verbe, l'honorable Luc Morin

Luc Morin


S'il est un juge dont les décisions se lisent comme des romans, c'est bien Luc Morin. En 2025, le magistrat a marqué les esprits par son refus de laisser le système s'enliser dans la « frime » ou le populisme. Face au gouvernement dans le litige avec les médecins, il a fustigé la « désinvolture » de la gestion politique. Devant un justiciable produisant de la jurisprudence fictive générée par IA, il a tracé une ligne claire avec une amende de 5 000 $. Et face à une octogénaire séduite par les théories des « citoyens souverains », il a exhorté l'avocat de la défense à ne pas « s'acoquiner au charlatanisme ». Une éloquence qui redonne ses lettres de noblesse à la magistrature.





Méthodologie : aucune! Ce sont des coups de cœur de la rédaction. Il n’y a rien de scientifique dans nos choix, et nous avons regardé ceux qui, selon nous, ont marqué l’année.

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