Entrevues

De la gym au droit!

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Theodora Navarro

2016-10-25 15:30:00

Directrice de l’aide juridique de Longueuil très impliquée en droit de la jeunesse, cette avocate ex-entraîneur de gym revient sur son parcours plutôt atypique!

Me Carole Gladu est directrice de l’aide juridique de Longueuil
Me Carole Gladu est directrice de l’aide juridique de Longueuil
À l’occasion de la rentrée des tribunaux, Me Carole Gladu a reçu le Mérite du Barreau de Longueuil. Ce Mérite, destiné à récompenser un juriste pour sa contribution à la cause de la justice, vient ici souligner la carrière marquante de Me Gladu, désormais directrice de l’aide juridique de Longueuil. Oeuvrant en droit de la jeunesse depuis 17 ans, l’avocate longueilloise n’a pas toujours été… avocate! Dans une autre vie, elle était plutôt entraîneur de gymnastique sportive. Pour Droit-inc, Me Gladu revient sur sa belle carrière.

Droit-inc: Avez-vous été surprise de recevoir ce prix?

Me Carole Gladu : J’étais surtout surprise car le droit de la jeunesse, dans lequel je pratique, n’est généralement pas très connu. Mais on m’a dit m’avoir choisie en raison de mon parcours professionnel, du fait que j’ai travaillé aussi en droit criminel, que j’ai plaidé devant la Cour Suprême et que j’ai eu également plusieurs dossiers aux assises, et aussi, de fait, de mon implication aujourd’hui en droit de la jeunesse.

Justement, quelle est la particularité de votre poste actuel?

Je suis directrice depuis 10 ans de la section jeunesse de l’aide juridique. Lorsque j’ai pris ce rôle de gestionnaire, j’ai véritablement eu à rebâtir le bureau. Je crois qu’on est très apprécié au niveau de la magistrature car on a une vocation sociale. L’important pour nous est de s’assurer que les plus démunis sont représentés.

Quel chemin vous a mené à ce poste?

Je suis arrivée à la formation d’avocate sur le tard! J’ai suivi une première carrière en sport. J’ai d’abord fait mon cours en éducation physique et je me suis lancée dans la gymnastique sportive en 1977. J’ai parti un club de de compétition et me suis beaucoup investie comme entraîneur. Et puis je suis tombée enceinte et pendant un cours de natation prénatal, j’ai rencontré une avocate qui m’a parlé de son métier.... J’avais l’envie de changer de voie, à ce moment-là, alors à 28 ans, je suis retournée à l’école pour réorienter ma carrière!

Et vous avez rejoint l’UQÀM?

Oui! La faculté me permettait de prendre le temps nécessaire pour faire mon bacc en droit. Pour moi c’était indispensable car j’avais alors un bébé de six mois. En tout ça m’a pris six ans… et quatre enfants! (Elle rit).

Comment êtes-vous arrivée à l’aide juridique?

On y entre comme contractuel. Il y avait besoin d’un remplaçant en droit de la jeunesse. Ça a été pour moi un vrai coup de coeur! Puis le poste de directeur est devenu vacant car le titulaire venait d’être nommé juge.

De quoi est fait votre quotidien?

On travaille essentiellement avec des personnes démunies. Pendant longtemps a flotté l’idée que les avocats de l’aide juridique n’étaient pas de bons avocats alors qu’en réalité, nous sommes des avocats dédiés. Nous avons parfois des clients qui ne savent pas lire, c’est une dimension à part entière de notre travail, cette assistance. C’est ce côté social qui m’allume. Si nous ne sommes pas là pour ces gens-là, personne ne sera là à notre place.

Et la dimension Droit de la jeunesse?

Ça concerne des enfants de 0 à 18 ans, des enfants qui ont été parfois abusés, négligés, qui ont souvent vécu des expériences épouvantables. On est leur première personne ressource.

Ce n’est pas difficile? Comment vous préparez-vous?

Nous avons une formation une fois par année qui nous donne des clés pour aborder ce type précis de public, et qui revient également sur le droit substantif. Ça fait 17 ans que je fais du droit de la jeunesse. Les premières années je n’avais pas une carapace très épaisse, il y avait des clients que je voulais ramener chez nous. Avec le temps, on apprend à prendre certaines distances, mais certaines affaires restent encore difficiles.

Quel regard avez-vous sur votre carrière?

Je suis très satisfaite! J’ai été très bien entourée et j’ai eu la chance de tomber sur des dossiers où j’ai pu me dépasser. J’ai eu ainsi à défendre une femme accusée du meurtre de son conjoint. Je suis allée jusqu’en Cour Suprême pour plaider la Charte. L’acquittement de ma cliente a été rétabli, j’avais un banc complet en sa faveur! (Elle sourit). C’est rare! Mais ce n’est que rétrospectivement que l’on se rend compte de l’impact que ça a eu, et de l’impact que nous on a eu.
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1 commentaire

  1. Chagnon
    Chagnon
    il y a 7 ans
    Avocat
    Félicitations Carole

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