Julie Snyder s’en prend à Goldwater

La saga judiciaire entourant le divorce de Julie Snyder et Pierre-Karl Péladeau connaît un nouveau développement. Mais il n’a rien à voir avec la cause comme telle et se retrouve plutôt au Conseil de discipline du Barreau.

Mme Snyder accuse Me Anne-France Goldwater, alors avocate de son ex-conjoint, d’avoir dévoilé aux médias des informations sur le litige opposant les parties. Le tout en contravention du Code de déontologie et d’une entente privée liant les parties et leurs procureurs.

Sont en cause deux entrevues radiophoniques de Me Goldwater et une entrevue avec Droit-inc publiée en septembre 2016. L’avocate y évoque notamment la procédure de médiation qui a cours entre M. Péladeau et Mme Snyder.

Selon Julie Snyder, la simple divulgation de cette information était suffisante en soi pour justifier une plainte au Barreau.

Or, Me Goldwater estime au contraire que cette plainte est à sa face même mal fondée et n’a aucune chance de succès. Elle s’oppose à ce que celle-ci soit même entendue par le Conseil de discipline.

Elle demande donc à ce que la procédure soit rejetée d’office. Cette demande préliminaire de rejet était entendue ce matin à la Maison du Barreau, à Montréal.

Divulgation d’informations confidentielles?

Me Goldwater est représentée par Me Karim Renno. Celui-ci a ainsi soutenu que dans ses trois entrevues aux médias, sa cliente avait tout simplement confirmé que les parties avaient opté pour la médiation. Une information qui avait d’abord été relayée par M. Péladeau et Mme Snyder elle-même, a-t-il précisé. Anne-France Goldwater a ensuite spécifié que le processus était confidentiel.

Donc, à aucun moment elle n’a parlé du divorce ou du contenu des procédures; elle a uniquement répété une information déjà connue du public, a plaidé Me Renno devant la présidente du conseil Me Marie-Josée Corriveau.

De surcroît, Me Renno a dit trouver étrange que Mme Snyder ait divulgué elle-même dans les médias le fait qu’elle aille en médiation, et fasse ensuite une plainte contre Me Goldwater pour l’avoir répété.

Me Sharon Godbout, syndique ad hoc chargée de mener le processus de plainte, a refusé de se lancer dans le fond du débat, arguant que justement, ce débat devrait être entendu lors d’une véritable audience disciplinaire et non lors d’une demande de rejet de la plainte.

En effet, puisque Me Renno analysait la nature précise des propos tenus dans les médias, c’est donc qu’il y avait vraiment lieu d’en débattre, auquel cas une contre-preuve serait soumise au Conseil de discipline, a répliqué Me Godbout.

Enfin, Me Godbout a rappelé qu’on ne cherchait pas à savoir si Me Goldwater avait apporté une nouvelle information aux médias, mais bien si elle avait dérogé à ses obligations professionnelles.

La présidente, Me Corriveau, a pris la cause en délibéré.

Me Renno n’a pas commenté l’affaire.

Une saga aux nombreux rebondissements

Cette affaire fait suite à une série de litiges devant les tribunaux, ayant cours depuis deux ans.

Rappelons-le, après s’être mariés en août 2015, Pierre-Karl Péladeau et Julie Snyder s’étaient séparés en janvier 2016. Me Goldwater avait été choisie pour représenter M. Péladeau dans cette affaire.

En octobre 2016, la nouvelle conjointe de M. Péladeau, Marie-Christine Couture, s’était enlevé la vie à son domicile. M. Péladeau a alors poursuivi pour 322 000 dollars l’ex-conjoint de Mme Couture, Daniel Lacombe, qu’il accuse de s’être lancé dans une vendetta contre Mme Couture et lui pour détruire leur nouvelle relation. Mme Snyder aurait alors collaboré avec M. Lacombe dans cette affaire, toujours selon M. Péladeau. Ce litige est présentement devant les tribunaux.

Puis, coup de théâtre en juin 2017 alors qu’on apprend que Me Goldwater poursuivait à présent M. Péladeau, lui réclamant 92 000 dollars d’honoraires impayés. Depuis, l’avocate et son ancien client ont réglé le litige.