Me John-Nicolas Morello a grandi entouré d'animaux.
Me John-Nicolas Morello a grandi entouré d'animaux.
Végétarien depuis 10 ans, végane depuis 5, Me John-Nicolas Morello a grandi avec des chats, des chiens, des tortues, des poissons ou encore des cochons d’Inde.

On l’a éduqué en lui expliquant que les animaux étaient des êtres sensibles, à qui il ne fallait pas faire de mal et dont il fallait préserver le bien-être. Pas étonnant donc que le juriste s’implique autant aujourd’hui.

C’est plus tard, au fil de ses études, que Me Morello a pris conscience de la souffrance que vivent les animaux d’élevage, le nombre de décès élevé lors du transport entre la ferme et l’abattoir, etc.

Il a fait son droit à l’Université de Sherbrooke. « J’ai pu suivre un cours de droit animalier », explique-t-il pour justifier encore un peu plus son intérêt.

Depuis, il consacre son temps libre à l’OSBL qu’il a créée, à savoir la communauté Droit animalier Québec en août 2017.

L’organisme a pour but d’œuvrer en faveur de l’avancement du droit et de l’éthique animaliers auprès de personnes, d’organisations et d’institutions œuvrant dans le domaine juridique.

Passion et conviction

Me Morello a également développé un volet d’éducation auprès du public et fournit de l’aide juridique aux refuges par exemple.

Me Morello parle avec passion et conviction de son engagement pour la cause animale.
Me Morello parle avec passion et conviction de son engagement pour la cause animale.
Avec passion et conviction, l’avocat parle de son engagement pour la cause animale. « Nous devons solliciter l’État québécois pour qu’il respecte la loi sur le bien-être et la sécurité de l’animal », explique-t-il.

Depuis 2015, l’être animal n’est ainsi plus classé dans la catégorie juridique des biens. Le législateur a créé une catégorie juridique nouvelle qui précise que les êtres animaux sont des êtres doués de sensibilité ayant des besoins biologiques.

Cette loi lui a donné matière à examiner, ici au Québec, son application.

Le juriste estime que la loi n’est pas appliquée dans sa totalité et l’explique : « Pendant 400 ans, on pouvait se servir des animaux à nos fins et sans contraintes. Puis, on leur a conféré un nouveau statut juridique. Ça prend du temps pour que certaines personnes s’adaptent à ce nouveau paradigme juridique. »

« Qu’on soit d’accord ou non avec ce principe, c’est la loi », ajoute-t-il.

Anti-rodéos

Pour lui, certains pays ont une législation plus avancée concernant le droit animal. Il cite par exemple la Suisse, la Belgique ou encore la France. Dernièrement, il salue l’interdiction du foie gras confirmée par la Cour suprême de Californie.

D’ailleurs, Me Morello fait également partie du Comité consultatif sur les rodéos. Le sujet a fait couler beaucoup d’encre, notamment lors des festivités du 375e anniversaire de Montréal.

Cette pratique, comme celle des courses de cochons, lui est d’ailleurs bien étrangère. « À titre de juriste, je ne crois pas qu’elles concordent avec la loi sur le bien-être et la sécurité de l’animal. À titre personnel, je ne vois pas ce qu’il y a de divertissant dans un rodéo. Je ne vois aucun élément divertissant », lâche-t-il.

D’un autre côté, ce Barreau 1986 travaille depuis 23 ans chez Via Rail ou il se penche notamment sur l'accessibilité pour les personnes ayant des déficiences, les droits de la personne ainsi que le droit de l'emploi.

En 2018, il a été nommé au premier poste d'Agent de conformité à l'éthique.

« Je ne vois aucune contradiction entre ce que je fais au quotidien et mon temps personnel que je consacre à la cause animale. J’incite d’ailleurs tous les avocats à utiliser leurs talents pour soutenir des causes que ce soit les animaux, l’environnement, le droit de la personne », lance-t-il.

On ne peut donc pas l’accuser de préférer défendre les droits des animaux au détriment des droits humains !