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Bisbille entre le BEI et les avocats des policiers

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Mathieu Galarneau

2019-08-09 10:15:00

La directrice du Bureau des enquêtes indépendantes trouve que les avocats des policiers font preuve de peu de professionnalisme...

Me Madeleine Giauque, directrice du Bureau des enquêtes indépendantes (BEI). Source : Radio-Canada
Me Madeleine Giauque, directrice du Bureau des enquêtes indépendantes (BEI). Source : Radio-Canada
Un avocat « aurait donné tout haut la réponse d'un autre policier impliqué à la même question posée », un autre aurait « gribouillé, pianoté sur la table, envoyé des courriels et s'est même permis de manger, perturbant les personnes présentes »…

C’est ce qu’a écrit Me Madeleine Giauque, directrice du Bureau des enquêtes indépendantes (BEI), dans une lettre envoyée au président de la Fraternité des policiers et policières municipaux du Québec (FPMQ), au printemps 2018.

Dans sa lettre envoyée à Robin Côté, alors président de la FPMQ, Me Giauque indique d’entrée de jeu qu’elle a agi dans un esprit de collaboration en permettant la présence des avocats lors des rencontres avec les enquêteurs, même si rien ne garantit leur présence dans le règlement qui régit le BEI.

Les policiers demandent d’ailleurs à la cour le droit au silence et à la présence de l’avocat lors d’une enquête du BEI, dans un recours civil déposé en juin dernier.

Deux événements particuliers ont soulevé l’ire de la directrice au point où elle a jugé bon de les décrier dans sa lettre. Dans le premier, un avocat se serait permis « d’intervenir au cours de la rencontre pour corriger une réponse de la policière, en lui en suggérant une autre », « de qualifier une partie du témoignage de la policière de “croustillant” » et de « dire que toutes les questions des enquêteurs du BEI sont superflues, puisque les policiers rédigent des rapports complets ».

Dans le second, un des avocats au dossier aurait « demandé à son client et à l’enquêteur du BEI d’y aller rondement, puisqu’il devait participer à de nombreuses entrevues dans les prochaines heures ». Un autre aurait évalué « à voix haute, pendant l’entrevue, la performance de l’enquêteur », tandis qu’un troisième « pendant une entrevue, gribouillait, pianotait sur la table, envoyait des courriels et s’est même permis de manger, perturbant évidemment les personnes présentes ».

Devant « l’attitude inacceptable et déplorable de certains avocats », Me Giauque a ordonné l’interdiction de la présence des avocats lors des rencontres. Après une rencontre tenue le 11 juillet 2018 avec M. Côté et Yves Francoeur, président de la Fraternité des policiers de Montréal, Me Giauque est cependant revenue sur sa décision, après l’engagement des syndicats à améliorer la relation entre les enquêteurs du BEI et les avocats des policiers.
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