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La plus ancienne juge de la Cour Suprême fait ses adieux

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Audrey Bonaque

2021-05-26 10:15:00

Une juge d’expérience fait ses adieux à la Cour Suprême lors d’une dernière audience. Qui est-elle?

L’honorable Rosalie Silberman Abella prend sa retraite. Photo : Site web de la Cour Suprême
L’honorable Rosalie Silberman Abella prend sa retraite. Photo : Site web de la Cour Suprême
Le 21 mai dernier, la Cour Suprême a souligné le départ à la retraite de la juge qui a travaillé le plus longtemps à ce poste.

Après 17 ans de carrière, l'honorable Rosalie Silberman Abella prend sa retraite. Elle continuera à participer au jugement des appels qu’elle a entendus jusqu’au 1er juillet.

« C’est difficile de croire que cette audience sera la dernière. Vous êtes la juge actuelle de la Cour suprême qui y siège depuis le plus longtemps », affirme l’honorable Richard Wagner au début de son discours.

Nommée en 2004, elle est devenue la première femme réfugiée d’origine juive à accéder à la magistrature canadienne.

« Vous avez entendu plus de 1000 pourvois, vous avez rédigé des centaines de jugements, et vous avez progressé dans votre remarquable carrière judiciaire. Je veux donc prendre cette occasion pour remercier la juge Abella pour avoir défendu avec autant de brio les droits à l’égalité », déclare le juge en chef dans son discours.

La juge Abella a pris la parole, par la suite, pour remercier ses collègues, leur travail et leurs amitiés.

« La chose qui va me manquer le plus: ça sera la chance que j’ai eu de pouvoir travailler avec de merveilleux et merveilleuses collègues qui m’ont constamment appris, inspiré et encouragé. J’ai eu 18 collègues au cours des 17 dernières années. (...) Nous avons travaillé, réfléchis, nous nous sommes inquiétés et nous avons protégé l’institution ensemble », explique-t-elle.

Humaniste et engagée

Après ses études en droit à l’Université de Toronto, elle a été admise au Barreau de l’Ontario en 1972. Elle a pratiqué le droit civil et criminel jusqu'à sa nomination à la Cour provinciale de l’Ontario en 1976. En 1992, elle a été nommée à la Cour d’appel de l’Ontario.

Connue pour ses décisions, elle s’est toujours intéressée aux théories sur l’égalité, les droits de l’homme et le droit constitutionnel.
En 1989, la Cour suprême adopte ses idées relatives à l’égalité et à la discriminiation dans sa première décision en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés.

«(...) À cause de tous les changements économiques, cela signifiait que les juges ne pouvaient plus simplement défendre le statut quo. Nous avons dû accepter que la justice était une application du droit à la vie et pas seulement d'appliquer à des faits. Les juges ont accepté grâce à la Charte des droits et libertés. (...) Je suis si fière de faire partie de la magistrature canadienne », a-t-elle précisé.

Pianiste et collectionneuse d'œuvres d’art, le bureau de la juge ressemble plutôt à une galerie d’art qu’un bureau traditionnel. C’est ce que révèle le juge Wagner dans son anecdote, qui en a fait sourire plus d’un.

« (...) C'est devenu une attraction pour beaucoup de visiteurs à la Cour. La légende veut que l’enthousiasme de la juge Abella, qui voulait elle-même accrocher ses œuvres d’art en utilisant une très haute échelle, explique pourquoi elle a dû utiliser une canne pour marcher le jour de son assermentation », raconte-il.

De nouveaux défis à l’avenir

Son départ à la retraite lui ouvrira une nouvelle porte vers l’enseignement dans différentes universités. Elle sera senior research scholar à la faculté de droit de Yale et distinguished visiting jurist à la faculté de droit de l’Université de Toronto.

De plus, récemment, elle a été nommée professeure invitée à la chaire de droit Samuel et Judith Pisar de la Harvard Law School et professeure invitée en droit international à la faculté de droit de l’Université Fordham. Ces deux mandats commenceront au printemps et à l’été 2022.

Rappelons qu’après sa naissance dans un camp de personnes déplacées en Allemagne, elle a immigré au Canada, en 1950, à titre de réfugiée avec sa famille. Au cours de sa carrière, elle s’est mariée avec l’historien canadien Irving Abella. Ils sont parents de deux fils Jacob et Zachary, qui sont actuellement avocats.

La Cour suprême du Canada a publié un message le 21 mai dernier, sur Twitter :
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