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Omar Khadr est condamné à 40 ans de prison

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La Presse Canadienne

2010-10-31 19:51:00

Un jury militaire de la base de Guantanamo a demandé l'imposition d'une peine de 40 ans de prison envers le Canadien Omar Khadr, mais en vertu d'une entente conclue avant le procès, cette peine a été réduite à huit ans.

Après plus de huit heures de délibérations, réparties sur deux journées, les sept officiers militaires ont suggéré cette lourde peine sans rien savoir de l'accord qui était intervenu.

L'entente prévoit également que Khadr, maintenant âgé de 24 ans, devra passer une autre année derrière les barreaux, sous garde américaine, avant de pouvoir demander son rapatriement au Canada. Cette démarche devrait recevoir l'aval du gouvernement américain.

Une porte-parole du ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, n'a pas voulu s'avancer, cependant, sur les possibilités que le Canada donne suite à une éventuelle demande.

"Si Omar Khadr présente une requête, il sera traité comme n'importe quel autre Canadien qui demande un transfert, a indiqué Melissa Lantsman dans un courriel. La décision concernant un transfert potentiel sera effectuée en accord avec la loi actuelle. Aucune décision ne peut être prise avant que la demande ne soit reçue."

L'avocat de Khadr, Dennis Edney, a dénoncé le processus qui a vu le premier adolescent poursuivi pour crimes de guerre en six décennies.

"Le fait que le procès d'un enfant soldat, Omar Khadr, se soit terminé avec un plaidoyer de culpabilité en échange d'une éventuelle libération vers le Canada ne change rien au fait que les principes fondamentaux de la loi et l'application régulière de celle-ci ont été abandonnés depuis longtemps dans le cas d'Omar", a dit M. Edney.

"En échange d'un rapatriement, Omar a dû signer une admission des faits qui dressait, de façon frappante, un faux portrait de lui."

La sentence du jury a été bien plus sévère que les 25 années demandées par la poursuite, à ajouter aux huit ans que Khadr a déjà dû passer sous verrous.

Après qu'ils eurent annoncé la peine, le juge, le colonel Patrick Parrish, a remercié les officiers, les a libérés, puis a imposé la peine de huit ans prévue avant le procès.

Avant de rendre sa décision, le groupe a demandé au juge de faire rejouer le témoignage d'un témoin de la défense qui parlait du potentiel de "réhabilitation" de Khadr.

Le groupe a délibéré plus longtemps que tout autre jury d'une commission militaire.

Selon les règles, au moins six des sept jurés devaient s'entendre sur la peine à imposer.

"Vous pouvez en être sûrs; le monde entier vous surveille", avait lancé le procureur de la poursuite, Me Jeff Groharing, samedi matin.

"La peine que vous imposerez enverra un message."

De son côté, l'avocat de la défense avait insisté sur le fait que Khadr n'avait que 15 ans lorsqu'il a commis ses crimes.

Celui-ci a plaidé coupable à cinq accusations de crimes de guerre, dont le meurtre du sergent de première classe Chris Speer, après un échange de coups de feu en Afghanistan, en juillet 2002.
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4 commentaires

  1. PBG
    titre trompeur
    Encore un titre trompeur, mais celui-ci est quasi malhonnête.

    Une suggestion de peine de la part du jury n'est pas la peine imposée par la condamnation.

  2. Jeannot Vachon
    Jeannot Vachon
    il y a 13 ans
    La décision du jury est un indice de l’innocence de Khadr
    Le crime qu’on juge ici est celui d’un enfant soldat, donc d’une personne qui n’avait pas le libre arbitre de ses actes. Un enfant n’a pas d’outil pour rejeter l’endoctrinement d’une cause mauvaise. On peut facilement lui laver le cerveau avec des arguments tordus. Même au point de vue de l’obéissance, un enfant obéit à l’autorité de ses parents et encore plus si tout son entourage approuve les actes qui sont commis. C’est pour cela qu’on a partout à travers le monde une justice criminelle plus souple pour les enfants.

    Les circonstances du fameux meurtre constituant l’accusation principale étaient aussi à prendre en considération : les soldats américains, à titre d’envahisseurs de l’Afghanistan, étaient en train de massacrer tout le groupe dont faisait partie Khadr. Est-ce que cela ne constitue pas de la légitime défense ou une opération de guerre légitime de la part d’un enfant soldat?

    Et on ne parle pas des conditions inhumaines qu’on a fait vivre au jeune prisonnier depuis 8 ans.

    Or le jury composé de militaires a décidé d’une peine de 40 ans de plus alors que l’accusation ne demandait que 25 ans. On avait sûrement placé Khadr devant ce choix de faire une confession « complète et sincère » même si elle était fausse, contre une peine de 8 ans dont 7 ans au Canada. Le refus de Khadr aurait résulté en une facile condamnation à peut-être 99 ans de prison américaine si la poursuite l’avait demandé à ce jury gagné d’avance.

  3. DSG
    Re : La décision du jury est un indice de l’innocence de Khadr
    > Le crime qu’on juge ici est celui d’un enfant soldat, donc d’une personne qui n’avait pas le libre arbitre de ses actes. Un enfant n’a pas d’outil pour rejeter l’endoctrinement d’une cause mauvaise. On peut facilement lui laver le cerveau avec des arguments tordus. Même au point de vue de l’obéissance, un enfant obéit à l’autorité de ses parents et encore plus si tout son entourage approuve les actes qui sont commis. C’est pour cela qu’on a partout à travers le monde une justice criminelle plus souple pour les enfants.
    >
    > Les circonstances du fameux meurtre constituant l’accusation principale étaient aussi à prendre en considération : les soldats américains, à titre d’envahisseurs de l’Afghanistan, étaient en train de massacrer tout le groupe dont faisait partie Khadr. Est-ce que cela ne constitue pas de la légitime défense ou une opération de guerre légitime de la part d’un enfant soldat?
    >
    > Et on ne parle pas des conditions inhumaines qu’on a fait vivre au jeune prisonnier depuis 8 ans.
    >
    > Or le jury composé de militaires a décidé d’une peine de 40 ans de plus alors que l’accusation ne demandait que 25 ans. On avait sûrement placé Khadr devant ce choix de faire une confession « complète et sincère » même si elle était fausse, contre une peine de 8 ans dont 7 ans au Canada. Le refus de Khadr aurait résulté en une facile condamnation à peut-être 99 ans de prison américaine si la poursuite l’avait demandé à ce jury gagné d’avance.

    "soldats américains, à titre d’envahisseurs de l’Afghanistan..." The US “invaded” Afghanistan after terrorist attacks which killed a considerable number of innocent people were linked to training camps in that country. Whereas Canada took part in what you call an “invasion”, that stupid kid left his home and all the privileges that it entails in order to kill those “invaders”. This distortion of facts doesn’t surprise as much as the fact that it comes from so-called “lawyers”.

  4. GBS
    GBS
    No DSG, she is right. The laws of War, as well as the Geneva Conventions, doesn't bother in trying to determine who is right or wrong.

    Oftentimes, the winner is right, anyway.

    The rules are set in order to prevent unfair persecution against someone who defended a country (please note that it does not need to be his) during a war.

    The Geneva Conventions protect soldiers, as well as denizens who take up arms to defend the country, and define those taken prisoners as PoWs.

    Khadr was clearly a PoW, and the fact he killed and tried to maim as many americans as possible (I am guessing) is absolutely logical for someone defending Afghanistan.

    Add to that that he was 15 at the time, and that there are specific rules for children, the ruling is a farce and a travesty of justice.

    No wonder they had to create a special tribunal, held in a faraway base, and had to resort to illegal interrogatoins (to put it mildly) to be able to condemn Khadr.

    It's no wonder that even the lawyers coming from the american military are outraged.

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