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Le plan de match de la bâtonnière

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Stéphane Tremblay

2022-11-28 15:00:00

Le Barreau du Québec veut pour les quatre prochaines années arrimer la justice aux besoins des citoyens. La bâtonnière expose son plan de match à Droit-inc...

Me Catherine Claveau. Photo : Site web du cabinet d’avocats Saint-Paul
Me Catherine Claveau. Photo : Site web du cabinet d’avocats Saint-Paul
C’est du moins la trame qui est ressortie d’une vaste et récente consultation auprès d’intervenants à l’interne et à l’externe pour établir le Plan stratégique 2022-2026 du Barreau du Québec.

La bâtonnière du Québec, Me Catherine Claveau assure d’emblée être motivée par la volonté de faire les choses différemment.

« C’est un coup de barre stratégique. Repartir à zéro. Notre ADN est d’assurer la protection du public avec une justice accessible et de qualité, qui défend la primauté du droit », lance Me Claveau.

Un sondage réalisé, avec un taux de participation de 21% des membres sondés, a tracé les orientations que la bâtonnière et son équipe doivent suivre pour mieux harmoniser les priorités des membres du Barreau et l’évolution des besoins de la société québécoise.

« Notre vision consiste à devenir un leader de la modernisation et de la transformation d’une justice tournée vers les besoins des citoyens ».

Un changement de culture qui oblige le Barreau à revoir ses cartes, d’aller droit au but. Ainsi, le Barreau accepte de délaisser certaines activités et certains programmes pour se concentrer sur ses principales activités.

« Par exemple, l’intérêt socio-économique ne fait plus partie de notre mission », précise la bâtonnière, en entrevue à Droit-inc.

Animé par sa mission de protection du public, le Barreau souhaite que les outils, les guides et les programmes soient davantage connus et mis en valeur.

« Trop de nos initiatives sont méconnues des avocats », déplore celle qui occupe le siège de bâtonnière du Québec depuis à peine un an et demi.

Dans cette nouvelle philosophie, Me Claveau souligne que des parajuristes pourraient être « mieux utilisés pour donner un meilleur accès à la justice ».

Des tarifs réduits

Du nombre des éléments essentiels de cette vision du Barreau, on retrouve l’incontournable enjeu qu’est la tarification. Me Claveau reconnaît qu’il y a là un véritable problème, car de plus de plus de gens se représentent seuls n’ayant pas les moyens d’avoir recours aux services d’un avocat, ce qui vient alourdir les dossiers devant les tribunaux.

« J’ai la ferme intention de travailler fort pour réduire les coûts de la justice. Je sais que la tarification est le principal facteur d’avoir recours ou non à un avocat », assure-t-elle.

Parallèlement, le Barreau accordera une plus grande place aux 15 Barreaux de section avec une redéfinition des rôles, de même que les associations sectorielles et régionales dont leurs contributions augmenteront.

Santé mentale

Consciente que le nombre d’avocats qui tombent au combat ne cesse de s’allonger, incapables de supporter le stress, l’anxiété et la fatigue de la profession, la bâtonnière se réjouit de l’ouverture de la magistrature à la réalité de l’importance d’une vie personnelle et professionnelle équilibrée.

« Un jeune papa qui doit aller chercher son enfant à la garderie ne peut plaider jusqu’à 20h et les juges en tiennent de plus en plus compte. On offre des heures convenables sachant qu’un avocat qui exerce le droit doit le faire dans un état d’esprit et de santé saints ».

La critique

Le Barreau du Québec est une famille de 29 350 avocats. Dans le groupe, certains sont parfois en désaccords, même en colère, contre leur Ordre professionnel et le font savoir dans les médias. Le Barreau répond quasi toujours qu’il « ne peut commenter le dossier puisqu’il est judiciarisé ».

Invitée à répondre le pourquoi de cette réponse presque automatique, la bâtonnière dit comprendre que certains ne soient pas contents parfois.

« C’est un réflexe humain. Il faut accepter de faire face à la critique », a-t-elle répondu, sans élaborer davantage.

Dans le même plan stratégique, le Barreau aimerait bien voir grimper son pourcentage de confiance envers la profession. Bien que la réputation s’est redorée au cours des dernières années pour passer de seulement 30% de la population qui faisait confiance aux avocats en 2011, à 52% aujourd’hui, la profession demeure encore loin de la perfection ou presque des pompiers avec un 97% du taux de confiance de la population.

Le droit de demain

Pour les avocats qui débutent leur carrière ou ceux qui aspirent à le devenir sachez que le Barreau mentionne que l’avocat de demain devra « se diversifier, interdisciplinaire, socialement responsable, humaniste, numériquement adapté et s’ancrer dans les besoins des justiciables ».

Rappelant que l’accès à la justice est « crucial et incontournable », Me Catherine Claveau demande la collaboration des membres pour relever ce défi avec les objectifs fixés.

« En retour, votre Barreau s’engage à vous accompagner dans votre trajectoire professionnelle et à promouvoir l’évolution et la modernisation d’une profession dont il faut être fière ».

Innovation, Audace, Détermination, Compétence, Engagement, Adaptabilité guideront les avocats du Québec pour les quatre prochaines années.
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3 commentaires

  1. ronald montcalm
    ronald montcalm
    il y a un an
    Batonnier
    Tres bonne decision que de concentrer sur la mission premiere-la protection du publique.

  2. Pigeon dissident
    Pigeon dissident
    il y a un an
    Félicitations
    Il faudrait augmenter l'efficacité du bureau du syndic en engageant plus de syndics adjoints et surtout en exigeant plus de célérité dans le traitement des plaintes en provenance du public .

  3. Me D. R.
    Me D. R.
    il y a un an
    Nouvelle garde
    Ça fait du bien de voir du changement au Barreau. Bravo à tous pour ce virage.

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