Carrière et Formation

L’avocate qui place l’humain au cœur du milieu du travail

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Sonia Semere

2023-01-11 14:15:00

Une avocate en droit du travail a décidé de fonder sa propre firme spécialisée en enquêtes et médiations avec l’un de ses meilleurs amis. Entrevue.

Me Marie Garel et Me Laurent Godbout. Source: LinkedIn
Me Marie Garel et Me Laurent Godbout. Source: LinkedIn
Fondée en 2021 par Me Marie Garel et Me Laurent Godbout, la firme Equalis se consacre principalement aux enquêtes en milieu de travail.

Ce projet, Me Marie Garel y pensait depuis des années sans trop réellement prendre le temps de s’y pencher sérieusement jusqu’au jour où, son meilleur ami, Me Laurent Godbout, avocat lui aussi, lui propose de se lancer dans cette folle aventure.

Aujourd’hui, l’avocate est, plus que jamais, alignée avec ses valeurs et ses principes. Et pour cause, celle-ci est définitivement parvenue à placer l'humain au cœur de son travail.

Droit-inc s’est entretenu avec elle pour évoquer son parcours, la genèse de son projet, mais également les bouleversements survenus dans le milieu du travail ces dernières années…

Est-ce que le métier d’avocat était une vocation ?

À la base, j’ai fait des études en finance. J’ai commencé un peu à travailler dans ce milieu, mais je ne me suis pas du tout sentie à ma place. C’est là que j’ai démarré des études à McGill, j’avais le sentiment que c’était la meilleure chose à faire. Ce n'était pas des études purement pragmatiques, c’était un droit qui permet de réfléchir et de penser…

Il y a vraiment tout un pan du droit qui ne se résume pas qu’à simplement appliquer des articles. Et puis, je suis tombée sous le charme d’un professeur en droit du travail à l’université qui travaillait chez Borden Ladner Gervais et qui est aujourd'hui juge, Thomas Davis.

C’est avec ce cours-là que je me suis prise de passion pour le droit du travail et que j’ai su que je voulais rejoindre le cabinet BLG.

Que retenez-vous de vos 9 ans chez BLG ?

C’est BLG qui m'a forgée, c’est là où j'ai tout appris. J’ai eu accès à d’excellents avocats mentors. Ça m'a appris une rigueur de travail. L’idée étant de toujours vouloir savoir exactement ce qui s’est passé et comment ça s’est passé.

Et puis, il ne faut rien prendre pour acquis et toujours analyser chaque détail. Je ne pense pas que tout le monde ait cette rigueur.

Alors, pourquoi être partie ?

Il y a eu la naissance de mon deuxième enfant qui a été un peu difficile au niveau de la santé, je ne pouvais pas travailler autant. Et puis, j’ai aussi réalisé que j’adorais les enquêtes. C’était seulement 10% de mon travail chez BLG.

Pouvez-vous nous parler de la genèse du projet Equalis ?

Equalis est une firme d'enquêtes et de médiations. J’avais envie de creuser ce volet que j'adorais dans mon travail, à savoir les enquêtes sur le harcèlement dans le milieu du travail.

D’abord, j'ai travaillé pour Delegatus. J’avais un de mes meilleurs amis qui travaillait aussi là-bas. Je lui parlais de ma passion pour les enquêtes et la médiation.

Un jour, il m’a regardé et m’a proposé de lancer notre firme. Seule, je ne l’aurais jamais fait, mais j'ai senti que c’était le moment.

Quelles sont les principales missions de votre firme ?

On est, par exemple, appelé par des organisations lorsqu’il y a un problème de climat de travail. Ça peut être un conflit entre employés ou une plainte pour harcèlement qui a été déposée.

Nous, on vient agir comme médiateur, on essaye de régler la situation entre les employés ou on vient agir à titre d'enquêteurs pour faire la lumière sur ce qui s’est passé. On peut aussi faire des analyses pour savoir si les gens sont heureux au travail et faire des recommandations sur ce qui pourrait être changé.

Les avocats en droit du travail de grands bureaux font souvent appel à nous, on est vraiment devenu des références en tant qu’experts.

Les petites entreprises peuvent aussi faire appel à nous, car elles n’ont pas les ressources en interne. Et puis, il y a les grandes entreprises qui n’ont pas le temps de s’en occuper ou qui préfèrent déléguer ça.

Entre firmes, on s’aide beaucoup, ce n’est pas un domaine où il y a de la concurrence. On organise souvent des réunions pour se donner des conseils et pour discuter de nos meilleures techniques. C’est vraiment agréable comme domaine.

Concrètement, c’est quoi le travail d’un avocat enquêteur ?

Alors, on reçoit d’abord un mandat et on cherche la solution la plus optimale. Avec le client, on fait un plan pour évaluer la situation. Une fois que le mandat est terminé, on rencontre les employés et les gestionnaires pour savoir ce qu'il s'est passé.

On rédige ensuite un rapport avec des recommandations pour améliorer les choses. Dans un cas de litige, on peut même aller en cour.

Vous travaillez notamment avec des psychologues et des médiateurs. Comment ce travail collectif se déroule ?

Quand on sent qu’Il va y avoir une portion qui sort de notre cadre de compétence, on va faire appel à des médiateurs externes. Cela nous amène également à collaborer souvent avec des psychologues. On les inclut dès le début dans les mandats.

Ces dernières années, il y a eu beaucoup de bouleversements dans le milieu du travail avec le mouvement #MoiAussi mais également avec la pandémie qui a changé notre rapport au travail. Comment cela se reflète dans votre firme ?

Le mouvement #MoiAussi a changé beaucoup de choses. On voit qu’il y a des formations qui sont données dans certaines entreprises. Les signalements sont également beaucoup plus importants qu’auparavant. Ces situations de harcèlement ne sont plus considérées comme acceptables. Et ça a vraiment permis à des gens qui n'osaient pas parler, de s’exprimer ouvertement.

Avec la pandémie, les gens travaillent beaucoup plus de chez eux et on voit que beaucoup de gens le vivent très mal. Il y a des non-dits qui dégénèrent, c’est plus difficile de voir quand les employés vont mal.

Il y a surtout un problème de communication, parfois, il y a des messages envoyés par courriel qui vont mal être interprétés...

On a donc vu un changement important au sein des entreprises. Il y a désormais une réelle nécessité pour celles-ci de comprendre comment leurs employés vont et comment changer les choses.
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3 commentaires

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a un an
    "on cherche la solution la plus optimale"
    Optimale pour qui?

    Quand le client est un employeur qui cherche à se couvrir le cul, après avoir cultivé (ou toléré) un environnement toxique, on optimise quoi?

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a un an
      Optimisation activée
      On optimise la teneur de la transaction-quittance ultra confidentielle.

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a un an
    Qualité éditoriale
    La qualité éditoriale de l’article n’est pas optimale. Une relecture avant publication aurait peut-être permis de corriger les fautes.

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