Cachez-moi ce sein que je ne saurais voir...

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Amélia Salehabadi

2011-03-15 15:00:00

Cette semaine, la chroniqueuse Amélia Salehabadi salue le travail titanesque réalisé par une associée principale de Fasken et la met en hausse, tandis qu'en baisse, on retrouve...

En Hausse

Me Nathalie-Anne Béliveau, l'auteure du best-seller (juridique) de l'année au Québec

Me Béliveau, associée principale chez Fasken, est la "maman" de la bible en droit du travail du Québec ''Les Normes du Travail'', dont la deuxième édition vient juste d'être lancée par les éditions Yvon Blais.

Ne serait-ce que la lecture de ce livre de référence de 1000 pages, relève de l'exploit. J'y ai passé deux week-ends en entier.

Alors imaginez, l'écrire!

Pas comme moi qui écris mes livres pendant un congé sabbatique, mais en même temps qu'une pratique privée très affairée au sein d'un grand cabinet.

Je lui ai demandé, ébahie, comment elle y était arrivée. Elle m'a répondu en toute simplicité "en coupant sur mes heures de sommeil ; en y consacrant toutes mes vacances et mes week-ends."

Non seulement, elle y a consacré tout son temps libre mais en plus, elle a fait là un excellent travail. Car son livre est effectivement cité par la Cour Suprême du Canada et plusieurs fois par la Cour d'Appel du Québec. Ultime consécration, s'il y en a une !

Me Claude Auger, le grand patron de Fasken à Montréal, a du mal à cacher sa grande fierté, en me confiant : " Nathalie-Anne Béliveau et Marc Ouellet (le collaborateur de Me Béliveau) viennent de publier une œuvre magistrale. Nous sommes très fiers de Nathalie-Anne et Marc pour ce livre qui est déjà devenu la Référence."

Pour ma part, j'ai particulièrement accroché sur le nouveau chapitre portant sur le harcèlement psychologique. À lire par tous. Un must. Pour les harceleurs et les harcelés qui existent dans tous les cabinets d’avocats. Ils se reconnaîtront...

L'ancien juge à la Cour d'appel du Québec, Me Jean-Louis Baudoin félicite l'auteur dans la préface, par ces mots forts élogieux : "un style clair et précis (...) Il faut lui savoir gré d'être parvenue à réaliser une excellente synthèse d'éléments jurisprudentiels, législatifs et doctrinaux parfois disparates, pour ne pas dire éclatés."

Déjà à la sortie de la première édition, en 2003, le juge en chef de la cour d'appel, Michel Robert avait prédit ; "nul doute que cet ouvrage s'imposera comme référence dans le domaine du travail."

Mais, Me Béliveau n'avait pas besoin d'écrire ce livre car elle était déjà une star dans le milieu. Une star que des clients stars s’arrachent notamment.

Tenez, prenez UBISOFT.

Pas de jalousie les amis, mais UBISOFT ne jure que par elle. Et pas seulement pour le droit du travail. M. Baillet, Vice-président Ressources humaines de UBISOFT, me confia à propos de Me Béliveau : "pour nous, Nathalie-Anne est un ''guichet unique''. Dès que nous avons des besoins juridiques que ce soit en fusions et en acquisitions, en droit du travail, en propriété intellectuelle, nous l'appelons immédiatement.
Même sans l'écriture de son livre, nous l'avions déjà en très haute estime, mais là tous nos gens fondent en admiration devant elle. D'autant plus, que tout notre personnel en ressources humaines est équipé de son livre et que nous avons l'avantage de pouvoir la contacter directement si nous avons une question sur ces écrits. C'est fabuleux comme service !"

Toute une déclaration d'amour !

Souriante, élégante, pimpante et surtout généreuse, Me Béliveau nous donne son conseil pour l'écriture d'un livre ou même d'un article : "il faut le finir le plus rapidement possible, car sinon on ne le finira jamais."

Bravo Nathalie-Anne et bonne continuation !


En baisse

Cachez-moi ce sein

Un article dans le journal les Affaires m'a fait drôlement bondir sur ma chaise, cette semaine.

Cela tombe très bien en fait pour ma chronique car il s’agit d'un sujet étroitement lié au droit du droit de travail.

Donc pour en revenir à nos moutons, le chroniqueur Patrick Bernier, un expert en ressources humaines dans la chronique ''Dr Organisation'' (le titre de la chronique annonce déjà des propos sans nuances), répond de façon bien paternaliste pour ne pas dire condescendante, lorsqu'il répond à la question suivante ; "ma nouvelle collaboratrice s'habille de façon très aguichante. Que faire ?"

Son conseil en gros, c'est de la faire venir dans don bureau en compagnie d'un témoin féminin et lui dire très clairement que son décolleté est inapproprié, que sa jupe est trop courte et que sa blouse est trop transparente.

Et puis, quoi encore ? Son rouge à lèvre est trop rouge, son visage trop joli, son corps trop bien foutu ?

Car cet expert donne en exemple la perturbation que cela peut créer dans une usine ou tous ces messieurs ne pourront se retenir de venir la voir sans cesse. Cela serait en effet du plus mauvais effet sur la productivité de l'usine.

Cette chronique m’énerve car elle sous-entend que les hommes ne peuvent pas se retenir devant une femme ''aguichante'' (à définir).

Pour moi, dans ce cas-là, le problème n'est certes pas cette "collaboratrice" mais bien ces hommes-là qui n’arrivent pas contrôler leurs hormones. Dans ce sens, cette chronique est très réductrice, non pas vis à vis des femmes, mais bien des hommes.

Bernier parle aussi de ces femmes comme un problème, car cela susciterait de la jalousie chez les autres qui ne peuvent pas mettre ce genre de vêtement pour les mettre en valeur, car trop grosses en quelque sorte (je résume).

Pas très subtile comme analyse.

Bon, transposons cela à des cabinets d'avocats.

La question est bien présente, puisque le métier se féminise de plus en plus et qu'il y a même des patrons de grands cabinets qui sont des femmes.

J’ai eu une conversation, il y a quelque temps, à ce propos avec un grand manitou du milieu.

Vous savez une de ces conversations qui fâchent. Il était préoccupé par ces décolletés plongeants qu'il observait dans son cabinet, mais également lors de réunions externes. Il me disait ; "mais est-ce que les femmes savent à quel point les seins sont des objets érotiques ?"

Ma réponse négative déclenchant son rire ; par la suite je n'ai pu en placer une tant il fulminait !

Bon voilà ce que j'en pense :

Il y a beaucoup de femmes qui mettent des décolletés, car elles trouvent cela tout simplement beau. Pour mettre un collier en valeur, par exemple. Point à la ligne. Rien de plus et sans aucune pensée de séduction. Je le sais, car je le fais.

Oui, il arrive que l'on mette des décolletés pour séduire. Là on rajoute même des poudres pailletées pour faire plus d'effet. Je le sais, car je le fais également.

La question est de savoir dans quelle circonstance le faire et la position de la personne. C'est simplement une question de jugement.

La personne, femme ou homme (peu importe), surtout s'il s'agit d'un professionnel qui ne s'habille pas de façon appropriée selon les circonstances, a un problème beaucoup plus grave que celui d’être trop séduisante ou aguichante.

Bien sûr que je ne m'habille pas de la même façon si mon client est le roi d'Arabie Saoudite ou s'il s'agit de Guy Laliberté, PDG du Cirque du Soleil.

Ne pas savoir gérer la différence, c’est manquer de jugement. Et cela est impardonnable dans le métier.

Mais cela ne veut pas dire qu'il faille bannir pour autant les décolletés du bureau. Il faut tout simplement bannir les gens qui n'ont pas de jugements.

Et puis, je voudrais profiter de l'occasion pour souligner un point qui me tracasse.

Il y a des hommes et des femmes qui sont naturellement beaux, bien foutus et qui ont du charme.

Saviez-vous que cela n’est pas forcement à leur avantage dans un cabinet d'avocats ?

Outre la jalousie toute humaine que cela implique, ce n'est pas facile d'établir une crédibilité lorsque tout le monde ne leur parle que de leur aspect physique. Le vieux mythe de la belle idiote a la peau dure. Alors, ces personnes, quand elles commencent dans le métier pour gagner en crédibilité, s'habillent souvent bien sobrement, travaillent encore plus forts et paraissent snobs, car elles craignent que leurs sourires ne soient interprétés comme des avances.

Regardez un peu autour de vous, vous allez les reconnaitre...
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