Me Jordana Loporcaro. Source: LinkedIn
Me Jordana Loporcaro. Source: LinkedIn
Alors que les premières entrevues dans le cadre de la Course aux stages se dérouleront à compter du 13 mars et qu’a priori, tout le monde a été appelé par les différents cabinets et autres employeurs entre le 22 et le 24 février inclus, il est temps de se préparer.

Si d’anciens courseurs ont livré à Droit-Inc des conseils pour ces fameuses entrevues, il y a aussi toutes ces choses... à ne pas faire.

Me Jordana Loporcaro est directrice des ressources professionnelles à Montréal et à Ottawa pour McMillan. Elle se dit très satisfaite des candidatures reçues par son cabinet, tandis qu’une quarantaine de candidats ont été sélectionnés pour une première entrevue.

Ayant l’habitude de passer du monde en entretien, elle dresse la liste de tout ce qu’il vaut mieux éviter pour passer cette étape et être éventuellement sélectionné pour la suite.

Contrôler l’entrevue

Il ne faut surtout pas essayer de contrôler l’entrevue, insiste la professionnelle. Ce n’est pas au courseur de prendre le lead. C’est aux intervieweurs de le faire et ils savent très bien ce qu’ils ont besoin de savoir lors de l’entrevue.

Ils ont leurs critères de sélection. « Ils sont maîtres de l’entrevue », souligne-t-elle.

Si tout le monde veut se vendre en entrevue, il est risqué de vouloir en ajouter plus que nécessaire, de vouloir absolument parler de toutes ses expériences. Il faut se laisser guider.

Ne rien savoir sur le cabinet

Il n’est pas possible d’arriver en ne sachant rien ou presque sur le cabinet, en ne sachant pas, au fond, pourquoi on souhaite travailler là.

« Il faut dire plus que "vous êtes un des meilleurs cabinets en droit des affaires au Canada"», souligne Me Loporcaro. Cela peut être très pénalisant.

Si beaucoup de cabinets nationaux se ressemblent, elle souligne qu’il y a quand même des différences. Oui, c’est du travail à faire, que d’analyser chaque cabinet pour lequel on passe une entrevue, mais c’est du travail important.

Ne pas répondre à la question

Si l’on a mémorisé des réponses types, il ne faut pas que ça se ressente.

Attention aux scripts appris par cœur ou écrits sur une page Word de son ordinateur, que l’on lit en répondant à ses interlocuteurs, lors des entrevues en visio. « Les yeux qui se baladent de côté, ça se voit », fait remarquer la directrice des ressources professionnelles.

Par ailleurs, les lire ou les réciter, en plus de manquer de spontanéité, c’est prendre le risque de passer complètement à côté de la question.

Il faut être naturel et veiller à vraiment répondre à ce qui est demandé.

Trop parler

Il faut répondre aux questions avec un style conversationnel, ajoute Me Loporcaro. Mais mieux vaut éviter d’être verbomoteur.

S’il ne faut pas être trop sec, pas trop rigide, il ne faut pas non plus tomber dans un monologue. En résumé, il ne faut pas répondre par « oui » ou « non », mais il ne faut pas non plus se mettre à raconter sa vie.

« Si on vous demande de parler de vous, il ne faut pas le faire pendant cinq minutes, c’est long, souligne la professionnelle. Quand vous parlez, regardez les intervieweurs. S’ils n’ont pas l’air de vous suivre ou qu’ils n’écoutent plus, c’est peut-être un signe que vous parlez trop. »

Ne pas avoir fait ses devoirs sur les intervieweurs

Il est important de s’attarder au profil des intervieweurs, assure aussi Me Loporcaro.

Souvent, les cabinets donnent les noms des personnes qui vont faire passer des entrevues, même s’il peut y avoir des changements de dernière minute.

« Les intervieweurs vont être impressionnés si vous en savez un peu sur chaque personne », atteste-t-elle.

Ne pas être professionnel

Il faut être authentique, c’est très important, mais il faut aussi rester professionnel. Cela signifie ne pas être trop familier. Encore une fois, attention à ne pas être trop rigide. Mais aussi à ne pas être « trop relax ».

Comme dans une période d’examens, il faut mettre ses plus grands efforts dans cette période d’entrevues, assure Me Loporcaro. Pas le choix que d’être préparé. Être prêt et être soi-même, c’est ce qui va enlever beaucoup de stress, selon elle.

En moyenne, McMillan sélectionne une vingtaine de candidatures pour la deuxième entrevue. Ce sera en personne, cette fois.