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Conférence des juristes de l’État : le ministre Fournier boude l’événement
Agence Qmi
2011-04-06 07:00:00
Manifestement, le courant n’est toujours pas rétabli entre le gouvernement et ses avocats...
Le « Journal de Québec » a appris que les organisateurs de la 19e édition de cet événement, qui regroupera 900 avocats et notaires du secteur public les 13 et 14 avril au Centre des congrès de Québec, se sont tournés vers le bâtonnier du Québec, Me Gilles Ouimet, pour remplacer le ministre.
Historiquement, ce congrès qui se tient tous les deux ans est inauguré par une allocution du ministre de la Justice. Cette fois, le ministre a préféré s’abstenir, avec le climat de travail empoisonné par la loi spéciale du gouvernement Charest pour forcer le retour au travail des 1000 juristes de l'État et des 450 procureurs de la Couronne, le 22 février dernier, après deux semaines de grève.
« C'est une première, a commenté la présidente de la 19e Conférence des juristes de l'État, Me Dominique A. Jobin. La seule fois où le ministre a été absent, c'est parce qu'il n'y en avait pas! M. Marc Bellemare avait démissionné de son poste, la veille de l'ouverture de la conférence en 2004. Mais son remplaçant, Jacques Dupuis, avait quand même tenu à venir rencontrer les juristes au deuxième jour de la conférence. »
Me Jobin a dit avoir « senti un inconfort » au bureau du ministre, au retour de la grève, face à cette invitation.
« La Conférence n'est pourtant pas un mouvement syndical. J'ai réitéré l'importance que le ministre soit présent, même s'il pouvait s'attendre à un accueil assez houleux de la part des juristes. Mais il a choisi de ne pas se présenter », a-t-elle précisé.
Au cabinet du ministre Fournier, on a expliqué qu'une telle rencontre avec les juristes était « prématurée dans les circonstances ». Le ministre souhaite néanmoins « rebâtir les ponts » avec ces professionnels du droit. Une série de mesures visant à améliorer leurs conditions de travail pourraient bientôt leur être proposées, ce qui a été fait avec les procureurs de la Couronne, en mars.
La semaine dernière, l'Association des juristes de l'État a déposé une requête en injonction devant la Cour supérieure pour lui demander d'annuler cette loi spéciale par laquelle Québec leur impose des hausses salariales de 6 % sur cinq ans. Pour le syndicat des juristes les moins bien payés de toutes les provinces canadiennes, la loi est constitutionnellement invalide.
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