Robert Marcil aurait promis des extras bidons, des sommes payées directement par les contribuables
L’histoire a débuté en 2005. Après avoir été le plus bas soumissionnaire sur un contrat de 2,3 millions $ pour le réaménagement de l’avenue Savoie, près de la Grande Bibliothèque à Montréal, Leclerc trouve le temps long avant de se voir octroyer officiellement le contrat.
Il constate d’autres anomalies. Ainsi, les quantités de matériaux exigées dans le devis seraient largement surestimées. Autre événement curieux: le cartel d’entrepreneurs collusoires, mené par Nicola Milioto, avait décidé que Terramex décrocherait le contrat avant même la publication de l’appel d’offres.
Robert Marcil aurait alors rencontré Leclerc pour lui dire que les délais s’expliquaient par un dépassement du budget du projet, mais que Terramex aurait tout de même le contrat si elle baissait ses prix unitaires de 9%.
Un rabais de 180 000$
Cela représentait tout de même une réduction du prix de 180 000 $. « On va vous le repayer plus tard en extras », lui aurait alors promis Marcil.
Témoignant d’une voix calme et assurée, se permettant même quelques sourires à l’occasion, Michel Leclerc a raconté qu’il avait accepté ce marché.
De plus, dans une lettre datée du 24 mai 2006 adressée à Robert Marcil, présentée hier devant la Commission, on apprend que le montant du contrat a bel et bien été réduit, mais il n’est nullement mention du paiement d’extras.
En 2009, après la fin du projet, Leclerc serait allé déjeuner avec Robert Marcil pour savoir où en était son dossier d’extras.
Marcil a quitté l’emploi de la Ville au cours de la semaine suivante, mais Leclerc dit avoir bel et bien été payé, après l’approbation de la firme Génivar, qui agissait comme surveillant de chantier.
Tous frais payés
Selon Michel Leclerc, Robert Marcil était très proche de certains entrepreneurs. « Je le croisais assez régulièrement avec monsieur Milioto dans les restaurants », s’est-il souvenu.
Marcil, rappelons-le, a été congédié après avoir accepté de participer à un voyage en Italie, toutes dépenses payées, avec l’entrepreneur Joe Borsellino, de Construction Garnier, et l’ex-directeur général de la FTQ-Construction, Jocelyn Dupuis.
Terramex, l’entreprise de Michel Leclerc, a été reconnue coupable de fausse facturation en 2010, et ne peut plus depuis décrocher de contrats publics.
Cependant, Luc Bédard, un associé de l’entrepreneur, a fondé une nouvelle entreprise nommée Terramex Aménagement urbain, qui peut opérer sans entrave.
Le témoignage de Michel Leclerc doit se poursuivre aujourd'hui. Pour des motifs médicaux, il a obtenu qu’on ne diffuse pas son image avant la fin de son passage à la barre des témoins.
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