De la toge au sarrau!
Camille Dufétel
2023-09-20 15:00:00
Elle a travaillé auparavant dans plusieurs cabinets, dont Dunton Rainville. Cette décision de devenir médecin, elle l’avait déjà prise avant de rejoindre son employeur actuel. « Le processus pour aller en médecine est très long, ça prend au moins un an, explique-t-elle. Mais travailler chez Biron m’a confirmé mon intérêt pour la santé. »
Depuis la rentrée de septembre, la Barreau 2016 est ainsi inscrite à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke. L’avocate de 35 ans y côtoie des étudiants dans le début de la vingtaine.
« Ils pensent que je suis professeure et me vouvoient! C’est un peu particulier. J’avais beaucoup d’appréhension, mais ça se passe quand même très bien. Il y a beaucoup d’entraide ».
Son souhait de devenir médecin n’est pas né du jour au lendemain. Me Coutu en rêvait depuis l’enfance. « J’en ai envie depuis que j’ai cinq ans! J’ai une sœur qui un jour s’est cassé un bras et j’essayais de lui faire un plâtre avec du papier toilette. Mes sœurs ont été mes premiers cobayes! », s’amuse-t-elle.
Éviter un chemin tout tracé
Pourquoi avoir alors choisi le droit au départ? « J’étais très proche de mon père étant jeune. Il est décédé. Il me disait tout le temps que j’allais devenir médecin, il m’achetait des livres de médecine. On dirait que pour le contredire, je me suis dirigée carrément dans une autre branche ».
Elle s’est ainsi tournée vers le monde du droit, et admet, en toute modestie, avoir eu de la facilité à l’école. Elle s’est dit qu’elle avait alors trouvé sa place et adore aujourd’hui son métier.
« Mais j’avais quand même un genre de petit regret de ne pas avoir essayé la médecine, admet-elle. En même temps, ces dernières années, je n’osais pas essayer, j’avais peur d’un refus. »
Malgré ses craintes, elle s’est lancée, a été prise en médecine et s’est dit qu’il était temps d’essayer.
Me Coutu apprécie aujourd’hui beaucoup la prise en charge des étudiants de la part de sa faculté. « On s’assure vraiment de notre bien-être. On a des parrains, des tuteurs, c’est fou l’entourage qu’on a quand on débarque dans ce programme! Je n’avais pas nécessairement eu ça en droit, au niveau de l’accompagnement et de la santé mentale. »
Ne pas lâcher le droit
Elle vise le métier de médecin, pourquoi pas médecin légiste, même si elle ne se ferme aucune porte. L’idée est de pouvoir conjuguer son métier avec le droit. Si l’avocate travaille toujours chez Biron, ce n’est pas tant pour le côté financier, que pour continuer à exercer dans le domaine juridique, qu’elle ne compte pas abandonner plus tard.
Chez Biron, elle apprécie le fait qu’aucune journée ne se ressemble. « L’entreprise a plusieurs lignes d’affaires, il y a tout ce qui est droit du sommeil avec les inhalothérapeutes, tout ce qui est imagerie médicale, prélèvements bio, tout ce qui est bio pharmacogénétique, il y a tellement de domaines que je peux voir en santé ! »
Me Coutu conseille surtout les gens dans le domaine de la santé.
« C’est aussi ce que je recherche en médecine. Je trouve que c’est très similaire, même si les gens disent que c’est très différent. Tu es toujours dans le développement des connaissances, dans le conseil, l’aide… Même si c’est sûr qu’il y a un parcours sciences fondamentales que je n’avais pas. Je suis dans un programme spécial, avec mon profil plus sciences humaines. »
Me Coutu est étonnée qu’on lui dise « Bravo! Tu as osé! ». « Je ne trouve pas que j’ai osé, ou que j’ai eu plus de courage que n’importe qui d’autre ».
Mais elle espère que son parcours pourra inspirer d’autres personnes, car pour elle, pas de doute: il ne faut pas avoir de regrets.
pigeon dissident
il y a un anWow , je suis très impressionné, bon courage et félicitations.