Des télécommunications à Woods!
Camille Dufétel
2023-08-24 15:00:00
Woods précise qu’il travaille auprès de différents intervenants dont des débitrices en difficulté, des créanciers variés, des officiers de la Cour, des acquéreurs d’actifs, des prêteurs temporaires, des administrateurs, des dirigeants, ainsi que des conseils d’administration et des actionnaires.
Barreau 2021, l’avocat montréalais a eu une première carrière de plus de quinze ans dans le domaine des télécommunications et a eu différents postes de cadre en TI ainsi qu’en marketing et opérations, chez Vidéotron.
Me Bouzaglou est diplômé de l’Université de Montréal en droit civil et common law. Il a été auxiliaire juridique auprès de l’Honorable Annie Breault. Il a par ailleurs étudié le droit chinois au China University of Political Science and Law, à Pékin.
Pouvez-vous nous parler de votre ancienne carrière et de ce qui vous a décidé à devenir avocat?
La plupart de ma carrière, j’ai travaillé pour Vidéotron, en télécommunications. J’ai eu des postes aux opérations et à la fin, j’étais au marketing, j’avais un poste un peu plus stratégique. On s’occupait notamment de la mise en marché des offres.
Il y a toujours eu des aspects juridiques dans mon travail. Par exemple, aux opérations, il y avait des dossiers de petites créances et il fallait parfois représenter l’entreprise. Au marketing, il fallait connaître assez bien les règles entourant la publicité, les règles de protection des consommateurs… J’avais souvent des interactions avec le service juridique de Québecor, de Vidéotron.
C’est un domaine qui m’intéressait. J’ai commencé ma carrière en télécommunications jeune et j’ai choisi de faire l’université à temps partiel, le soir. C’est quand j’ai terminé mes études au HEC, en administration, que je me suis demandé quelle serait la prochaine étape. Une maîtrise en gestion, en marketing?
J’ai réalisé que mes notes étaient bonnes à l’université et que ça allait peut-être me permettre d’appliquer en droit. J’ai été accepté et j’ai négocié un congé sans solde d’un an avec Vidéotron, pour voir si ça allait m’intéresser, car j’étais dans ma trentaine quand j’ai décidé de recommencer l’école à temps plein.
Après ma première session, j’ai tellement aimé ça que j’ai démissionné de mon poste.
Vous avez donc suivi un baccalauréat en droit, vous avez fait l’École du Barreau… Saviez-vous alors déjà quel domaine de droit vous intéressait le plus?
Je me suis rendu compte assez tôt que je voulais faire du litige et de la résolution de différends. Aussi, dans ma deuxième année d’université, j’ai suivi le cours de Faillite et insolvabilité, donné par Philippe Bélanger, maintenant rendu juge à la Cour supérieure du Québec et qui m’a donné vraiment la piqûre pour l’insolvabilité.
Quand je cherchais les cabinets qui pourraient m’intéresser pour faire mon stage, en participant à la Course aux stages en 2018, j’ai vu que Woods mettait en avant le litige et l’insolvabilité, avec l’arbitrage. J’avais déjà travaillé avec des gens de Woods chez Vidéotron. Ils représentaient le cabinet dans le cadre d’actions collectives et d’autres dossiers.
Woods m’a accordé une entrevue et j’aimais vraiment l’ambiance du bureau et les gens, je me sentais vraiment à ma place. On le sait, quand il y a un « fit ».
J’ai ensuite effectué mon stage chez eux.
On parle aujourd’hui d’un retour chez Woods, puisque vous connaissiez déjà le cabinet et que vous y avez travaillé pendant un temps… Qu’avez-vous fait entre temps?
En début d’année, j’ai eu une offre chez le Procureur général du Canada pour me spécialiser en litige fiscal et insolvabilité. Finalement, ce n’était pas la plus grande partie de mes assignations (...) et j’ai commencé à regarder ailleurs.
Québecor avait un poste disponible comme conseiller juridique principal aux affaires réglementaires. C’était une belle marque de confiance au regard de mes deux ans de Barreau, parce que j’avais une bonne connaissance de l’entreprise avec les 13 ans que j’ai passés là.
J’y ai travaillé de mars jusqu’à début août. J’ai adoré mon expérience et l’équipe, c’est juste que le droit réglementaire est un domaine très technique qui fait appel à des notions d’économie avec lesquelles j’étais moins à l’aise et qui me plaisaient moins.
Je faisais à 50 % du litige et de l’arbitrage, c’est ce que j’aime et ce dans quoi j’excelle. L’autre 50 % était peut-être moins adapté à mes intérêts. Je savais que la porte était toujours ouverte chez Woods et justement, le cabinet ouvrait un poste dédié à 100 % à l’insolvabilité. Le retour s’est fait comme ça.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus, dans ce domaine?
Premièrement, il y a souvent de belles questions de droit qui se posent dans certains dossiers. Sur le plan intellectuel, c’est un droit qui évolue constamment. J’ai eu entre autres la chance d’être dans des dossiers qui sont allés en Cour d’appel.
Et il y a une belle collégialité à Montréal entre les praticiens et les praticiennes, qui est agréable en litige. J’aime aussi le rythme, parce que ça bouge. Il faut être prêt à réagir rapidement.
J’aime aussi surtout le fait que le droit de la faillite et l’insolvabilité interagit avec tous les autres domaines du droit. Par exemple, le droit du travail pour le sort des conventions collectives d’une compagnie qui subit une restructuration, le droit fiscal, etc…
J’ai même eu quelques dossiers où j’ai eu à approfondir mes connaissances en droit minier! Donc en plus de requérir des connaissances pointues en matière de faillite et d’insolvabilité, cette pratique me donne aussi l’occasion d’être un bon généraliste.
À quoi ressemble votre quotidien, sur quoi travaillez-vous?
En ce moment, j’ai des dossiers dans lesquels je représente des créanciers hypothécaires, des syndics de faillite et d’autres officiers de la Cour, dans des procédures d’insolvabilité. Je représente aussi des compagnies en détresse... J’ai des dossiers dans des instances d’appel. J’ai une pratique que j’essaie de développer dans les appels.