Jeunes avocats : comment éviter les erreurs irrécupérables
Camille Dufétel
2022-11-30 14:15:00
Aussi, l’experte estime que la clé, pour les jeunes avocats en particulier, est d’accepter leurs petites erreurs et de les divulguer à temps, pour éviter l’effet domino. Droit-Inc répertorie ses principaux conseils.
Le dire
Les avocats ne sont pas radiés du Barreau pour avoir commis une seule erreur minime, mais plutôt lorsqu’ils s’acharnent à ne pas les corriger et à ne pas les révéler, estime l’experte. « Attraper » assez tôt son erreur, voici son premier conseil, et le plus important.
Un délai dépassé, un problème avec des documents… Il est primordial de ne pas attendre de voir si quelqu’un le remarquera, de ne pas prendre ça à la légère et encore moins le cacher ou le nier. Droit au but : on va en parler à son avocat superviseur. C’est le meilleur moyen de ne pas tout aggraver.
L’experte estime par ailleurs, en cas de doute, d’aller voir ce superviseur en question pour avoir son avis sur la question. Une erreur a-t-elle réellement été commise ? Être honnête, admettre que l’on se pose la question, vaut mieux selon elle que d’aller effectuer ses propres recherches, surtout si la situation presse.
Se faire une liste de contrôle
Pouvait-on éviter cette erreur ? Comment faire pour ne pas la répéter ? Pas de doute, ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Il est évident qu’il faut mettre en place, selon la directrice de l’emploi, des sortes de « contre-mesures » pour éviter de reproduire l’erreur commise et de ne pas à nouveau se retrouver dans une situation de stress et d’inquiétude. Par exemple, établir une liste de contrôle.
L’avantage, même si on prend des mesures pour les éviter (et il vaut mieux), c’est qu’a priori, on ne commet pas deux fois les mêmes erreurs, surtout quand celles-ci nous ont marqué.
Préserver sa crédibilité
L’experte donne l’exemple, dans son jeune temps, d’une opportunité professionnelle obtenue auprès d’un associé auprès de qui elle voulait faire bonne impression. Problème : malgré son travail acharné, elle n’avait pas pensé à vérifier, pour la déposition d’un plaignant, qu’un sténographe judiciaire était bien prévu.
Et ce n’était pas le cas. Elle a alors joint son parajuriste, qui lui a indiqué que c’était le rôle de la secrétaire juridique, qui elle-même pensait qu’il s’agissait du rôle du parajuriste… Résultat : un sténographe a été dépêché sur place peu de temps après.
L’associé a indiqué à l’experte : « Je parie que vous n’oublierez plus jamais de vérifier si un sténographe judiciaire est bien prévu ! » Le sténographe judiciaire a été ajouté à sa liste de contrôle.
L’experte insiste : « prendre ses responsabilités, c’est se bâtir une marque d’intégrité et de crédibilité ».