Course aux stages : les anciens ont des conseils pour les entrevues
Camille Dufétel
2023-02-09 14:15:00
Joey Abi-Saad, qui a obtenu un stage chez Goldwater, Dubé dans le cadre de la Course 2022, a un seul et unique conseil, se démarquer. Ce qu’il a fait dès le stade de la candidature, puisqu’il a écrit une lettre de présentation sous la forme d’une mise en demeure !
Pour Alexandra Sénécal, qui a décroché son stage chez Robinson Sheppard Shapiro, pas de doute, il faut d’abord se renseigner sur le cabinet pour connaître sa structure, ses champs d’expertise, son actualité, ses avocats, ses programmes, ses valeurs, sa culture, sa clientèle ciblée.
Savoir chez qui on va
« N’hésitez pas à consulter les médias sociaux, le site Internet, le NALP, répertoire canadien d’employeurs juridiques, et/ou vous à vous référer aux notes prises lors de conférences et aux conversations que vous avez pu avoir avec les membres du cabinet », pointe-t-elle.
Émile Ste-Marie, qui a obtenu grâce à la Course 2022 un stage chez Lavery Avocats, suggère de ressortir les corrélations entre le cabinet, ses membres et son propre profil, et ce, par une lecture exhaustive de son CV et de sa lettre de présentation.
Si l’on a le choix du moment de son entrevue, il conseille de choisir une heure de la journée où l’on va avoir de l’énergie et être concentré. « Pour moi, tôt le matin était ma meilleure option ».
Faire une simulation d’entrevue
Une entrevue, ça se prépare. Alexandra Sénécal rappelle qu’une des clés du succès est la confiance en soi. Et qu’une des avenues vers cette confiance est la préparation.
Cela implique d’apprendre à se connaître soi-même. Qui êtes-vous ? Qu’avez-vous fait lors de votre parcours professionnel, scolaire et personnel ? Comment y êtes-vous parvenu ? Quelles sont pour vous les prochaines étapes de votre cheminement ?
Pour Alexandra Sénécal, « une telle introspection sera des plus utiles pour donner des réponses aux questions d’entrevues » qui reflètent réellement qui est le courseur.
Une bonne idée d’après elle est de simuler une entrevue avec sa famille, ses amis ou son Centre de développement professionnel, et de demander de la rétroaction.
Cela permettra de cibler ses « embûches », comme la synthétisation des informations, le langage non-verbal, le stress, et de trouver un moyen d’être confortable, d’après l’étudiante, qui suggère de pratiquer son entrevue autant en français qu’en anglais.
Émile Ste-Marie conseille aussi au passage de pratiquer la lecture de son CV en anglais.
Maya Antoun fera pour sa part son stage chez Therrien Couture Joli-Cœur. Elle ajoute que le recruteur doit voir si la personne a « vraiment faim » pour ce stage.
S’il pose des questions sur le CV, les emplois passés, il ne faut pas hésiter à rentrer dans les détails, selon elle, et à expliquer en quoi ces expériences vont être pertinentes pour le stage.
Elle conseille de s’informer non seulement sur les actualités juridiques, mais aussi sur les actualités internationales, qui peuvent être un point de discussion fort.
Il faut voir cette entrevue comme une discussion, d’après elle.
Veiller au non-verbal
À ses yeux, il faut veiller à l’aspect verbal mais aussi non-verbal, incluant la posture, les gestes, le regard et l’intonation de la voix.
« Il ne faut pas oublier de sourire ! insiste-t-elle. L’équipe de recrutement recherche de futurs collègues de travail. Le stress ne doit pas l’emporter. »
Une bonne posture montre une bonne confiance, et « il faut regarder son interlocuteur dans les yeux », ajoute-t-elle.
Si l’entrevue se fait en visio, elle suggère de veiller à la luminosité chez soi et de s’assurer que l’on a un bon micro.
« Je ne suis pas une grande fan du background flou, remarque-t-elle. Une bibliothèque ou une plante en arrière par exemple, en dit beaucoup sur la personne, qui doit par ailleurs porter des vêtements appropriés. »
Être authentique
Cela est souvent dit et répété, il faut être soi-même. Pour Alexandra Sénécal, c’est la clé vers un stage qui sera le reflet de soi. « N’oubliez pas que vous êtes l’acteur principal de votre Course aux stages ! », lance-t-elle.
Catherine Peck, qui a obtenu un stage chez Monette Barakette Avocats dans le cadre de la Course l’an dernier, croit qu’il faut avant tout « s’écouter, croire en soi et être indulgent avec soi-même ».
Selon elle, il faut certes être préparé, mais surtout honnête, spontané et ouvert pour « entretenir de bonnes discussions et non seulement de réciter des points préparés à l’avance, ce qui risque d’être plutôt ennuyant pour des professionnels qui rencontrent une panoplie de candidats ».
Jean-Olivier Savoie, qui a décroché un stage chez Torys, abonde en ce sens.
« Il est important de préparer certaines réponses à des questions, mais de ne pas trop se préparer en apprenant par cœur des dizaines de réponses », croit-il.
Pour lui, des réponses écrites d’avance ne se traduisent jamais bien en entrevue.
« On perd notre personnalité et notre authenticité, poursuit-il. Faites une introspection sur votre personne et ce que vous voulez dans votre carrière. C’est une des meilleures manières de répondre aux questions d’entrevue sans que cela ne nécessite des heures de préparation. »
Émile Ste-Marie suggère aux courseurs de saisir l’opportunité de parler de quelque chose qui les passionne le plus tôt possible dans leur entrevue et de se laisser porter par la suite.
Voir si on « ''fitte'' » ou pas
Rayenne Rezkallah, qui a décroché son stage chez Dentons, ajoute qu’il ne faut pas chercher à se vendre à tout prix.
« Pour ma part, les entrevues où j’étais la plus authentique m’ont valu une offre. Je sais qu’on l’entend assez souvent pendant toute la course, mais je considère que le ‘fit’ n’est pas seulement un mythe. »
Pour elle, il est primordial qu’autant pendant qu’après l’entrevue, « on ait ce sentiment de bien-être ».
Émile Ste-Marie rappelle en effet aux courseurs que ce ne sont pas seulement les cabinets qui se cherchent de futurs stagiaires.
« Vous aussi êtes à la recherche d’un environnement dans lequel vous allez pouvoir vous épanouir comme jeunes professionnels ».
Poser des questions importantes
Maya Antoun l’assure, il ne faut jamais répondre « non » quand le recruteur demande si l’on a des questions.
Alexandra Sénécal pense qu’il faut poser des questions importantes pour soi, autour par exemple de l’assignation des mandats, de la diversité et l’inclusion, du rythme de travail, de la présence de mentorat, de la culture…
Et qu’il ne faut pas hésiter à envoyer un mot de remerciement à la fin de son entrevue.
Anonyme
il y a un anTherrien Couture Joli-Cœur sont-ils signataires de l'entente de recrutement? Il me semble que non?
Mk
il y a un anAutre conseil: mesdemoiselles, contrôlez vos "atouts". On en parle beaucoup au bureau après des visiteuses ont franchi nos porte.
Marie
il y a un anMk-
Bonjour, peut-être tout d’abord contrôler votre misogynie et votre français écrit avant de donner des conseils.
L. B
il y a 10 moisEst-ce qu'il y a une vérification des antécédents judiciaires lors de cette course ? Je suis surprise de constater que mon agresseur figure parmi les candidats alors qu'il y avait une plainte à égard.
Anonyme
il y a 10 moisSi vous ne savez pas faire la différence entre une plaite et un antécédent judiciaire, retournez votre diplôme au bureau du registraire.
Anonyme
il y a 10 moisJe ne connais pas la réponse à cette question. Cependant, sachez qu'une plainte n'est pas un antécédent judiciaire. Une plainte ne peut se vérifier qu'à une condition, soit que des accusations ont été formellement déposé contre la personne.
Tant que la plainte est au niveau policier, tout est confidentiel et personne ne peut y avoir accès.
De même, si un procureur a refusé de déposer des accusations, cela ne paraît nulle part.
Anonyme
il y a 10 moisMerci pour votre réponse gentille Anonyme de 14:01 ! Je comprends mieux la situation et la raison pourquoi il était toujours dans la course aux stage malgré la situation ; heureusement il s'est orienté en assurance après ces tentatives infructueuses au Barreau.
Pour vous, cher anonyme de 11:54, je ne suis pas étudiante en droit et je ne me spécialise pas dans ce domaine, d'où ma question. Néanmoins, je suis dans le domaine du travail social, je vous invite à développer vos aptitudes sociales par des cours de communication non violente.