Les femmes de Gowlings

Rene Lewandowski
2011-03-11 16:00:00
Pourtant, Florence Lucas a pu profiter de sa nouvelle vie de maman en toute tranquillité, sans se faire reprocher quoi que ce soit ni subir aucune pression de la part de son employeur.

Il y a 10 ans à peine, quitter ainsi son travail et espérer reprendre son dossier quelques mois plus tard aurait été impensable pour une avocate dans un grand cabinet. Le boulot aurait été confié à un collègue et il l'aurait probablement conservé. Tout comme il était difficile pour une avocate d'accéder à de gros dossiers ou d'être promue associée, surtout pour celles qui voulaient aussi une vie familiale. Aujourd'hui, c'est différent. Vrai, les grands bureaux sont encore des milieux de travail conservateurs et la plupart sont toujours dirigés par des hommes. Mais tranquillement, les choses évoluent.
Les deux tiers sont des femmes!

Ne reste plus grand temps pour la famille, les enfants, la vie sociale.
Chez Gowlings, mais aussi dans d'autres cabinets, on a pris acte de la nouvelle réalité selon laquelle près des deux tiers des finissants en droit sont des finissantes. La relève des grands cabinets est surtout féminine et elle est remplie de talent.
« Les jeunes avocates sont trop bonnes pour qu'on les laisse sur les lignes de côté », dit l'associée Martine Guimond, 42 ans. Cette pro des valeurs mobilières et des fusions et acquisitions est aussi en charge du recrutement des étudiants chez Gowlings. Elle explique que, dès l'entrevue préliminaire, on indique aux futurs stagiaires qu'elles ont le droit d'aspirer à une belle carrière et d'avoir une famille.

C'est d'ailleurs ce qu'a fait Florence Lucas. Sa grossesse, elle l'a planifiée un an d'avance. Et l'an dernier, dans l'affaire de Claude Robinson, c'est juste avant de prendre son congé de maternité qu'elle a déposé son mémoire à la Cour d'appel. Elle s'est aussi assuré que ses collègues puissent prendre la relève durant son absence.
Le talent n'a pas de sexe
Chez Gowlings, au bureau de Montréal, ces initiatives donnent des résultats. Le tiers des associés sont aujourd'hui des femmes. Ce n'est pas encore la parité, mais l'associée Joëlle Boisvert, 46 ans, est convaincue que ce n'est plus qu'une question de temps avant qu'on y arrive. Quand la nouvelle génération d'avocats aura pris sa place, il y aura plus de femmes aux postes de commande. Simple équation mathématique.
Pour le moment, de plus en plus d'avocates font leurs classes dans des postes-clés. Chez Gowlings, plusieurs dirigent des groupes de pratique et sont sur différents comités de direction.
« Le talent n'a pas de sexe ! » dit Joëlle Boisvert, mère de deux adolescents, qui elle-même dirige 50 avocats du secteur des litiges et siège au Comité de gestion du bureau.

