Après 41 ans à l’aide juridique, elle prend sa retraite

Mathieu Galarneau
2019-06-26 08:30:00

Si sa carrière a été aussi longue dans le domaine de l’aide juridique, c’est parce qu’elle avait l’appel pour aider les plus démunis dans leurs démarches juridiques.
« Je suis allée à l'aide juridique par choix, et j'y suis restée aussi par choix. Pour moi, l'exercice du droit devait dépasser le traitement des dossiers juridiques comme tels. Je voulais y associer tout l'aspect humain d'aide aux plus démunis », confie t-elle en entrevue avec Droit-Inc.
Celle qui a obtenu son Barreau en 1978 explique qu’elle a trouvé une véritable famille professionnelle dans le réseau des services juridiques avec ses collègues dans les différentes directions régionales.
« Le sentiment d'appartenance au réseau d'aide juridique est très important pour rester dans le domaine. Malgré notre grande autonomie, on doit se concerter et travailler en réseau et on a toujours été appuyé par la direction générale de la Commission des services juridiques », dit-elle.
Parmi les changements notables, elle note une grande amélioration du service d’aide juridique, maintenant disponible pour les travailleurs au salaire minimum vivant seuls et l’ajout de nouveaux mandats à la Commission, particulièrement le tarif d'aide à l'homologation en ce qui concerne la garde, les droits d’accès ou la pension alimentaire d’un enfant ou d’un conjoint.
Me Fillion est également fière d’avoir participé à l’arrivée de nombreuses avocates dans la gestion de l’aide juridique et dans la profession en général dans sa région.
« Quand je suis arrivée en 1978, nous n'étions que deux femmes à l'aide juridique au Saguenay-Lac-Saint-Jean, Me Johanne Roy, maintenant juge à la Cour du Québec, et moi-même. je peux vous dire que dans la région, à cette époque-là, nous étions seulement quatre ou cinq femmes sur 275 avocats », dit-elle, ajoutant que les directions régionales de la Commission des services juridiques sont maintenant davantage contrôlées par des femmes que des hommes.
Au cours de sa carrière, Me Fillion a également été bâtonnière du Saguenay-Lac-Saint-Jean en 1994 et a obtenu en 2015 le prix de la Femme d'affaires de l'année dans la catégorie Gestionnaire d'un organisme public ou parapublic et institutions financières, décerné par la Corporation des femmes d'affaires du Saguenay.