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Une avocate criminaliste qui défend… la défense

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Camille Dufétel

2023-02-02 15:00:00

Une avocate criminaliste montréalaise devient conseillère à la présidence de l’Union internationale des avocats. Quelle avocate ? Qu’est-ce que cette Union ?
Me Danièle Roy. Sources: LinkedIn et Union internationale des avocats
Me Danièle Roy. Sources: LinkedIn et Union internationale des avocats
Me Danièle Roy, Barreau 1980, vient tout juste d’intégrer l’Union internationale des avocats, qui se présente comme le plus grand réseau international des avocats.

L’avocate précise que son rôle de conseillère à la présidence va être de deux ordres. Il s’agira d’une part de développer « le ''membership'' au sein du Québec, parce que l’Union internationale des avocats est plutôt mal connue », précise-t-elle.

Par ailleurs, Me Roy explique qu’il sera aussi question de faire connaître, pour que les avocats y participent, « le volet de la règle de droit et de la défense de la défense venant en aide aux avocats en danger un peu partout dans le monde ».

L’avocate fait référence à l’Institut pour l’État de droit de l’Union, l’UIA-IROL, qui a pour vocation de promouvoir l’État de droit et ainsi l’accès à la justice, l’indépendance du système judiciaire et la liberté et l’indépendance de la profession juridique.

Réseautage

La mission première de l’Union internationale des avocats est de regrouper les avocats de divers horizons et de s’assurer « qu’ils puissent discuter ensemble ». « C’est un outil de réseautage très important autant qu’un outil de partage de connaissances », détaille Me Roy.

Défendre l’État de droit, développer son réseau et renforcer ses connaissances sont en résumé les objectifs affichés.

L’Union organise chaque année un grand Congrès dont le prochain est prévu à Rome fin octobre, et plusieurs conférences qui s’intéressent à différents sujets du droit, qualifiés par l’avocate de « pointus » et « d’actualité ».

À titre d’exemples, le 27 janvier, un séminaire à Alger doit s’intéresser au rôle de l’avocat dans l’accompagnement de l’investissement et le règlement des litiges, tandis qu’un autre prévu à New York à compter du 9 mars se penchera sur la santé et le bien-être des avocats.

C’est en s’intéressant à cet organisme, en assistant à leur dernier colloque à Dakar en octobre dernier, et à la suite de plusieurs discussions, que Me Roy y est devenue conseillère à la présidence.

S’investir pour la défense

L’avocate s’investit depuis longtemps pour ses pairs, avocats de la défense. Elle est présidente sortante de l’Association des avocats de la défense de Montréal, qui veille à ce que les avocats de la défense soient outillés pour défendre.

Me Roy a aussi été vice-présidente de l’Association québécoise des avocats et avocates de la défense. « J’ai toujours pensé que les avocats de la défense étaient le dernier rempart des droits et libertés dans une société », souligne-t-elle.

Elle estime que ces derniers travaillent souvent dans des « conditions extrêmement difficiles et ont besoin d’être supportés ».

« Il y a beaucoup de pays où les avocats de la défense sont attaqués en raison de leurs engagements et de leur profession et je pense qu’il est très important que les avocats du monde entier se mettent ensemble et leur viennent en aide. Il suffit de penser aux avocats iraniens en ce moment, ou en Turquie. »

Système québécois « dans le mur »

Du côté du Québec, les avocats de la défense sont confrontés à de nombreux défis, souligne l’avocate. « Le système de justice ne s’en va pas dans le mur, il est rendu dans le mur ! Il est sous-financé depuis plusieurs décennies ».

Me Roy précise qu’on voit des problèmes à tous les niveaux. « Tout le monde est épuisé en ce moment et a de la difficulté à travailler sereinement dans un climat où tous les outils nous font cruellement défaut », note-t-elle.

Elle ajoute que les délais judiciaires s’allongent encore, car des procès doivent être reportés en raison d’un manque de personnel.

D’après elle, la liste des changements à apporter au système est « très… très longue ». « Il faut mieux payer nos avocats, nommer plus de juges, mieux rémunérer le personnel de Cour et en nommer plus… »

Autant de raisons qui font que Me Roy s’engage une fois de plus pour la défense de la défense, et pour la défense de l’État de droit. Avec cette fois une portée davantage internationale…
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1 commentaire
  1. DSG
    Il faut mieux payer nos avocats
    That's a problem between the clients and their lawyers. Public funds should not be used to defend people who commit crimes.

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