Une pointure en fiscalité de retour chez Osler!

Sonia Semere
2025-08-14 15:00:44

Retour remarqué chez Osler. Le cabinet accueille de nouveau Laura Scheim, qui se joint au groupe Fiscalité du bureau de Montréal à titre d’associée. Avant ce retour, elle a passé trois ans chez Omni Bridgeway, le leader mondial du financement de litiges.
Spécialiste des litiges commerciaux et fiscaux complexes, elle possède une solide expertise en fiscalité des sociétés ainsi que dans les dossiers réglementaires et administratifs présentant des enjeux majeurs.
De retour chez Osler et prête à partager son regard sur l’évolution du droit fiscal, Laura Scheim s’est confiée à Droit-inc.
Qu’est-ce qui a motivé votre retour chez Osler?
Plusieurs raisons m’ont poussée à revenir chez Osler après trois années d’absence, mais la principale était le désir de redevenir une défenseure directe des intérêts de mes clientes et clients, et de mettre à leur service l’expertise acquise durant cette période. La pratique privée est exigeante, certes, mais l’adrénaline que procure la représentation des clients et le travail en équipe pour atteindre leurs objectifs rendent chaque journée stimulante et gratifiante. Je suis avant tout une avocate plaidante, et je voulais revenir à ce rôle.
Au-delà de cet aspect, ayant été avocate et stagiaire d’été chez Osler pendant plus de dix ans avant mon départ, je connaissais bien la culture exceptionnelle du cabinet. Il ne faisait aucun doute que, si je revenais en pratique privée, ce serait chez Osler, là où j’ai contribué à bâtir l’équipe de droit fiscal en siégeant pendant de nombreuses années au comité des étudiants, et où mes brillants collègues incarnent aujourd’hui la nouvelle génération d’associés.
Vous avez rejoint Omni Bridgeway en 2022. Que retenez-vous de cette expérience et qu’est-ce qu’elle vous a apporté sur le plan professionnel?
Mon expérience chez Omni Bridgeway, et dans le secteur du financement juridique en général, a été très enrichissante à plusieurs égards. Elle m’a notamment permis de bien comprendre les impacts d’un litige prolongé sur une entreprise, ainsi que les réalités économiques du droit et des litiges.
Cette expérience m’a fourni des outils précieux pour accompagner les clients dans ce type de situations : évaluer l’impact financier sur l’entreprise, cerner les points sensibles selon la nature des différends et identifier les stratégies permettant de réduire ces risques pour des clients confrontés à un litige ou envisageant d’engager des procédures. Je peux désormais mettre ces compétences au service des clients d’Osler, afin de les aider à anticiper les litiges complexes et à maintenir la performance de leur entreprise malgré un litige en cours.
Selon vous, quels sont les principaux défis à venir en matière de litiges fiscaux et commerciaux au Québec et au Canada?
Le paysage de la conformité fiscale se complexifie rapidement, tant sur le plan international que fédéral et provincial, ici au Québec. Les autorités fiscales disposent de ressources accrues, ce qui les incite à repousser les limites de leur pouvoir pour contraindre les contribuables à divulguer de l’information et pour imposer ou sanctionner le non-respect des obligations légales de divulgation obligatoire, par exemple.
Ces évolutions entraînent davantage de litiges et imposent d’anticiper, dès la phase de vérification, les conséquences d’une divulgation étendue. En matière de litiges commerciaux et fiscaux, la lenteur des procédures et le manque de ressources judiciaires demeurent un défi. Les avocates et avocats doivent donc faire preuve de créativité pour résoudre les différends rapidement, tout en minimisant les perturbations pour les activités principales de leurs clients.
Dans le domaine du litige fiscal, quels types de dossiers sont aujourd’hui les plus stratégiques ou sensibles pour les entreprises?
Dans le contexte actuel où les pouvoirs de vérification des autorités fiscales s’élargissent rapidement, les dossiers les plus stratégiques et sensibles pour les entreprises sont souvent ceux qui, en plus des honoraires juridiques et l’impôt payable, entraînent un coût important en ressources humaines internes.
Les différends avec les autorités fiscales portant sur l’étendue des demandes de production de documents et de dossiers, ainsi que les litiges hautement factuels en matière de prix de transfert, en sont de bons exemples. Dans ces situations, il est essentiel d’être conseillé dès le départ afin de prendre les bonnes décisions stratégiques pour réduire l’impact sur les activités principales de l’entreprise et préserver le privilège sur les documents qui doivent rester protégés.
Face à la mondialisation et à la complexité croissante de la réglementation, quelles nouvelles compétences une avocate fiscaliste doit-elle posséder?
Une avocate fiscaliste doit faire preuve de rigueur et d’attention aux détails, particulièrement au début d’un processus de vérification, afin de préserver la capacité du client à contester la position des autorités fiscales et éviter tout faux pas qui pourrait nuire plus tard. Elle doit aussi se montrer créative et anticiper dès le départ les stratégies permettant d’obtenir le meilleur résultat possible. Mais, dans un contexte réglementaire de plus en plus complexe et mondialisé, la pratique du droit fiscal ne peut pas reposer sur une seule personne.
Il faut une équipe qui assure une veille constante, informe les clients des changements au Canada comme à l’étranger, et possède l’expertise interne pour couvrir tous les aspects du droit fiscal. Le département fiscal d’Osler excelle dans ce domaine depuis longtemps et continue de devancer les tendances, ce qui représente un atout inestimable pour nos clients.
Pour finir, d’un point de vue personnel, comment percevez-vous votre rôle au sein du groupe Fiscalité aujourd’hui?
Je vois mon rôle comme celui de renforcer l’expertise nationale de tout premier plan d’Osler en matière de litige fiscal au Québec, tout en poursuivant la croissance de notre pratique dans la province et à l’échelle canadienne. Je souhaite également jouer un rôle clé dans la formation et le développement de notre équipe de jeunes avocats et d’étudiants afin qu’ils deviennent les fiscalistes exceptionnels qu’ils ont le potentiel d’être.
J’espère aussi être un exemple supplémentaire, au sein d’Osler et au-delà, pour les sociétaires et les étudiantes, qu’il est possible d’être une jeune mère de deux enfants en bas âge et de mener une carrière florissante en pratique privée.