Beverley McLachlin critiquée... à Hong Kong !

Jean-Francois Parent
2018-05-01 13:15:00

Sauf que les délibérations portant sur la nomination de Beverley McLachlin comme juge non-permanente à la Cour d’appel finale ont poussé plusieurs politiciens traditionalistes à critiquer l’ex-juge en chef du Canada, rapporte le South China Morning Post.
Tant elle que sa consœur Brenda Hale, actuelle juge en chef de l’Angleterre, sont en voies d’être nommées juges non-permanentes à Hong Kong. Elles font toutes deux l’objet de critiques concernant leurs opinions « subjectives » au sujet de l’égalité pour les personnes de même sexe. Des élus de l’Alliance démocratique pour l’avancement et le progrès de Hong Kong, qui siègent au gouvernement local, ont ainsi fait valoir que les opinions des deux candidates à la magistrature de Hong Kong- les deux premières, selon le Morning Post—pouvaient miner leur jugement.
Un comité du Conseil législatif a recommandé à 5 contre 1 que les deux nominations soient approuvées par le gouvernement hongkongais. Ce comité, composé d’élus, soumet ses recommandations au Conseil législatif, qui doit ensuite voter sur les nominations. Le vote faisant accéder Berverly McLachlin et Brenda Hale au la Cour d’appel finale est prévu pour mai.
Deux « poids lourds » du monde juridique

La légalisation des mariages de même sexe au Canada en 2005 suivant un jugement de Beverley McLachlin autorisant le parlement à légiférer sur la question. Quant à Brenda Hale, elle s’est démarquée pour ses jugements favorables envers les conjoints de même sexe.
Un porte-parole de l’Alliance démocratique pour l’avancement et le progrès de Hong Kong a expliqué au quotidien hongkongais que malgré les critiques, il n’était pas question de voter contre leur accession à la Cour d’appel finale. « Nous n’allons pas votre contre », a déclaré Holden Chow Ho-ding au South China Morning Post. « Ce sont là deux poids lourds du monde juridique qui aideront notre système juridique. »
Les membres non-permanents de cette cour participent en alternance au banc de cinq juges qui entendent les causes devant la Cour d’appel finale. Le tribunal compte 12 juges permanents, et 18 non permanents.
Pour la Commission des nominations judiciaires, il est «inapproprié» d’invoquer les opinions politiques d’une personne pour s’opposer à sa nomination à la magistrature. Quant au porte-parole du Parti démocrate, il assène que « même la Chine a reconnu l’importance de l’indépendance du judiciaire ».