CanLII: l’IA résume les décisions juridiques

CanLII tente d’utiliser l’intelligence artificielle pour permettre aux utilisateurs de mieux comprendre des décisions judiciaires complexes. Ça fonctionne ou pas?

L’organisme sans but lucratif a comme mandat « de fournir un accès en ligne libre et efficace aux décisions judiciaires et aux documents législatifs » canadiens.

Les utilisateurs de la recherche de décisions de la Saskatchewan peuvent maintenant trouver une barre latérale qui fournit un résumé de l'affaire qui comprend les faits, les antécédents procéduraux, les soumissions, les questions juridiques et les résultats. La fonction d'IA pourra désormais accéder aux décisions publiées dans d'autres provinces.

Grâce à cet outil, CanLII espère ainsi faire « gagner du temps » grâce à des résumés de cas judiciaires réalisés par une intelligence artificielle (IA).

« En supposant que nous disposions d'un moteur de recherche puissant capable de retrouver les informations exactes dans la base de données, nous pouvons alors simplement lancer l'IA et dire : « Pouvez-vous me faire gagner du temps et me dire de quoi il s'agit dans cette affaire? » », indique Ivan Mokanov, le président de Lexum, une entreprise technologique qui offre des services à CanLII.

« Nous pouvons créer des résumés de cas, de courts résumés de quelques phrases décrivant le cas. Nous pouvons créer de longs résumés, ce qui permet à l'utilisateur de gagner du temps », précise-t-il.« Ces technologies sont les meilleures pour lire, écrire et résumer. Elles sont exceptionnellement bonnes. Elles ont des compétences supérieures à la plupart des humains et elles sont très rapides. »

Ce nouveau service se distingue d'autres modèles de l’IA en ce qu’il n'est pas basé sur une recherche de connaissances générales, mais plutôt sur un document spécifique.

Une solution qui n’est pas tout rose

Devan Mescall, professeur à l’Edwards School of Business de l'Université de la Saskatchewan, indique que ce service serait un avantage pour le public. Il estime cependant que l'exactitude des données pourrait être un problème.

« Le résumé peut constituer un excellent point de départ, mais il faut un œil très attentif pour l'examiner. Il faut une expertise pour être en mesure d'identifier quand l'IA est exacte et quand elle commence à s’éloigner de la vérité », soutient Devan Mescall.

Il ajoute que, tant que les utilisateurs de l’IA sont conscients des limites de ces outils, « cela peut avoir du potentiel ».

Devan Mescall affirme toutefois que cet outil pourrait avoir des conséquences pour les étudiants en droit.

« On ne peut pas passer du statut de diplômé universitaire à celui de partenaire. Ils ont besoin d'apprendre ces tâches de base. En remplaçant ces tâches, l'IA interrompt cette sorte d’apprentissage", affirme-t-il.