Décès d’un avocat et ancien ministre de la Justice
Didier Bert
2022-02-09 13:15:00
Cet avocat né à Ottawa avait connu une riche carrière politique. Il détenait un baccalauréat en arts et avait étudié en droit civil à l’Université McGill. Il a également reçu des doctorats honoris causa en droit des Universités McGill, Bishop’s, McMaster et King’s College, ainsi qu’en économie de l’Université de Bratislava.
En 1961, Me Donald Johnston rejoint la firme Stikeman Elliott. Onze ans plus tard, il cofonde le cabinet Johnston Heenan Blaikie avec Roy Heenan et Peter Blaikie. Il a enseigné le droit fiscal à l’Université McGill de 1963 à 1976. Il a écrit plusieurs ouvrages et mémoires.
Quelques années plus tard, il est élu député de Westmount, puis de Saint-Henri–Westmount, sous la bannière du Parti libéral du Canada (PLC). Il demeurera dix ans au Parlement. En 1980, le premier ministre Pierre Elliott Trudeau le nomme président du Conseil du Trésor. Il sera successivement ministre chargé des Sciences et de la Technologie, puis ministre du Développement économique et régional.
Quand Pierre Elliott Trudeau se retire de la vie politique, Donald Johnston postule à sa succession à la tête du PLC. Mais il est devancé par John Turner et Jean Chrétien. Le premier ministre Turner le nomme ministre de la Justice. La brièveté du mandat de John Turner, qui ne dure que 79 jours, signe la fin du parcours ministériel de Me Johnston.
En 1988, Donald Johnston s’oppose à John Turner, devenu chef de l’opposition, sur l’Accord du lac Meech et sur l’Accord de libre-échange canado-américain. L’avocat était défavorable au premier et favorable au second. Il quitte le caucus libéral et siège comme député indépendant, tout en retournant à la pratique du droit.
Il faut attendre le départ de John Turner pour revoir Donald Johnston, qui devient le président du PLC de 1990 à 1994. Le premier ministre Jean Chrétien lui offre le poste de secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en 1996, qu’il occupe durant dix années.
Le premier ministre Justin Trudeau a publié une déclaration rendant hommage à « un dirigeant visionnaire, un politicien doué et un éducateur dévoué. Ses contributions au Canada ne seront pas oubliées. (…) Sous sa direction, l'OCDE a mis en œuvre des recommandations liées à la bonne gouvernance et à l'élargissement du dialogue sur des questions d'intérêt mondial comme la démocratie et le développement économique. »
De son côté, Mathias Cormann, l’actuel président de l’OCDE, salue l'œuvre de son prédécesseur. « M. Johnston a apporté une vaste expérience à l'OCDE, en tant qu'éminent avocat, parlementaire et ministre dans son Canada natal, écrit M.Corman. Il a guidé l'Organisation à travers une période cruciale, élargissant le nombre de ses membres et renforçant sa réputation d'analyse factuelle de haute qualité et les normes les plus élevées en matière de conseils de politiques publiques. »