Nouvelles

Des juristes étrangers prêts à conquérir le Barreau du Québec

Main image
Sonia Semere

Sonia Semere

2025-10-22 14:15:36

Le Québec attire des juristes venus du monde entier! Un programme leur permet de décrocher les crédits nécessaires pour exercer ici.

Tout quitter pour pratiquer le droit au Québec? C’est possible grâce au programme de qualification en droit, qui permet aux juristes étrangers d’obtenir les crédits nécessaires pour intégrer l’École du Barreau.

Zeinab Guira et Vanessa Dalzon - source : LinkedIn

Zeinab Guira, venue de France, est la présidente de la toute nouvelle association du programme de qualification en droit de l’Université de Montréal. Vanessa Dalzon, originaire d’Haïti, en est la chargée de communication.

Toutes deux ont suivi le programme et ont participé au lancement récent de l’association afin de lui offrir une plus grande visibilité.

Mais concrètement, comment fonctionne ce programme? Qui peut y participer? Et comment rattraper les crédits pour exercer au Québec? Elles nous expliquent tout.

Concrètement, comment fonctionne ce programme?

Zeinab Guira : Le programme, de façon générale, s’adresse aux juristes formés à l’étranger, tous titulaires d’au moins une licence en droit, l’équivalent d’un baccalauréat ici. Certains ont des parcours très expérimentés, d’autres plus juniors, donc c’est vraiment un groupe très diversifié.

Le programme s’étend sur une période d’un à cinq ans, selon le nombre de crédits exigés par le Comité d’équivalence de l’École du Barreau. Pour ma part, j’ai intégré le programme en septembre 2024 et je termine déjà ma dernière session : je rentrerai à l’École du Barreau en janvier.

L’idée derrière notre projet, c’était de donner plus de visibilité à ce programme, qui, bien qu’encore relativement récent, est déjà bien implanté.

On compte environ 400 étudiants à chaque session, et plusieurs diplômés travaillent déjà dans des cabinets de tailles variées. Notre objectif, c’est vraiment de représenter les étudiants et de favoriser leur reconnaissance dans le milieu professionnel québécois, notamment en créant des liens avec les cabinets et en les intégrant davantage à la course aux stages et aux opportunités professionnelles.

Vanessa Dalzon : Ce qui me frappe dans ce programme, c’est la richesse des profils : on retrouve des juristes étrangers qui ont des licences, des maîtrises, parfois même des doctorats, et souvent déjà une expérience de pratique dans leur pays d’origine. Certains étaient même membres du barreau là-bas.

Pourtant, le programme reste encore trop peu connu, alors qu’il regroupe des personnes extrêmement qualifiées et culturellement riches, qui ont beaucoup à apporter au milieu juridique québécois.

C’est pour cette raison qu’on a voulu créer cette association : pour donner une voix et une meilleure visibilité au programme, et montrer tout ce qu’il peut apporter.

Comment ça se passe pour un juriste étranger qui arrive ici sans connaître le système québécois, par où il commence?

Zeinab Guira : Au départ, tout commence par une démarche auprès du Barreau du Québec. Le juriste formé à l’étranger doit soumettre son dossier, et le Comité d’équivalence évalue sa formation. À partir de là, une ordonnance d’équivalence est délivrée : elle précise le nombre de cours ou de crédits que la personne doit suivre pour pouvoir accéder à l’École du Barreau.

En général, ça tourne autour de 45 crédits, soit environ 15 cours universitaires. L’étudiant peut s’inscrire dans l’université de son choix, mais à l’Université de Montréal, nous avons un programme structuré qui correspond exactement aux exigences du Barreau, ce qui facilite le parcours. Le programme couvre l’ensemble du droit québécois : droit civil, droit criminel, droit des affaires, droit de la famille, etc.

On a aussi la possibilité de choisir quelques cours à option selon nos intérêts ou notre parcours antérieur. Par exemple, dans mon cas, je me suis spécialisée en droit des affaires, puisque c’était déjà mon domaine d’études et de pratique auparavant.

Le programme permet ensuite de s’inscrire à l’École du Barreau ou à la Chambre des notaires, selon le cheminement visé. Une fois le programme terminé, on passe exactement le même examen du Barreau que les étudiants formés ici, et on peut ensuite exercer comme avocat ou notaire au Québec.

Vous parliez tout à l’heure de profils variés… Auriez-vous des exemples de juristes étrangers avec des parcours différents?

Vanessa Dalzon: Nous avons eu un collègue médecin criminologue venu de Suisse, qui avait seulement quelques notions de droit dans sa formation. Il a pu s’inscrire au programme, compléter les cours nécessaires et devenir avocat en droit criminel.

La majorité des participants ont déjà un master, plusieurs années d’expérience professionnelle et parfois des parcours internationaux. Par exemple, certains ont travaillé à la cour, dans des cabinets d’avocats ou chez un notaire, apportant ainsi un bagage juridique riche et diversifié au Québec.

Un avocat belge, déjà titulaire d’un cabinet, a fait le programme de qualification et enseigne maintenant le droit des sûretés. Ces parcours montrent que le programme permet d’intégrer le marché juridique québécois, d’acquérir une connaissance du droit local et de valoriser l’expérience professionnelle antérieure.

Conseil Exécutif de l'Association des étudiantes et étudiants du Programme de Qualification en Droit de l'Université de Montréal
358
Publier un nouveau commentaire
Annuler
Remarque

Votre commentaire doit être approuvé par un modérateur avant d’être affiché.

NETiquette sur les commentaires

Les commentaires sont les bienvenus sur le site. Ils sont validés par la Rédaction avant d’être publiés et exclus s’ils présentent un caractère injurieux, raciste ou diffamatoire. Si malgré cette politique de modération, un commentaire publié sur le site vous dérange, prenez immédiatement contact par courriel (info@droit-inc.com) avec la Rédaction. Si votre demande apparait légitime, le commentaire sera retiré sur le champ. Vous pouvez également utiliser l’espace dédié aux commentaires pour publier, dans les mêmes conditions de validation, un droit de réponse.

Bien à vous,

La Rédaction de Droit-inc.com

PLUS

Articles similaires