En cour pour une pancarte

Mathieu Galarneau
2019-11-14 07:00:00

Depuis qu’il a installé sa fameuse pancarte en 2016, le commerçant est visé par des démarches judiciaires de la municipalité pour qu’il la décroche.
Sur son panneau, le commerçant rappelle entre autres aux cyclistes de « ne pas obstruer le stationnement avant », de « laisser votre vélo à l’extérieur du magasin », de « ne pas uriner ou déféquer ».
Mais c’est le graphique du côté gauche de l’affiche qui pose problème à Saint-Philippe. Sur l’« échelle de quotient intellectuel », M. Rathé met sur un pied d’égalité un troupeau de dauphins et un troupeau de quatre cyclistes ou moins, mais qu’un troupeau de cinq cyclistes ou plus a un quotient intellectuel plus faible qu’un troupeau de vaches.
« J’avais plein de problématiques avec des cyclistes à ce moment, ils ne respectaient pas ma propriété. On dirait que plus ils sont nombreux, moins ils réfléchissent. Depuis que je l’ai installée, ç’a réglé le tout de 80 à 85 %. La plupart des gens trouvent la pancarte drôle, c’est sous le ton de l’humour. J’ai voulu frapper l’imaginaire », a expliqué M. Rathé.
La Ville de Saint-Philippe a remis plusieurs constats d’infraction au commerçant. « Toute enseigne dont la forme, le graphisme ou le texte peuvent porter atteinte à la condition sociale est prohibée », expliquait l’administration dans une lettre de 2016 consultée par TVA Nouvelles. Deux autres constats d’infraction ont suivi en 2018.
Le commerçant a décidé de porter sa cause devant les tribunaux pour savoir si elle respecte les règles municipales. Une première audience a eu lieu à la Cour municipale de La Prairie, mais le dossier a été reporté à une date ultérieure.
« Vraiment pas certain que les citoyens de Saint-Philippe sont prêts à payer avec leurs taxes pour une pancarte comme ça, alors que la majorité des clients me supportent. Je pense que nous avons de bons éléments pour prouver que le règlement est très imprécis », a évalué M. Rathé.