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Femmes autochtones disparues et assassinées : un avocat démissionne

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Radio -Canada

2018-07-03 10:20:00

Il dénonce l'ingérence du gouvernement et soutient qu’Ottawa ne prend pas au sérieux la démarche des commissaires...
Un avocat collaborant à l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées a remis sa démission
Un avocat collaborant à l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées a remis sa démission
Un avocat collaborant à l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées a remis sa démission…

Breen Ouellette, qui a travaillé comme conseiller juridique dans les bureaux de la commission à Vancouver, a publié un message en ligne pour expliquer son départ en date du 21 juin.

Il a dénoncé l'ingérence du gouvernement parmi les raisons qui l'ont poussé à prendre sa décision.

L'avocat, qui est Métis, soutient que le gouvernement fédéral « a miné l'indépendance et l'impartialité de l'enquête nationale » et qu'il lui est impossible de continuer de faire partie d'un processus qui s'en va « à pleine vitesse vers l'échec ».

Par ailleurs, il demande aux commissaires de lui donner la permission de dévoiler toutes les raisons qui expliquent sa démission. Ce qu'il dit ne pas pouvoir faire en tant qu'avocat.

L'enquête a été entachée par des retards, de nombreux départs et des plaintes de familles de victimes à propos du manque d'organisation, de problèmes de communication et du manque de transparence.

Nadine Gros-Louis, une porte-parole de l'Enquête nationale, a confirmé par courriel la démission de Breen Ouellette, en ajoutant qu'il est normal que des mouvements de personnel surviennent.

« Comme vous pouvez le comprendre, et c'est le cas dans toutes les organisations, le personnel ne demeure pas permanent, particulièrement dans un environnement où l'on traite de sujets difficiles et où les employés travaillent de longues heures », a écrit Mme Gros-Louis.

La déclaration de Me Ouellette ne fait aucune référence à la charge de travail. Toutefois, en guise d'exemple de l'ingérence du gouvernement, il souligne que l'enquête doit pouvoir valider les allégations de placements « illégaux et injustifiés » d'enfants dans des foyers d'accueil.

L'avocat souhaite que l'Enquête nationale puisse forcer les ministères à collaborer pour vérifier ces allégations.

« Les contrevenants pourraient être identifiés et le gouvernement pourrait mettre fin à la malversation de milliards de dollars d'argent des contribuables faite par une poignée de bureaucrates sans coeur qui ne cherchent qu'à faire progresser leurs carrières », a écrit Breen Ouellette.

Le mois dernier, le gouvernement a refusé la demande des responsables de l'Enquête nationale de prolonger leur mandat de deux ans pour leur permettre de publier leurs recommandations et leurs conclusions au 31 décembre 2020.

Le gouvernement n'a accordé qu'un délai supplémentaire de six mois, ce qui donne aux commissaires jusqu'au 30 avril prochain pour conclure les audiences et remettre leur rapport final.

En entrevue, Breen Ouellette soutient que le refus de prolonger le mandat et d'ajouter le financement nécessaire démontre que le gouvernement ne prend pas au sérieux la démarche des commissaires pour réaliser leur mandat.

« Ils tentent de tuer l'Enquête nationale et ils tentent de mettre l'échec sur le dos des commissaires », a indiqué Me Breen Ouellette.

La ministre des Relations Couronne-Autochtones Carolyn Bennett a justifié la prolongation de seulement six mois par le fait que les provinces et les territoires n'étaient pas unanimes à appuyer un délai supplémentaire.
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