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Frank Stronach nie avoir agressé sexuellement la plaignante qui le poursuit au civil

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Radio Canada

2025-08-25 12:00:31

La poursuite au civil fait aussi mention d'allégations d'agression physique, d'intimidation et d'infliction de souffrances mentales datant de 1986.

Frank Stronach - source : Radio-Canada / Evan Mitsui


L'homme d'affaires Frank Stronach nie catégoriquement les allégations d'une femme qui l'accuse dans une plainte civile de l'avoir agressée sexuellement il y a près de 40 ans. Le milliardaire de 92 ans attend d'être jugé dans deux procès criminels en Ontario pour une quinzaine d'accusations de nature sexuelle.

La poursuite au civil s'élève à plus de 8 millions de dollars. Dans des documents judiciaires dont Radio-Canada a obtenu copie, Jane Boon soutient que Stronach l'a agressée alors qu'elle était une étudiante parrainée par l'entreprise Magna que l'entrepreneur a fondée en 1957 à Aurora au nord de Toronto.

Dans la poursuite qu'elle a déposée en juin dernier devant la Cour supérieure de l'Ontario, Mme Boon allègue que Frank Stronach l'a agressée sexuellement le 4 décembre 1986, au cours d'une fête de bureau bien arrosée dans une maison d'hôtes de la compagnie. Outre l'agression sexuelle alléguée, le document mentionne une agression physique, des actes d'intimidation et l'infliction intentionnelle de souffrances mentales.

Mme Boon soutient également que Magna savait que M. Stronach, alors actionnaire majoritaire de l'entreprise, représentait un risque pour les étudiantes en situation de parrainage, mais qu'elle n'a pris aucune mesure pour la prévenir ou la protéger.

La poursuite de 8 millions de dollars s'adresse d'ailleurs à la fois à Frank Stronach et à la compagnie Magna (4 millions pour chaque partie). À ce montant s'ajouteront des frais pour dommages punitifs que le tribunal voudra bien adjuger à la plaignante dans l'éventualité d'un verdict de culpabilité. Aucune des accusations de Mme Boon n'a été prouvée devant une cour de justice et aucune date d'audience n'a été fixée à ce jour pour entendre la cause.

Exposé de la défense de M. Stronach

Dans une déclaration de la défense déposée la semaine dernière devant le même tribunal civil, M. Stronach nie chacune des allégations mentionnées dans la poursuite de Mme Boon, y compris toute relation sexuelle avec la plaignante. Les avocats de Magna ont eux aussi déposé un document pour la défense de l'entreprise, en affirmant que celle-ci n'a jamais eu connaissance à l'époque du comportement allégué de M. Stronach et dans lequel ils rejettent toute responsabilité au sujet des actions ou de l'absence d'actions de la part de la compagnie.

Pour sa défense, M. Stronach demande au tribunal de rejeter la plainte de Mme Boon, en la comparant à une tentative a posteriori d'exploiter d'autres allégations à son endroit.

Le cabinet d'avocats de l'homme d'affaires ajoute qu'en tout état de cause, les prétentions de la plaignante sont soumises à la Loi de 2002 sur les délais de prescription des actions, qui ne s'applique pas dans la mesure où ces allégations ne découlent pas d'une inconduite de nature sexuelle.

Autrement dit, s'il est prouvé qu'il n'y a pas eu d'agression sexuelle ni de relation sexuelle consentie, les autres allégations (voie de fait, intimidation et souffrances mentales) ne sont pas soumises à la loi, puisqu'elles datent de 1986 et que le délai pour poursuivre le défendeur à ce sujet est expiré.

De multiples accusations au criminel

Le magnat canadien de l'automobile a été inculpé en 2024 de 18 chefs d'accusation, dont agression sexuelle et attentat à la pudeur contre 13 femmes. Les faits reprochés remontent à aussi loin qu'aux années 1970. Un premier procès criminel pour 12 de ces 18 accusations aura lieu au début de 2026 à Toronto.

Ses avocats ont déjà fait savoir que leur client comptait plaider non coupable. Un second procès criminel devrait avoir lieu plus tard pour les six autres chefs d'accusation, mais devant le tribunal de Newmarket. M. Stronach a, dans ce cas-ci également, nié toutes les allégations qui pèsent contre lui. Mme Boon ne figure toutefois pas parmi les plaignantes dans ces deux affaires criminelles.

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