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Accusé d’avoir intimidé des juges, Rizqy pourfend le système judiciaire

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Radio Canada

2025-12-10 10:15:44

Zakaria Rizqy, qui se défend seul, s'est lancé dans une longue diatribe contre la Cour municipale de Québec et ses acteurs…

Me Louis Durand Bluteau et Me Jean-François Paré - source : Radio-Canada / Yannick Bergeron


Procès truqué, partialité, incompétence, système de justice municipal « pourri ». Zakaria Rizqy n'a manifestement pas digéré sa condamnation à la Cour municipale de Québec en 2022 pour avoir harcelé une jeune femme. Aujourd'hui accusé d'intimidation et de harcèlement envers trois juges de la Cour municipale et deux procureurs de la Ville de Québec, l'homme de 36 ans témoigne à son procès.

Pour s'adresser au jury, il a été autorisé à quitter l'espace vitré réservé aux détenus. Installé à la barre des témoins, il a été encadré de deux agents correctionnels. Des constables spéciaux étaient également présents. Le juge Maxime Roy a demandé aux jurés de faire abstraction de ces mesures de sécurité pour se concentrer sur la preuve qui émanerait du témoin.

Insinuation de racisme

Zakaria Rizqy, qui se défend seul, s'est lancé dans une longue diatribe contre la Cour municipale de Québec et ses acteurs.

Il insinue que le juge qui l'a condamné à 16 mois de détention pour harcèlement est raciste et se plaint d'avoir été nargué par des procureurs. La moitié d'entre eux sont pourris, a-t-il lancé. C'est une requête en récusation, envoyée à l'intention d'un juge de la Cour municipale, qui est à l'origine de son accusation. Intitulé Future — Mask Off, le document a créé un climat de peur chez les juges par le ton et les mots employés.

Rizqy y a aussi joint des images d'une juge, photographiée à son insu dans une épicerie et dans le stationnement du commerce, près de sa voiture. S'il l'a fait, ce n'est pas pour intimider cette juge, mais pour prouver que je ne suis pas un harceleur, a-t-il soutenu, sans expliquer davantage sa pensée.

« Ça va nulle part »

Se défendant seul, il a abordé plusieurs sujets durant son témoignage. Il a affirmé avoir contribué à la victoire du Parti québécois (PQ) dans Jean-Talon, en stimulant le vote anti-CAQ, lors de l'élection partielle du 2 octobre 2023.

La date coïncide avec l'envoi de sa requête en récusation, mais là s'arrête la pertinence, s'il y en a une. Rizqy ne s'est pas empêché de poursuivre avec une analyse politique pour dire que le PQ allait former le prochain gouvernement en 2026, avant que les libéraux ne reviennent au pouvoir en 2030. C'en était assez pour le procureur de la poursuite.

Me Jean-François Paré s'est levé : « Ça va nulle part », s'est-il objecté. Le juge Maxime Roy a convenu que plusieurs éléments du témoignage de Rizqy présentaient peu ou pas d'importance quant aux faits en litige. Le magistrat a d'ailleurs rappelé aux membres du jury que l'insatisfaction d'une décision judiciaire ne l'autorise pas à harceler ou intimider ceux qui sont intervenus dans son dossier.

Les jurés devront déterminer si les gestes et les actions de Rizqy représentent bel et bien du harcèlement et de l'intimidation, ou non. L'accusé poursuivra son témoignage mercredi. Les noms des victimes alléguées sont protégés par une ordonnance de non-publication.

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