La relève des secrétaires juridiques!

Céline Gobert
2013-05-17 17:15:00

« J’aime le milieu, j’aime le travail stressant, me fixer des limites, avoir de nombreuses tâches diversifiées à accomplir», dit la jeune femme, bientôt en stage chez Norton Rose.
Comme environ 275 de ses camarades, la jeune femme était présente hier au 5ème salon des adjointes juridiques organisé par l’EMICA, centre de formation professionnelle.

« Il y a une pénurie d’adjointes juridiques, mais il faut déjà préparer l’avenir», dit Danielle Demers, enseignante et responsable des stages du secteur secrétariat juridique. Elle explique que la moyenne d’âge des adjointes se situe actuellement dans la cinquantaine, les cabinets ont donc besoin d’une relève.

D’ailleurs, Blakes vient de prolonger de six mois le contrat de la stagiaire Kimberly Furtado, recrutée l’année dernière, renseigne-t-elle.
« Nous avons un beau marché, dit Cécile Anselmi, gestionnaire des ressources humaines chez Stikeman Elliott. Le seul écueil que je constate, c’est la qualité du français, il faut que les futures adjointes s’améliorent.»
Pas ce que l’on pense

« Le milieu juridique ce n’est pas ce que l’on pense, dit Audrey Charbonneau. Ce n’est pas comme dans les films américains que l’on voit, comme ‘La Défense Lincoln’ par exemple ».
Danielle Demers, leur professeur, les a d’ailleurs aidées à démystifier ce monde là, qui, de prime abord, leur semblait plutôt « froid ».
« J’aurais pu penser que les avocats étaient prétentieux, dit Agnès Boileau, 23 ans, et bientôt stagiaire chez Dunton Rainville. Mais ce n’est pas le cas du tout. Dans le fond, l’avocat a besoin de nous, et nous de lui, c’est un travail d’équipe.»

« De plus en plus, les avocats font attention à nous…», dit-elle.
« Quand ils ont une bonne adjointe, ils veulent la garder !» lance Marie-Michelle Cusson, 22 ans, et future stagiaire à l’Aide juridique. Pour elle, une adjointe est désormais « le bras droit de l’avocat».
« C’est plus stimulant, plus motivant, renchérit Agnès Boileau, tu es dans le feu de l’action avec les avocats ».
Pour le salaire

Car selon le lieu où elle travaille, gouvernemental ou privé, une adjointe juridique commence à 30 000 $, puis arrive rapidement vers 40 000, voire 50 000 $.
Pour Chantal Robitaille de Blakes, le monde juridique n’est pas aussi « sous pression» que l’on pourrait le croire.
« On entend qu’il faut compter des heures et des heures de travail pour les adjointes, ce n’est pas du tout le cas, particulièrement dans les grands cabinets où l’on est très organisés. Nos horaires sont flexibles, l’ambiance est conviviale.»
Les trois jeunes filles commenceront leur stage le 10 juin prochain. Un stage non rémunéré.
« Il y a des endroits où ça l’est toutefois », expliquent-elles en chœur, citant l’exemple d’une camarade, sur les 24 élèves de leur classe, recrutée à titre de stagiaire chez Donati Maisonneuve et qui recevra, quant à elle, une rémunération.
Et les garçons ?

« Je ne sais pas pourquoi il y a moins de garçons, avoue Sébastien, moi j’ai déjà deux oncles qui sont dans le secrétariat. Peut-être parce qu’on ne peut pas mettre de masculin au mot secrétaire… Le monde dit : c’est pour les filles.»

On peut trouver plus qu'un adjoint juridique en poste chez Norton Rose depuis 15 ans, deux adjoints chez Stikeman, et encore un autre chez Heenan Blaikie.
«Ils sont d’ailleurs très appréciés de leurs collègues tous les deux…», dit Cécile Anselmi de chez Stikeman.
« Les gens sont agréablement surpris, nous n’avons que de bons commentaires», ajoute Manon Dubois, directrice adjointe de l’équipe des adjointes juridiques chez Norton Rose.
Pour cette édition, on comptait parmi les participants : Heenan Blaikie, l’Aide juridique, Stikeman Elliott, Norton Rose, PME Inter-Notaires, Blakes, Educaloi et deux petits nouveaux : la Ville de Montréal, et le Ministère de la justice représenté par Mme Chantale Vachon et Sophie Bilodreau, où les adjointes sont les bras droits des juges.