L’autoreprésentation est en hausse… Pourquoi?
Marie-ève Buisson
2023-09-25 11:15:00
En 2022, 100% des justiciables provenant d’Alma, Bonaventure, Mégantic, Montmagny et Saint-François se sont représentés seuls devant la cour dans les affaires municipales. Ces informations proviennent d'une compilation de dossiers réalisée par le ministère de la Justice, suivant une demande faite en vertu de la Loi sur l’accès à l’information.
Selon Isabelle Hamel-Hébert, fondatrice d’Article 25, une école d’autodéfense légale, les personnes souhaitant se représenter seules proviennent presque toutes de la classe moyenne.
« La plupart des personnes qui choisissent de se représenter seules devant la cour le font pour des raisons financières. Elles préféraient toutefois être représentées par un avocat, mais elles n’ont pas les moyens », explique-t-elle.
Pour Me Hamel-Hébert, les personnes provenant de la classe moyenne seraient trop « riches » pour avoir accès à l’aide juridique, mais trop « pauvres » pour s’offrir les services d’un avocat.
Une autre raison pouvant expliquer la hausse de l'autoreprésentation serait le manque d’avocats dans certaines régions.
Dans le journal Ma Côte-Nord, on apprend qu’il y a présentement une pénurie d’avocats à Sept-Îles. En 2022, on apprenait avec Radio-Canada qu’il manquait d’avocats en Abitibi-Témiscamingue.
« Il y a en effet quelques personnes qui choisissent de s’autoreprésenter à cause du manque d’avocats, mais ce n’est pas le cas pour tous mes clients. La plupart d’entre eux nous contactent après avoir fait affaire avec un avocat qui leur a coûté trop cher. J’ai déjà eu un client qui a demandé nos services après avoir payé 150 000 $ de frais d’avocats. L’autoreprésentation était le seul moyen qui lui restait », dit Me Hamel-Hébert.
Dans un article de Droit-Inc, le président du Barreau de la Colombie-Britannique, Christopher McPherson, rappelle que les personnes qui n’ont pas de représentant juridique font face à des situations « traumatisantes et stressantes ».
« La gestion des émotions est souvent un obstacle pour ceux qui désirent s’autoreprésenter. Il faut que les personnes sachent gérer leur colère même s’ils font face à une situation difficile », conclut Isabelle Hamel-Hébert.
Me(e)
il y a un anOn ne peut pas s'auto-représenter. On est représenté ou on ne l'est pas! On dit non représenté. L'autoreprésentation relève de la schizophrénie. En droit des obligations, on appellerait ça la "confusion"