Les avocats réitèrent leur confiance en la Bâtonniere

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Agence Qmi

2015-08-24 19:26:00

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La saga qui perdure au sein du Barreau est loin d’être terminée, même si près de 700 avocats ont voté lundi soir pour que la bâtonnière suspendue, Me Lu Chan Khuong, retrouve son poste.
«Ce n’est que le début», prévient Me Amelia Salehabadi, l’une des quelque 1000 avocats qui se sont déplacés au Sheraton de Laval pour une assemblée extraordinaire du Barreau, une première dans l’histoire de l’organisation.

Les avocats ont voté à 69 % pour réintégrer Me Lu Chan Khuong dans ses fonctions de bâtonnière, la plupart étant outrés de la crise qui dure depuis plusieurs semaines.

«Je ne m’attendais pas à un tel appui», s’est étonnée Me Khuong.

La bâtonnière avait été suspendue en juillet par le comité d'administration du Barreau. En avril 2014, elle avait fait l'objet d'une plainte pour vol à l'étalage dans un magasin Simons, mais le dossier avait été déjudiciarisé.

Notons que l’assemblée générale n’a qu’un pouvoir de recommandation et que la décision de réintégrer la bâtonnière à son poste revient tout de même au CA du Barreau, qui n’a pas voulu se prononcer lundi. La cause est actuellement devant les tribunaux.

«Nous vous avons entendus», a toutefois concédé le vice-président du CA.

«Job de bras»

«On sait pertinemment que cette histoire est une job de bras, un règlement de compte politique à l'égard du mari de Me Khuong», a lancé Me Anne-France Goldwater, en référence à Marc Bellemare, ancien ministre de la Justice libéral.

«On doit mettre fin à cette société de soupçons, à ce désir irrationnel de punir la moindre chose», a ironisé de son côté Me Julius Grey. L’avocat spécialisé en droits de la personne, qui a rappelé l’importance de la présomption d’innocence, s’est dit satisfait du vote. «Ce vote me redonne confiance en mes collègues. La plupart sont scandalisés par le comportement du CA», s’est indigné Me Amelia Salehabadi.

Démission du CA?

Comme plusieurs autres avocats qui se sont prononcés, incluant l’ex-ministre Linda Goupil, elle croit que tous les membres du CA devraient démissionner et que de nouvelles élections devraient être tenues.

Le vice-président du CA, Me Louis-François Asselin, a toutefois rappelé que le Code des professions ne permettait pas cela.

Me Khuong a donc elle-même suggéré cette technicalité en proposant de démissionner de son poste pour que des élections aient lieu, à condition que les membres du CA fassent de même.

Les deux parties se sont aussi dites prêtes à reprendre les discussions, loin de l’œil du public.

L’assemblée a aussi voté pour la ministre de la Justice fasse enquête sur la fuite journalistique qui est à l’origine de la controverse.



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88 commentaires
  1. DB
    Crise
    Rodrigue, cette fois vous m'étonnez.

    J'étais présent lors de cette assemmblée et mon constat se rapproche du votre.

    Plusieurs ergottent sur n'importe quoi, ou défendent des principes sans les comprendre. Il n'y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir.

    Il y a une situation problématique au Barreau et, je suppute, dans plusieurs ordres professionnels. Les dirigeants sont élus ou choisis, généralement, par les membres. Les membres pensent toujours que leurs choix leurs sont redevable. Mais il n'en est rien.

    Il ne devrait pas y avoir de politique. Pas d'alliance, mais pas de programme non plus. On devrait débattre de l'intégrité, la compétence, la morale. Pas des frais ou des assurances.

    Les attaques continuelles, des deux côtés, n'ont pas leur place. Mais sans doute que les avocats ne peuvent se retenir.

    Le mal est fait.

    Le public qui ne comprenait déjà pas très bien, ne comprendra certainement pas plus. S'additionneront bientôt une décision de la Cour, une du CA, et d'autres mécontentements quelles que soient ces décisions.

    Vous contestez la culture du paraître plutôt que de l'être? Vraiment intéressant.

    Alors il importe peu que la bâtonnière paraisse innocente. Il importe peu que le CA paraisse incompétent.

    Nous avons oublié l'essentiel: le sont-ils?

    • rodrigue
      rodrigue
      il y a 10 ans
      les réponses sont pourtant là
      À vos questions, les faits parlent d'eux-mêmes. Si l'on se questionne sur l'innoncence de la Bâtonnière, on ne peut que sans remettre au processus judiciaire qui ne l'a pas accusée. De tenter a posteriori de refaire un procès m'apparaît problématique, pour ne pas dire autre chose.

      Ceci dit, aux nombreux trolls qui m'accusent d'être pro-Khuong, je leur rappelerai que je n'ai jamais dit que je croyais la version de la Bâtonnière. Je n'ai aucune opinion là-dessus car je n'ai pas les faits exacts, je ne l'ai pas dans mon bureau pour l'entendre se justifier. Mais dans un contexte de déjudiciarisation, je ne sauterai certainement pas sur des morceaux de faits pour faire un procès sans aucun respect pour les règles élémentaires.

      En ce qui a trait à l'incompétence de certains membres de l'organisation, je laisse leurs actions et déclarations parler d'elles-mêmes. D'entendre soudainement Asselin dire qu'il ne peut démissionner?! (allo, serait-il le premier membre d'un C.A. d'un Ordre Professionel à démissionner) tourne le tournis et je me demande ce que certains avocats nécessitent pour se dire humiliés d'être dirigés par de semblables individus.

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a 10 ans
    Je vous comprends
    J'ai "tiqué" aussi quand j'ai lu ce bout...

    Donc, ils peuvent exiger la démission de la Batonnièere mais le Code les empêche, eux, de démissionner.

    Et s'il ne vise que le fait qu'on ne peut aller en réélection, est-ce qu'il peut nous dire ce qu'il adviendrait en cas de démission en bloc...un vide durant 2 ans ?

  3. Me Normand Young
    Me Normand Young
    il y a 10 ans
    Pas édifiant
    À voir les commentaires anonymes des personnes qui font leurs commentaires, car ce n'est pas édifiant. Si ce sont des avocats qui signent le tout, en arrière des pseudonymes, j'ai encore plus honte de certaines personnes pratiquant ma profession.

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