«n****»: Un prof de droit suscite un tollé sur Facebook
Florence Tison
2020-10-21 15:00:00

Devant l’indignation de ses étudiants, elle s’est excusée et leur a fait parvenir un courriel où elle proposait d’« aborder la question la semaine prochaine afin de réfléchir à ce qui convient pour traiter ce mot. Vaut-il mieux ne pas le prononcer parce qu’il est sensible? Le silence ne mène-t-il pas à l’oubli et au statu quo? »
Ce courriel a mis le feu aux poudres sur les réseaux sociaux. La professeure Lieutenant-Duval a été la cible de menaces, puis a été suspendue par l’Université d’Ottawa.
Le recteur de l’université, le juriste Me Jacques Frémont, a affirmé que la professeure avait commis une erreur en utilisant le mot « n**** », même si elle le nommait pour donner un contexte à l’art queer.
« Lors de l’incident, l’enseignante avait tout à fait le choix, dans ses propos, d’utiliser ou non le mot commençant par N; elle a choisi de le faire avec les conséquences que l’on sait », a déclaré le recteur.
Le principal regroupement de syndicats de professeurs d’université s’indigne d’une « censure morale ».
Le professeur de la Faculté de droit de l’Université de Montréal Alain Roy s’est quant à lui exprimé sur sa page Facebook personnelle.
Source : Facebook/Alain Roy Perso.
« Droit étudiant
Aucun mot ne peut et ne doit être mis à l’index dans un contexte universitaire, à moins qu’on en fasse usage avec l‘intention de blesser. Un mot ne peut jamais être considéré comme une insulte. Les mots font partie de l’histoire, aussi peu glorieuse soit-elle. Et l’histoire doit s’enseigner.
La réaction du recteur Frémont me laisse sans mot… », écrit le professeur Roy.
Si la réaction du recteur a laissé le professeur Roy sans mot, la publication sur Facebook a au contraire fait naître bien des mots des internautes. Plusieurs appuient sans réserve l’opinion du professeur, comme Mireille Hamelin.
« Tout à fait. Il y a les maux. Et les mots pour l'histoire », commente-t-elle à la suite de la publication.
D’autres, au contraire, se sont rebiffés et ont expliqué pourquoi le mot N ne devrait jamais être dit, même dans un contexte académique. La publication de Me Alain Roy est devenue une agora où le débat s’est fait féroce.
« À titre de prof qui enseigne des matières très sensibles, soit le droit de la famille, le droit de l’enfant et l’éthique animale, (...) je me fais un devoir de favoriser les débats d’idées, et tous les points de vue exprimés avec respect et sensibilité sont les bienvenus », indique le professeur Roy dans un courriel à Droit-inc.
« Mon objectif n’est pas seulement de présenter le droit positif, mais de développer l’esprit critique des étudiant.es, poursuit le professeur. C’est très clair dès le début des cours et c’est inscrit formellement dans les objectifs de mes syllabus. C’est dans cette perspective que je me suis permis de prendre position dans le débat sur ma page FB… Ouf… »
Ne jamais, jamais utiliser ce mot
«Ouf », effectivement. Le professeur ne s’attendait pas à une telle réaction en ligne, et de certains de ses propres étudiants de surcroît. Bien d’entre eux ont été peinés et indignés par sa publication.
Voici quelques extraits.
Le commentaire de Mme Elvia Valeska Garcia Vera suite à la publication originale a reçu pas moins de 56 réponses, dont celle-ci du professeur Roy.
Mme Safi Nsiempba, qui a été une étudiante du professeur Roy, l’accuse quant à elle de « déshumaniser totalement la question ».
« Non seulement j’ai à faire un premier ministre qui nie le racisme systémique mais en plus un professeur qui ne pourrait pas assurer un environnement sensible et sécuritaire au sein duquel je ne me sentirais pas attaquée, poursuit Mme Nsiempba. La liberté de l’un s'arrête là où celle de l’autre commence. Pour avoir été votre étudiante, j’ai dépassé le stade de la déception, je pense que votre progressisme a ses limites et clairement vous venez d’en faire la preuve. »

Le commentaire de la jeune femme a touché son ancien professeur au coeur. « Vos accusations sont indignes », lui répond Me Roy.

Le professeur Roy a malgré tout pu lire certains commentaires positifs venant de la communauté noire québécoise, dont celui de Mme Nathalie St-Amand.
« Il faut éviter ces dérapages outre-mesure de l'homme Noir qui se sent constamment Inférieur à l'homme blanc; alors que certains Blancs n'y voient aucune différence, estime Mme St-Amand. Or, CES mots sont inscrits dans l'histoire et avec CES mots l'on écrit la même histoire. »
Vous pourrez lire le commentaire de Mme St-Amand dans son intégralité à la suite de cet article.
« Je suis devenu un méchant »
Le professeur Roy a fait parvenir à Droit-inc le commentaire qu’il a écrit suite à un éditorial de La Presse. Il y exprime tout le désarroi qu’a causé en lui les réactions des internautes suite à sa publication, les internautes dont certains étaient des étudiants avec qui il croyait « avoir un lien de confiance ».
« J’ai terriblement mal dormi cette nuit. J’ai trouvé très dur d’être pris pour cible par des étudiant.es avec qui je croyais avoir un lien de confiance, avec qui j’ai collaboré d’une manière ou d’une autre dans la lutte aux oppressions sous une forme ou sous une autre, du simple fait d’avoir invité au débat sur cette page et d’avoir exprimé mon avis.
Je suis devenu un méchant, un prof insensible à la souffrance d’autrui. Et lorsque j’ai osé écrire que ceux et celles qui étaient inscrit.es à mes cours de l’hiver que sont le droit de l’enfant et l’éthique animale devraient peut être reconsidérer leur décision d’y assister puisqu’il y est question d’enjeux délicats abordés dans le respect des opinions de tous et chacun, mais sans censure, c’en était fait : « Franchement troublant », a-t-on écrit, que « j’incite les étudiant.es à l’abandon » et que je sois fermé... à la liberté d’expression.
Ça laisse un goût amer. Mais bon, il faut continuer à avancer, resté concentré sur nos convictions, la lutte aux inégalités est trop importante pour qu’on se laisse démobiliser. »
Le professeur enseigne depuis des années des matières qui sont sujettes à débats et qui peuvent heurter les sensibilités :
- Droit de l’enfant : avortement, châtiment corporel de l’enfant, droit de l’enfant adopté de connaître ses origines, adoption autochtone, etc.
- Droit de la famille : égalité homme-femme, mariage entre conjoints de même sexe, homoparenté, etc.
- Éthique animale : utilisation des êtres animaux à des fins récréatives, abattage animal rituel, véganisme, etc.
Aucun de ses cours n’aborde précisément le droit des Noirs, et parions que cela demeurera ainsi...
« Commençons par le commencement! Je suis abasourdie de constater que l'utilisation d'un simple mot puisse toucher autant dans un contexte purement académique!
Ce que JE dis lors de mes discussions sur l'Histoire des Noirs, c'est que NOUS devons apprendre à mener nos combats. Ici, le sujet ne traite pas de racisme, mais bien tourne autour du mot NÈGRE que même le rédacteur du texte n'a osé écrire au complet craignant de blesser certaines âmes sensibles.
Les Noirs reprochent aux Blancs incluant même les écoles congréganistes en Haïti de ne pas nous enseigner NOTRE histoire. Et quand vient le temps d'en parler, un expert doit taire certains mots ou certaines expressions... qui font pourtant partie de l'histoire. Il y a une division au sein de la communauté noire - certains sont en faveur du mois de l'histoire des Noirs qui est février et d'autres entièrement en désaccord.
Voyons! Est-ce que le mot existe? Et dans quel contexte l'emploie-t-on? Dans le cadre d'une insulte d'une personne mal intentionnée, il sortira! Et ce, sans hypocrisie! Pourquoi? Pour blesser! Pour faire mal! Est-ce qu'il fait mal! OUI! Parce que cela nous rappelle une certaine diminution entre deux êtres humains.
Nous avons déjà lutté pour cette liberté et ce droit! Celui d'être reconnu et accepté pour un être humain. Est-ce que nos enfants subissent encore les séquelles de l'esclavage? OUI!
Somme toute, par qui l'histoire serait-elle mieux enseignée si les mots causent autant de maux à toute l'Humanité? Il faut éviter ces dérapages outre-mesure de l'homme Noir qui se sent constamment Inférieur à l'homme blanc; alors que certains Blancs n'y voient aucune différence. Or, CES mots sont inscrits dans l'histoire et avec CES mots l'on écrit la même histoire.
N'oublions pas d'avoir fait de grands progrès. Et, cette même histoire nous conte que des Nègres ont été sauvés par des Blancs qui ont risqué leur vie pour nous aider à nous libérer. Certains les dénoncent encore et nous sommes conscients qu'ici le racisme n'est toléré sous aucune forme.
Nous avons déjà mené la plus grande bataille et la plus historique de l'Humanité. Donc, nous devrions avoir grandi. La lutte continue, certes! Faisons place à notre intellect pour éviter d'accuser à tort et à travers tout ce qui est contraire à notre opinion personnelle. Ceci étant, pour s'instruire il faut connaître l'Histoire.
Et si, dans le même contexte académique le mot avait été utilisé par un professeur NOIR pour expliquer la même histoire, aurait-il eu autant d'impact? »
Anonyme
il y a 5 ansSi cette histoire démontre une chose c'est que nous avons collectivement perdu la capacité de discuter. À coup de 280 caractères, nous nous accusons d'être racistes, de ne pas tenir compte de la liberté d'expression ou de museler la liberté académique. Et si la réalité était plus nuancée?
Je commence à croire que les tribunaux sont les seuls fora où il est possible d’avoir des discussions dignes de ce nom, en étant « forcé » d’écouter l’autre partie, d’y répondre avec logique et sans inflammation.
Chers confrères, chères consoeurs, you're better than this.
Anonyme
il y a 5 ansEn 1986, j'ai séjourné en Guadeloupe dans une famille 'locale'; des amis de la famille. Ils s'offusquaient lorsque je parlais des 'noirs' et me rappelaient constamment qu'ils n'était pas des noirs, mais bien des nègres. Faut pas chercher à comprendre... Soit, le terme est raciste et péjoratif aux Etats-Unis... mais est-ce le cas partout?
Anonyme
il y a 5 ansC'est ce que les non-noirs doivent comprendre et commencer à apprendre dans leurs cours d'histoire. Autant les noirs, en général, sont très conscients et ont appris, peu importe qu'ils soient africains, caribéens ou afro-latinos, que les Russes, les Slaves, les Scandinaves, etc n'ont pas participé à la traite négrière ou à la colonisation, autant les blancs pensent que tous les non-blancs sont homogènes: tous les arabes sont les mêmes (zéro différence entre un maghrébin et quelqu'un du Golfe persique); tous les noirs sont pareils, tous les asiatiques sont pareils, etc.
Dans les Amériques:
- lusophone et hispanophone: les termes "negro", "negra" font partie normalement des langues portugaise et espagnole pour traiter de manière générale, une personne afrodescendante. Toutefois, dans la plupart des pays où le racisme anti-noir sévit toujours, il reste des instances où le terme lorsqu'il est employé par un non-afrodescendant est une insulte.
- Antilles françaises et Haïti: le terme "neg'" peut signifier "homme" en créole haïtien; être source de fierté en Guadeloupe comme diminutif de "nèg marron" qui sont des noirs qui se sont révoltés contre l'esclavage ou; désigner en Martinique, un individu de couleur de peau noire très foncée, contrairement à un autre afrodescendant métissé.
- États-Unis: pas besoin de refaire l'histoire et ce n'est pas parce que certains rappeurs l'utilisent, que ça en fait un mot acceptable. Va-t-on commencer à appeler toutes les femmes des "b*****"?
En Afrique, à part la génération d'intellos qui a connu Senghor, Césaire de leur vivant, le mot "nègre" est à bannir. C'est une insulte qui rappelle la traite négrière, la colonisation, le travail forcé, le mépris pendant la lutte pour les indépendance puis le racisme qui continue à subsister dans tous les anciennes puissances colonisatrices européennes.
Conclusion: Le terme est majoritairement raciste et péjoratif. Je vous assure que même en 1986, en Guadeloupe, si vous aviez eu le malheur de traiter quelqu'un de nègre, vous vous seriez fait lyncher.
Anonyme
il y a 5 ans"ce n'est pas parce que certains rappeurs l'utilisent, que ça en fait un mot acceptable."
Un cinéaste bien connu met ce mot dans la bouche de ses personnage, et ça n'a froissé que la bande qui se rangent derrière un autre cinéaste bien connu, porte-voix des gauchistes américains.
http://www.youtube.com/watch?v=knAqM2Gsfi4
http://www.youtube.com/watch?v=LJTIWe_71mw
Anonyme
il y a 5 ansCe sont les Boondock !
http://www.youtube.com/watch?v=K9V60HGK4AI
Wilfrid
il y a 5 ansOh surprise, la vague Maoïste et raciste va vous affecter aussi. Vous n'avez pas vu les couteaux de la révolution culturelle se faire aiguiser. C'est le syndrome Marc-Antoine Cloutier.
Me
il y a 5 ansLe Prof Roy accusé d'insensibilité raciale ?? WTF, non mais je rêve ? Très souvent, je ne suis pas d'accord avec lui, mais là il y a bien des maudites limites ! Si le Prof Roy est insensible, alors tous les êtres humains de la planète le sont.
Anonyme
il y a 5 ansBeaucoup d'hypocrisie dans ce débat. À commencer par l'expression "n-word". Comme si ça changeait quelque chose d'utiliser cette expression plutôt que le véritable mot. En ce qui me concerne je tiens à souligner le courage de certains membres de la communauté noire qui osent dénoncer cette hypocrisie. Ils pourraient facilement se taire, mais ils ne le font pas par honnêteté intellectuelle et rigueur. Chapeau.
Anonyme
il y a 5 ansHonnêtement, ça change quelque chose… evidemment que ça change quelque chose puisqu’une grande partie de la communauté noire préfère largement ce mot au mot ‘nègre’, moi y compris. Je pourrais entrer dans les détails, mais je doute que cela changera votre appréciation du mot, car au final il faut l’avoir vécu. J’ajoute que chaque personne est différente; il est possible d’être noir et de ne pas se sentir humilié par ce mot, comme il est possible de l’être et de détester ce mot avec une passion. C’est une sorte de trauma qui se vit différemment. Je pense que la moindre des choses est d’écouter la communauté (qui même entre elle ne partage pas la même opinion) et d’accepter le fait que oui, il existe des gens qui s’offusque de ce mot. Si nous-mêmes avons des divergences d’opinions, qui sommes-vous, qui était-il, pour nous dire comment réagir face à ce mot? Quant à moi, je ne pense pas qu’un mot devrait être censuré à l’université par des sanctions officielles, ça devrait venir d’un respect mutuel face aux sentiments d’une communauté. Si le respect ne peut être créé, il ne devrait pas être joué. Donc dites le ce mot… Cela nous avisera que les sentiments de plusieurs ne vous importent peu.
Anonyme
il y a 5 ansJe crois que vous avez mis le doigt sur quelque chose. Qu'on ne puisse prononcer respectueusement le mot, d'accord. Nous l'apprenons tous collectivement, en vous écoutant. Qu'une prof, qui plus est qui le prononce avec aucune intention malicieuse, et qui était ignorante, subisse des conséquences. C'est là que le bât blesse. Ne le prononçons plus, ce mot. Mais n'imposons pas des sanctions démesurées et des discussion haineuses.
Anonyme
il y a 5 ans(Je suis le commentaire plus haut). Tout à fait d'accord. Les sanctions officielles n'aideront pas la compréhension des autres communautés, mais je ne pense pas que ce mot devrait être dit sans que le professeur ''stress'' l'histoire derrière. Le but est que les élèves ne doivent pas être désensibilisés par ce mot. Depuis le début de ce débat, je l’entends partout dans la bouche de tous. C’est cela qui me fait peur. Les gens ne comprennent pas que ce mot est délicat. Moi, il me donne froid au dos... Tous les mots n’ont pas le même poids. C'est tout!
Mk
il y a 5 ansTout ça me rappelle un grand classique de la littérature. On a tous trouvé Andouille les personnes qui appelaient Voldemort "celui dont on ne prononce pas le nom". C'est pareil avec "le mot en n qu'il ne faut pas prononcer" non?
Même moi je sais que les mots ont plusieurs sens selon le contexte et je n'ai pas fini mon université.
Anonyme
il y a 5 ansAh yes! « white tears » ! I am sick and tired of old white men thinking they are the EPITOME of intelligence. Me Roy, you say you want to protect minorities and the vulnerable? How about you start listening to them! How about you start accepting that members of visible minority groups who have, THEIR WHOLE LIVES, tried to find ways to consolidate their Quebec identity with their country of origin and thus have a very different experience than you. This different experience intrinsically will affect the way we perceive and accept things. No matter how much you will be touched by slavery and systematic oppression of black people, you will never understand the transgenerational trauma that stems from it. You need to recognize that as a white male, you do not hold the truth to everything. What a shame. Held you on high standards. But you come here, on DROIT-INC, to play the victim and put a student on blast. Boo hoo your feelings are hurt ! Shame ! Shame ! Shame !
Anonyme
il y a 5 ansIl n'a jamais dit qu'il détenait la vérité parce qu'il était une homme blanc ? C'est vous qui inventez ça. Un classique : quand on ne peut pas répondre au message, on attaque le messager. Quelle honte en effet.
Felipe
il y a 5 ansEasy there. Not sure who's playing the victim here. To use your own words:
"You come here, on DROIT-INC, to play the victime and put a teacher on blast. Boo hoo your feelings are hurt".
Seems your feelings were hurt too.
This being said, you make a valid point when expressing yourself calmly.
Pirlouit
il y a 5 ansPeut-être que le petit raciste envers les blancs que vous êtes devrait aller coloniser une autre planète si c'est si difficile de vivre au Québec ... même pas capable d'écrire en français et ça fait la leçon aux autres.
The transgenerational trauma .. ce qui faut pas entendre. Faut se réveiller, l'esclavage ça fait 150 ans que c'est terminé. Puis, vous êtes au courant que l'esclavage a affecté pas mal tous les pays et toutes les races ? Il y avait de l'esclavage de noirs par des noirs en Afrique. Mais j'imagine que votre "expérience" évite d'y penser.
Anonyme
il y a 5 ansJe me questionne à savoir pourquoi c'est toujours les mêmes communautés qui se réclament du trauma transgénérationnel? En 1989, tombait le mur de Berlin. Une communauté traumatisée sortait enfin de l'horreur. Des femmes nombreuses cherchent encore leur enfant, âgé dans la trentaine, que la Stasi leur a enlevé. Ça, c'est du trauma très très récent… et pourtant, les allemands sont allés de l'avant et on rebâtit leur pays. Les Français qui étaient sous occupation, qui ont perdu des proches. Que dire des juifs? Ils n'oublient pas, et nous non plus, mais ils prospèrent et vont de l'avant… Il y avait même un documentaire récemment sur la douance juive (car on retrouve plus de virtuoses chez cette communauté que chez les autres). Bref, je me questionne à savoir comment et pourquoi certaines communautés vont de l'avant et pansent leurs plaies, sans nécessairement oublier et en continuant de subir des affronts (comme c'est le cas pour les juifs. L'Hypercasher, par exemple) et que d'autres semblent vraiment meurtris au point où ils ne peuvent pas avancer collectivement avec nous mais surtout, au sein de leur propre communauté dont le destin commun est dans les sables mouvants de la victimisation.
Anonyme
il y a 5 ansTu te poses cette question parce que justement, tu n'as pas un rappel des effets de ce traumatisme partout où tu tournes la tête. Je suis palestinienne, mes parents et grands-parents ont tout perdu aux mains des colonisateurs sionistes, et rien qu'hier, une loi a été passé à Ontario interdisant la critique de l'apartheid israélien. Remettez-vous en question.
Anonyme
il y a 5 ansDe quelle loi parlez-vous ?
Anonyme
il y a 5 ansLes américains ont encore une fois exporté une caractéristique culturelle propre à eux pour en faire un problème chez les autres.
De toute façon, le mot lui-même n'est pas une insulte, aucune mot n'est une insulte. C'est l'intention de celui qui le prononce ou l'écrit qui en fait une insulte. Un mot n'est toujours qu'une suite de sons ou de lettres.
Tenez, ça me rappelle ce que chantait Ferré:
"Le snobisme scolaire qui consiste, en poésie, à n'employer que certains mots déterminés, à la priver de certains autres, me fait penser au prestige du rince-doigts et du baisemain.
Ce n'est pas le rince-doigts qui fait les mains propres ni le baisemain qui fait la tendresse.
Ce n'est pas le mot qui fait la poésie mais la poésie qui illustre le mot."
WTF
il y a 5 ansVous vous rappelez des bonnes soeurs enseignantes qui prononçaient la lettre "Q" comme le son "que" plutôt que "cul".
Miss Ion
il y a 5 ansLa meilleure comparaison des habitudes censurales dans l'histoire. Cependant ici, le dominant dicte la préférence. Que pourrait-on en déduire? Poètes! Gardez espoir : les mots vous reviendrons bien un jour.
Black Lawyer
il y a 5 ansDans le contexte où la prof a utilisé le mot, est-ce qu'il y avait une intention d'insulter la communauté noire? Elle aurait mieux fait de ne pas l'utiliser du tout, mais est-ce que ça vaut vraiment une suspension?