Osler en hausse

Amélia Salehabadi
2010-12-16 14:30:00
Osler
Depuis un an, le cabinet Osler, division Québec, ne se cesse de défrayer les nouvelles.
Dans le bon sens du terme.
L'installation de ce cabinet pancanadien au Québec est relativement jeune.
Une dizaine d'années (en fait, les dix ans seront célébrés en 2011).
Personnellement, ce cabinet est véritablement rentré sous mon radar avec l'embauche de l'ex-ministre des Finances Monique Jérôme-Forget ou, si vous voulez, Madame PPP.
J'ai décrié souvent la gestion des PPP sous le règne de madame Jérôme-Forget.
Mais force est de constater que la dame connaissait bien sa matière et que surtout elle disposait d’un réseau de contacts assez impressionnant.
Je parle de contacts avec les décideurs publics ou donneurs d'ouvrages de plusieurs pays ou provinces. Ce qui n'est certes pas anodin.
Avec cette embauche, Osler a coupé l'air sous le pied d'autres cabinets de Montréal, qui eux, à la différence d’Osler, avaient déjà une certaine expertise dans les PPP.
Bon move stratégique.
Cette année, Osler récidive avec des embauches latérales de stars du barreau, dont la très célèbre Suzanne Côté et le non moins connu Claude Désy.
L’embauche de l'ex-étoile de Stikeman, Me Côté, vient illuminer davantage un département de litige déjà fort bien représenté dans le firmament des stars avec Me Sylvain Lussier, Me Georges Hendy, Me Silvana Conté et Me Karim Renno.
Et maintenant, cerise sur le sundae, le patron d’Osler à Montréal, Me Shahir Guindi, vient d'être nommé coprésident pour un mandat de deux ans à Réseau Capital.
J’ai connu Shahir sur les bancs de l'école du Barreau. Un premier de classe déjà. Graine de leader.
C'est un Me Guindi très enthousiaste que j’ai eu au téléphone ce matin. Il m'indiqua confiant, « nous sommes très fiers de notre croissance au Québec. Et avec l'équipe que nous avons mise en place maintenant, nous sommes confiants que notre croissance au Québec va s'en aller en continuant. »
Allons-nous assister à un remodelage des parts de marché dans le ciel du droit des affaires au Québec?
En ce qui me concerne, je pense bien modestement que oui.
En effet, je remarque que des cabinets bien établis à Toronto, que ce soit Blakes ou Osler, ont un désir réel et certain de développer une présence forte au Québec et ne pas (plus?) être que des antennes montréalaises de cabinets ontariens.
L'avenir nous dira si j'ai tort ou bien raison.
En Baisse
Très respectueusement, puis-je me permettre de m'énerver quelque peu quand je vois des aberrations en droit international privé inscrit dans les jugements des cours au Québec?
Oui, je sais plusieurs commentateurs se moque de ma passion pour le droit international privée.
Je persiste et signe, pour que le Québec ne soit pas la risée internationale dans ce champ.
Voilà ce qui justifie mes états d'âme.
Petite parenthèse : déjà, quand je travaillais pour une compagnie aérienne et que je devais présenter mon client devant la Cour des petites créances contre les demandes de passagers furieux, j'invoquais en défense pour la limite de responsabilité, bien entendu (et comme vous le savez tous) la Convention de Varsovie telle qu'amendée par la Convention de La Haye.
Je ne vous dis pas, avec respect, alors la tête de certains des juges.
Certains écartaient du revers de la main ladite Convention, pour baser leur jugement sur une question de 'Equity' si chère à nos amis de la common law. Un pauvre passager privé de vacances à cause d’une grosse compagnie aérienne quasi - négligente. Ce n'était pas JUSTE, le passager méritait bien plus que les peanuts octroyés par la convention internationale.
Je rongeais alors mon frein, d'autant plus que ces jugements étaient repris à tort par une certaine jurisprudence.
Là, aujourd'hui, je ne peux m'empêcher de grincer des dents, lorsque je vois dans un jugement des écarts avec le droit international privé.
Très respectueusement, lorsque par exemple, le juge Jean-Roch Landry, de la Cour supérieure, parle de la « compétence internationale du tribunal » dans un [http://www.jugements.qc.ca/php/decision.php?liste=49945527&doc=0A7F8CA130890238017D8413753906768B6F5CE8C1F3892D3D5B155CC82BA1EB&page=1
|jugement déclaratoire] sur la compétence de lieu du tribunal, pour un cas de commande de Homard congelé, cela me donne une migraine.
Car une compétence internationale ne veut strictement rien dire. Il y a la compétence d'un tribunal. Rajouter le mot international au mieux ne veut rien dire et au pire rend encore plus confus ce domaine de droit
Grrrrrrrrr…