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Trois nouveaux magistrats!

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Thomas Vernier

2025-09-04 15:00:09

Trois magistrats de plus pour alléger la pression, alors que les délais explosent dans les salles d’audience…

Le ministre de la Justice Simon Jolin-Barrette a annoncé mercredi la nomination de trois nouveaux magistrats à la Cour du Québec, poursuivant ainsi son rythme soutenu de nominations pour tenter de désengorger le système judiciaire québécois.

Joanie Houde-St-Pierre (source : LinkedIn), Maxime Laroche (source : UQTR) et Marie-Michèle Mc Duff (source : LinkedIn)

Joanie Houde-St-Pierre et Maxime Laroche deviennent juges, tandis que Marie-Michèle Mc Duff accède au poste de juge de paix magistrat. Les trois nouveaux magistrats proviennent tous du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), illustrant le profil recherché par le ministère pour renforcer les chambres criminelles.

Ces nominations portent à 41 le nombre de nouveaux magistrats nommés par M. Jolin-Barrette depuis le début de 2025, dans le cadre d'un vaste plan de réorganisation judiciaire visant à réduire les délais d'attente dans les tribunaux.

Un recrutement ciblé au criminel

Me Houde-St-Pierre, diplômée de l'Université de Sherbrooke et admise au Barreau en 2006, siégera principalement à la Chambre criminelle et pénale à Sherbrooke. Après 19 ans de carrière exclusivement au DPCP, elle apporte une expertise solide en poursuites pénales.

Me Laroche, également diplômé de Sherbrooke et admis au Barreau en 2009, occupera ses fonctions à Drummondville, principalement en criminel et subsidiairement à la Chambre de la jeunesse. Procureur en chef adjoint depuis 2020, il quitte un poste stratégique au sein du DPCP après 15 ans de service.

Me Mc Duff, diplômée de l'Université de Montréal et admise au Barreau en 2009, exercera comme juge de paix magistrat dans la région de Montréal. Après un passage en pratique privée, elle évoluait au DPCP depuis 2013.

Une stratégie face à l'engorgement judiciaire

Cette vague de nominations s'inscrit dans la stratégie gouvernementale pour contrer l'engorgement chronique des tribunaux québécois. En 2024, M. Jolin-Barrette avait déjà nommé 12 nouveaux juges en août.

La Cour du Québec compte actuellement 333 juges et 40 juges de paix magistrats qui traitent le plus grand volume d'affaires judiciaires de la province. Le système fait face à des pressions constantes, notamment en matière criminelle où les délais peuvent compromettre le droit des accusés à un procès dans un délai raisonnable.

En avril 2023, le ministre avait conclu une entente avec la juge en chef Lucie Rondeau prévoyant l'ajout de 14 postes de juge, tout en modifiant l'horaire des magistrats qui siègent désormais un jour sur deux plutôt que deux jours sur trois.

Un enjeu politique plus large

Ces nominations interviennent alors que M. Jolin-Barrette mène un autre combat judiciaire sur la scène fédérale. En avril, l'Assemblée nationale a adopté à l'unanimité une motion lui donnant mandat de négocier avec Ottawa pour que le Québec participe davantage à la nomination des juges de la Cour supérieure et de la Cour d'appel.

Cette revendication constitutionnelle, appuyée par tous les partis à Québec, vise à donner au gouvernement provincial un rôle dans la sélection des magistrats des tribunaux supérieurs, actuellement nommés par le fédéral.

Le ministre estime que le Québec devrait avoir son "mot à dire" pour nommer les juges de ses cours supérieures, une position qui trouve des échos favorables chez les partis fédéraux comme le Bloc québécois et le NPD, mais qui se heurte à l'opposition du chef libéral Mark Carney.

Des défis persistants

Malgré ces efforts, les défis demeurent considérables. Les tribunaux québécois doivent traiter un volume croissant de causes complexes, particulièrement en matière criminelle et familiale, dans un contexte où les ressources humaines spécialisées restent limitées.

L'objectif gouvernemental vise à atteindre d'ici la fin 2025 un délai médian de 212 jours pour la fermeture des causes et un pourcentage de 87,7% de causes terminées dans les délais légaux de 18 ou 30 mois.

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