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Un avocat estime que Dany Villanueva se contredit

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La Presse Canadienne

2010-05-10 14:25:00

Un avocat a tenté de mettre le témoignage de Dany Villanueva en contradiction avec ses déclarations antérieures, lundi, au palais de justice de Montréal, lors de l'enquête du coroner sur la mort de son frère Fredy.
Le représentant du Directeur des poursuites criminelles et pénales, François Brière, cherchait clairement à miner à son tour la crédibilité du jeune homme. Avant lui, d'autres procureurs du "camp policier" s'y étaient employés pendant plusieurs jours d'audiences, en particulier celui de la Ville de Montréal, Pierre-Yves Boisvert.

Me Brière a cité les déclarations faites par plusieurs témoins de la tragédie du 9 août 2008 lorsque les enquêteurs de la Sûreté du Québec (SQ) les ont interrogés. Les passages choisis tendent à démontrer que Dany Villanueva a eu un comportement plus grave que ne le laissait croire son témoignage jusqu'à maintenant.

Il y aurait eu "bousculade" avant que le policier montréalais Jean-Loup Lapointe ne fasse tomber l'homme de 23 ans. Rien de bien nouveau à ce chapitre. "Je me suis débattu", a d'ailleurs reconnu Dany Villanueva, tout en niant de nouveau avoir été agressif.

C'est dans la partie du récit qui se déroule après que Fredy Villanueva fut tombé sous les balles l'agent de Lapointe que les extraits présentés divergent le plus de la version du témoin. Il "criait", "il était en crise", voire "hystérique", il "insultait les policiers, les traitait de chiens", et il s'est "débattu" au point d'"épuiser" le policier qui essayait toujours de le maîtriser, ont rapporté à la SQ des pompiers venus en aide aux victimes.

Dany Villanueva a malgré tout nié avoir eu un comportement si terrible. "J'ai rien fait pour donner l'impression de vouloir leur arracher la tête ou quelque chose comme ça, a-t-il argué. Moi, tout ce qui m'importait, c'était mon frère."

Il a réitéré avoir alors imploré l'agent Lapointe de le sauver. "Promets-moi que tu vas t'occuper de mon frère", lui aurait-il réclamé. Il a estimé qu'il n'aurait tout simplement pas pu lui faire cette demande et le qualifier de "chien" en même temps.

"J'avais peur que mon frère meurt, a insisté l'ancien membre du gang des Bloods. Et c'est ce qui est arrivé à la fin."

Contradiction vitale ou détail insignifiant?

Me Brière a aussi rappelé à Dany Villanueva une affirmation qu'il a répétée à plusieurs reprises devant le coroner André Perreault. "Heille toé, viens icitte, j't'ai vu jouer aux dés", lui aurait dit mot pour mot le policier Lapointe au tout début de l'intervention qui allait mener à la mort de son frère cadet.

Le procureur l'a ensuite confronté au fait qu'il avait signé une déclaration à la SQ, le matin du 10 août 2008, dans laquelle il paraphrasait l'agent Lapointe en indiquant: "il m'a demandé de venir vers lui car il m'avait vu jouer à l'argent au dé (sic)".

Me Brière a semblé voir un élément très important dans le fait que le témoin assure maintenant que le policier Lapointe n'a pas précisé "à l'argent", même si la nuance peut sembler anodine. Après tout, cette précision pouvait très bien être sous-entendue.

Dany Villanueva n'a d'ailleurs jamais nié que de l'argent était en jeu. Ni personne d'autre.

François Brière ne pourra compléter son contre-interrogatoire du jeune homme que mercredi puisque les travaux du coroner Perreault feront relâche mardi. D'autres avocats suivront.
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