Fusions et acquisitions dans le mid-market au Québec : résilience et opportunités dans l’incertitude

La première moitié de 2025 a mis en évidence à la fois la résilience du mid-market canadien et les défis auxquels les entreprises continuent de faire face dans un environnement mondial et domestique en mutation. Bien que la baisse des taux d’intérêt et la solide performance de certains secteurs aient créé un certain élan, les tensions géopolitiques, le contrôle réglementaire et les écarts de valorisation ont freiné l’activité transactionnelle globale.

Ces dynamiques sont particulièrement pertinentes pour la communauté d’affaires québécoise, où les entreprises de taille moyenne sont souvent à l’avant-garde de l’innovation, de la croissance et des investissements.

Comprendre comment ces tendances se manifestent localement et à l’échelle nationale est essentiel pour prendre des décisions stratégiques éclairées.

Technologie, industrie et immobilier en tête

Selon l’analyse de mi-année de LSEG, le secteur des technologies a dominé les F&A dans le mid-market canadien au premier semestre 2025, représentant 20 % de la valeur totale des transactions — soit environ 76,9 milliards $, en hausse de 12 % par rapport à la même période l’an dernier. L’industrie suit avec 13 %, puis l’immobilier avec 11 %. Cette répartition sectorielle met en lumière les domaines où investisseurs et acquéreurs perçoivent de la valeur.

La technologie continue d’attirer l’attention, alors que les entreprises poursuivent leur transformation numérique et cherchent à développer des plateformes innovantes. Au Québec, la vigueur de l’écosystème technologique local, soutenu par une main-d’œuvre hautement qualifiée et une forte culture de startup, reflète cette tendance.

Les entreprises industrielles bénéficient quant à elles du regain d’intérêt pour la résilience des chaînes d’approvisionnement et les stratégies de relocalisation, tandis que les transactions immobilières — notamment dans la logistique et les projets à usage mixte — restent dynamiques malgré des coûts d’emprunt plus élevés.

Un marché en transition

Malgré des points positifs dans ces secteurs, le flux global des transactions dans le mid-market reste irrégulier.

Les baisses de taux d’intérêt en début d’année ne se sont pas immédiatement traduites par une hausse du volume des transactions, et le risque géopolitique, les examens réglementaires et les défis de valorisation continuent de ralentir certaines opérations. Pour les entreprises québécoises, cette reprise inégale souligne l’importance de la patience, de la préparation et de la créativité dans la structuration des transactions. Acheteurs et vendeurs apprennent à ajuster leurs attentes pour s’adapter à un marché plus prudent mais toujours actif.

Perspectives : ce que les dirigeants devraient considérer

Le mid-market demeure un terrain dynamique pour la croissance. Bien que l’incertitude persiste, les opportunités ne manquent pas pour ceux qui abordent les transactions de manière réfléchie et stratégique. Quelques thèmes se démarquent pour les mois à venir :

Être prêt : les entreprises qui ont anticipé leur préparation opérationnelle, juridique et financière sont généralement plus rapides et performantes lorsque des opportunités se présentent.

Focus sectoriel : comprendre quels secteurs attirent le capital peut aider les entreprises à mieux se positionner sur le marché.

Adaptabilité : des structures de transaction créatives et l’ouverture à des solutions de financement alternatives peuvent aider à combler les écarts de valorisation et à surmonter les obstacles réglementaires.

Les entreprises de taille moyenne jouent un rôle crucial dans l’économie québécoise. Rester informé et attentif à l’évolution du marché permet aux dirigeants de prendre des décisions confiantes et opportunes — qu’il s’agisse d’acquérir, de céder ou d’investir dans la croissance.

Alors que nous progressons dans la deuxième moitié de l’année, une attention constante aux signaux du marché, à la performance des secteurs et aux développements réglementaires sera la clé pour naviguer dans cet environnement complexe mais riche en opportunités.

Cet article a été publié à l’origine sur le site de KRB.

À propos de l’auteure

Barbara Farina est associée au sein du groupe de droit bancaire et financement de KRB.