Nouvelles
Loi anti-prostitution: des féministes montréalaises en appel
Agence Qmi
2011-05-24 13:15:00
Un organisme féministe montréalais interviendra à la Cour d’appel de l’Ontario dans l’espoir de freiner la décriminalisation de la prostitution, scénario qui pourrait survenir si certaines lois sont abolies à l’échelle du pays.
La juge Susan Himel de la Cour supérieure de l’Ontario a invalidé en septembre trois articles du Code criminel : l’interdiction de se tenir dans une maison de débauche, de vivre des revenus du métier et communiquer ses services sexuels contre de l’argent.
Cette décision, maintenant portée en appel, devrait également se rendre en Cour suprême, ce qui déterminera si ces lois risquent aussi d’être renversées au Québec.
Si le jugement visait à rendre le travail des prostituées plus sécuritaire, Diane Matte, organisatrice communautaire à la CLES, estime que plusieurs femmes n’auront pas accès à des maisons de débauche.
« Certaines pensent que les travailleuses du sexe seront mieux traitées et plus en sécurité, mais il y aura toujours des femmes marginalisées, dont la solution pour survivre est de faire de la sollicitation dans la rue », a-t-elle avancé.
Mme Matte pense plutôt que le jugement aurait pour effet de renforcer le droit de « commercer les femmes » et ainsi, de « légitimer les proxénètes, les clients et les propriétaires de bordels » au détriment des droits pour les femmes.
Plus de programmes sociaux ?
Émilie Laliberté, directrice de l’organisme Stella, qui a pour but d’améliorer la qualité de vie des travailleuses du sexe, est convaincue pour sa part que la légalisation de la prostitution inciterait le gouvernement à investir dans des programmes sociaux.
« Les sommes alloués à la répression se dirigeraient vers des programmes sociaux pour soutenir ces femmes. Il y aurait donc moins de prostitution dans les rues et moins de violence », a-t-elle convenu.
Publier un nouveau commentaire