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Avocats dépressifs? Mettez vos runnings!

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Agnès Rossignol

2014-06-05 15:00:00

Ayant souffert de dépression, une avocate s’est mise à la course pour vaincre la maladie. Avec deux consœurs, elle vient de participer au Marathon d’Ottawa et raconte son parcours à Droit-inc…

Isabelle Lambert, Claude Longpré-Poirier, Stéphanie Lalande, Amélie Desroches et Julie Goineau
Isabelle Lambert, Claude Longpré-Poirier, Stéphanie Lalande, Amélie Desroches et Julie Goineau
Au Québec, une personne sur cinq sera touchée de près ou de loin par la maladie mentale au cours de sa vie, selon l’Institut Universitaire en santé mentale.

Le 25 mai dernier, Julie Goineau, 29 ans, avocate en droit du travail chez Bélanger Sauvé, était sur la ligne de départ du Marathon d'Ottawa aux côtés de quatre amies, dont Stéphanie Lalande, avocate en droit du travail chez Bélanger Sauvé et Claude Longpré-Poirier, avocate chez Cocqsida, prêtes à courir les 42 kilomètres et amasser des fonds au profit de la Fondation des maladies mentales.

Toutes sportives et amoureuses de la course, elles ont souhaité promouvoir les bienfaits de l’activité physique sur la santé mentale, sensibiliser leur entourage sur cette cause et ainsi contribuer à briser les tabous qui l'entourent.

« L’idée du défi était de parler de ce sujet pour lever l’incompréhension et faire en sorte que les gens ne soient pas gênés d’en parler, et aussi d’axer sur la prévention », précise Me Goineau qui a elle même souffert de maladie mentale.

Il y a sept ans, étudiante en droit et volleyeuse universitaire, elle a subi une forte dépression qui a duré plusieurs années. La course l’a beaucoup aidé à retrouver un équilibre.

Elle pensait depuis longtemps à courir pour une cause et a proposé à ses amies de soutenir la Fondation des maladies mentales. « Elle ont immédiatement été emballées », raconte l’avocate.

Avocat, une profession à risque

Me Julie Goineau, avocate chez Bélanger Sauvé, a souffert de dépression plus jeune.
Me Julie Goineau, avocate chez Bélanger Sauvé, a souffert de dépression plus jeune.
Elle a alors élaboré le projet « Une sur cinq » afin de démontrer que la dépression peut être vaincue. « J’avais envie d’associer cette souffrance terminée au sport. » En effet, l’activité physique fait « une différence au niveau des hormones et de l’équilibre d’un individu.»

Ces jeunes professionnelles évoluent dans des milieux où le dépassement de soi est constamment valorisé, au détriment parfois d’une vie saine et équilibrée. « Cette réalité est propice au développement des troubles de santé mentale, et ce, dans un environnement où les tabous à ce sujet sont très présents », précise Me Goineau.

Une étude américaine récente démontre en effet que les avocats sont particulièrement exposés au risque de dépression ou de trouble de la personnalité.

« Nous avons reçu à 100% le soutien du cabinet Bélanger Sauvé dans notre démarche. Les associés ont fait preuve d’une grande ouverture et beaucoup de nos collègues ont appréciés que quelqu’un ose parler ce sujet. »

L'avocate souligne que toute activité physique quelle qu'elle soit peut aider à s’en sortir et est bénéfique pour atteindre un équilibre complet. « D'ailleurs quand on en fait moins, on a plus de difficultés à avoir les idées claires...», trouve-t-elle.

Et « la course est un sport qui se pratique n'importe où et n'importe quand. On a juste besoin d'une paire de souliers et ce n’est pas long pour que ce soit efficace ! »

Un entraînement intensif

L'équipe Une sur cinq.
L'équipe Une sur cinq.
Pour préparer le marathon, Me Goineau s’est entraînée avec Me Lalande le matin 2 à 3 fois par semaine. Si elle avait déjà couru des semi-marathons, il s’agissait de son premier 42 kilomètres. « C’est un palier de plus, on joue plus gros ! »

À partir de janvier 2014, les sportives ont suivi un programme trouvé sur Internet. L'entraînement plus intensif consistait à courir 5 à 10 kms, 2 à 3 fois par semaine et en fin de semaine une distance plus longue qui augmentait dans le temps.

Cette épreuve a nécessité de l’assiduité car la préparation prend beaucoup de temps, et surtout de la volonté, pour se retrouver en hiver à 6h15 au Parc Laurier !

« Ce fut un défi pour nous toutes et nous étions fières de nous à la fin du marathon », explique Me Goineau qui courra en septembre le semi-marathon de Montréal.

Un succès pour la Fondation des maladies mentales

En un mois, plus de 7 000 dollars ont été collectés par les cinq amies pour la Fondation des maladies mentales qui a pour mission de prévenir les maladies mentales dans le but de réduire la souffrance des personnes atteintes et celle de leurs proches.

Les tabous à l’endroit de la maladie et les préjugés envers les personnes atteintes sont encore présents. La Fondation souhaite ainsi dispenser de l’information sur les maladies mentales de façon à déjouer les tabous et à encourager les personnes atteintes à en parler.

Si vous voulez faire un don pour soutenir la fondation, c’est encore possible de le faire en ligne jusqu'à lundi prochain !
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